CASPIAN X LOU

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                                                                                     le chaton et le lion

Elle balança la table de rage. Cette dernière s'écrasa lamentablement contre le mur et tomba lentement, glissant. Son pied s'était collé à son ventre sous la projection et maintenant elle ne ressemblait plus vraiment à grand-chose. « Je n'en peux plus Twan, la pâte à modeler c'est pas pour moi ». Caspian se leva du canapé en grognant : « Je vais faire un tour ». Elle enfila sa chemise par-dessus son tee-shirt et sorti à la hâte, omettant de prendre ses clefs qui reposaient calmement sur la véritable table du salon, la jeune femme claqua la porte derrière elle.

L'air de l'après-midi était chaud et moite, l'orage approchait et la météo le montrait clairement : les nuages gris planaient, les oiseaux volaient bas et surtout la température ne pouvait être pire. Malgré tout, il faisait clair et la pluie n'arriverait que tard dans la soirée, du moins c'est ce qu'on pouvait en déduire, rien n'était sûr bien évidement. Comme à son habitude quand elle s'entraînait à la construction en pâte à modeler avec son amie Twan et qu'elle finissait par rager de ses nombreux échecs cuisants, Caspian se dirigea vers le marchand de glaces : Gin. Elle s'accouda au comptoir et commanda une glace à la menthe avec dédain. Papi lui apporta en sautillant joyeusement la glace double boule avec un sourire radieux qui dévoilait sa rangée de dents. « J'espère que tu comptes pas me faire payer, je suis habituée et sûrement pas d'humeur. » lança l'autre. « Tu vois ça avec Gin, c'est mon frère qui décide pas moi. » répondit la demoiselle sur un ton enjoué, puis elle tourna soudainement la tête et laissant tomber la cliente, elle se précipita vers sa sœur et son ami en criant les bras levés : « PEARL, GREY ! ». Caspian la regarda faire la bise à la première et enlacer le dernier avec force - qui au passage grimaçait avec dégoût. Elle en profita d'ailleurs pour prendre la glace et se barrer discrètement pendant qu'elle était occupée. La miss déboucha sur la place de la Bastille et avant qu'elle s'en rende compte elle avait percuté quelqu'un et fait tomber sa glace par terre. Ses sourcils se froncèrent et son regard transcendant se posa sur l'individu : ses yeux s'écarquillèrent bien vite en découvrant une jeune femme affreusement mignonne qui s'excusait par tous les moyens qui s'offraient à elle, gesticulant dans tous les sens. Caspian resta bouche bée. Quand l'autre s'en rendit compte elle vira au rouge cramoisi, être dévisagée comme ça n'était pas spécialement habituel, surtout par une fille. Elle cligna des yeux doucement et fit passer sa main devant ceux de Caspian en prononçant : « Heum... vous allez bien ? ». Cette dernière secoua la tête et agita son cornet de glace avec un sourire idiot : « Ah euh, non, c'est de ma faute, pardon ! ». De ces mots furent accompagné par un coulis de menthe projeté sur la robe à pois de sa Mignonneté. Elle poussa un « KYAAA » épouvanté devant la tâche, ce qui effraya Caspian. Elle ne faisait que des gaffes aujourd'hui, c'était un fait, mais elle venait de nuire à la femme en face. « Ma robe ! Ma roooobe ! ». La fille en avait presque les larmes aux yeux tandis quelle regardait le bout de tissu. Se sentant coupable, Caspian enleva sa chemise et la lui noua autour de la taille en s'expliquant maladroitement : « Je suis sincèrement désolée, c'est tout ce que je peux faire pour me faire pardonner... voyez, ça cache la tâche comme ça. ». Elle se releva en passant la main dans ses cheveux d'une façon embarrassée. « Vous pouvez la garder. ». Calmée par ce geste excessivement gentil, l'autre lui prit la main dans les siennes. « J'insiste pour vous la rendre, comment puis-je vous joindre ? ». Mais qui était cette femme si naïve ? Caspian ne le savait pas et ça la fit rougir à son tour. Cependant le fait survînt bien vite : son téléphone était cassé depuis trois jours – elle n'avait fait que s'asseoir dessus et, à son grand malheur, ses quelques kilos en trop avaient fait effet négatif sur la vieille machine - et depuis sa rupture avec son ancien copain, elle vivait chez Moby qui avait accepté de l'héberger si elle ne faisait pas trop de bruit. « Eh bien, c'est-à-dire que ... voilà quoi, je n'ai pas vraiment de moyen de communication. ». La fille la regardait en hochant vivement la tête, les yeux brillants et sortit de sa poche une carte de visite sur laquelle il y avait marqué : Lou Bourrelet, 10 rue du BigMac. 06xxxxxxxx. Et elle s'en alla en agitant la main avant de disparaître en hurlant : « JEUDI A 16H30 ». Lou, hein ? Quelle personne étrange.

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