Léol, enfant d'espoir

La nouvelle lueur

       La lumière apparut lentement et quelques rayons de soleil arrivèrent. Mais pas un signe de vie. C'était encore une fois un véritable désastre. Le soleil était enfin là - mais pour fêter quoi au juste, je me le demande - et la pluie s'était éteinte comme un feu dans une rivière. Le monde était en train de se réveiller. Mais nous, nous étions en train de disparaître et personne n'allait être au courant de cela avant des semaines voire des mois. Le chant des oiseaux nous berçait, pour peu que l'on puisse encore l'entendre. Ah, le tendre volatile; lui qui parcourt le monde. Lui qui ne sait pas parler mais qui est capable de tout percevoir. Personne ne veut savoir qui il est, mais lui veut savoir qui sont les autres. Ah, l'oiseau. Il a parcouru le monde pour venir jusqu'ici. Et pourquoi ? Pour nous connaître et vivre en harmonie avec nous. Mais qui sommes-nous ? Des hommes sans le moindre intérêt, qui passent leur temps à se battre pour finir écroulé sur un terrain boueux plein de haine et sans avenir... Il nous bercera jusqu'à la fin. Après, il reprendra son envol droit au ciel pour saluer ceux qui ont eu une vie telle que celle d'un oiseau qui aurait rêvé d'être un homme. Peut-être que certains auront la chance - à prendre ironiquement ou non - de revoir un beau matin les doux rayons du soleil. L'oiseau rendra visite aux humains, des gentils aux moins malins, ceux qui ont vécu en paix, tout en se rendant compte que la vie n'est faite que d'imprévus et de leçons plus ou moins affligeantes. Cependant nous, nous faisons partie de la catégorie des monstres, de ceux qui ne demandent rien à personne, tout ça pour mourir un beau jour sur de la boue trempée. Où irons-nous après ? L'oiseau ira-t-il nous rendre visite ? Impossible... Nous ne nous envolerons pas. Pas après ce que nous avons fait... En effet, la vie reprit son cours et l'oiseau s'envola attiré par l'appel de la nature, elle qui était réputée pour être si belle, alors que nous étions sur le point de la détruire...