depressed love

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« Il aimait la mort, elle aimait la vie. Il vivait pour elle, elle est morte pour lui. » Shakespeare.

On aimerait tous rencontrer notre âme-sœur dans un endroit magnifique, un endroit mémorable, un endroit que décrivent à la perfection nos meilleurs livres, tel une plage, un restaurant luxueux, ou bien au détour d'une ruelle sombre, sous la pluie. Mais comme l'amour est imprévisible et très déroutant, un célèbre chanteur dirait « Nous trouvons l'amour juste là où nous sommes », mais, notre seule routine à cette époque-ci étant d'aller au lycée, voilà où nous nous sommes rencontrés.

Te souviens-tu ? J'étais « le mec à éviter », un peu déprimant, tatoué, avec un style plutôt rock et un tas de piercings que les gens aimaient critiquer ; toi, tu les aimais, et c'est ce qui comptait. Et puis, tu es arrivée, avec ta bonne humeur qui émanait de toi telle une vague de chaleur. Tu aimais porter des robes à fleur ou bien des robes fluides blanches, tu aimais tournoyer sur toi-même, la faisant tourbillonner pour ensuite rire aux éclats, ta chevelure blonde soyeuse encadrant ton visage si fin, si pâle, avec ta peau sans imperfections. On aurait pu croire que tu n'étais qu'un ange descendu du ciel ; personne ne pouvait te trouver de défauts ; personne, hormis moi, malgré l'admiration sans bornes que je te portais. Tu avais toujours un sourire magnifique accroché au visage, surmonté d'une fossette à la joue droite où j'aimais mettre mon doigt, ce qui te faisait seulement rire, comme toujours. Puis tu me regardais avec un regard perçant, de tes yeux verts clairs, qui brillaient tout le temps, on pouvait croire que tu allais pleurer à chaque instant ; seul moi savait que tu étais la personne la plus forte que je n'aie jamais connu. Et, dans ces moments d'intimité là, tu aimais mettre ta main douce dans mes cheveux et jouer avec eux, en me chatouillant doucement les côtes, tout en sachant que je ne les craignais pas ; tu étais juste très tactile, et tu aimais avoir un contact constant avec moi. La première fois que tu es venue me parler, t'en souviens-tu ? Je ne pense pas, tu n'aimais pas t'attacher aux moments du passé, alors, je vais te raconter comment tout ça s'était passé, car je pourrais te le dire encore et encore, j'étais tellement heureux que tu viennes me parler, que tu me remarques. J'étais juste assis sous un arbre, sous l'arbre où l'on aimait se rejoindre au début de notre amitié, et je lisais, comme à mon habitude. Je suppose que tu m'appelais depuis alors quelques minutes, mais je n'avais pas réagi, trop plongé dans mon livre, tu avais alors posé ta fine main sur le haut de celui-ci, pour que je relève mon visage vers toi. Je n'avais pu m'empêcher de sourire bêtement, mais nous étions bêtes, tu le disais tout le temps. Et alors, tu avais parlé. Juste quelques mots, mais j'avais dû attendre quelques minutes de m'en remettre pour pouvoir parler, et j'avais dû bégayer sur tous les mots. Tu m'avais juste demandé si j'avais un mouchoir, rien de plus banal, mais la façon dont ta voix avait roulé les mots m'avait énormément bouleversé. J'avais alors sorti le premier paquet de mouchoir que j'avais trouvé dans mon sac, qui s'avérait être un paquet Hello Kitty. J'avais rougi, et j'avais bégayé en disant que c'étaient ceux de ma petite sœur ; ce qui était vrai. Tu avais alors simplement rigolé, m'avait répondu un « J'aime beaucoup Hello Kitty. », et tu m'avais avoué par la suite que c'était faux, puis tu étais partie en me remerciant, ton sac tombant légèrement sur ta hanche, ta démarche presque aérienne me faisait rêver.

Tu étais très mystérieuse ; tu n'aimais pas partager beaucoup de choses, tu aimais les mystères, les histoires compliquées, les citations farfelues et toutes les choses inutiles de ce monde. Tu me rappelais beaucoup le personnage de Margo dans ce livre de John Green que tu avais beaucoup aimé.

J'ai commencé à comprendre que j'étais accro à toi lorsque tu avais dû partir aux funérailles de ta tante que tu détestais, et que j'avais passé ces deux jours sous ma couette à renifler un de tes foulards portant ton odeur ; j'étais ridicule, mais tu m'aimais comme ça. Tu m'avais aidé à m'affirmer ; grâce à toi, j'osais affirmer mes goûts, mon style particulier et ma passion pour la guitare électrique ; tu me poussais toujours plus loin, tu aimais mettre les gens en avant et tu aimais les aider à réaliser leurs rêves. Tu t'occupais presque trop des autres, à même t'oublier toi-même.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 19, 2016 ⏰

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