"J'ai ton idée, ouvre les yeux."
Il ne dit rien en se redressant, laissant simplement trainer son regard à travers la pièce. Une cuisine, deux lits et une table. Plus loin au fond une porte bleue griffonnée d'un water; toute une maison dans une seule pièce à vivre. Tout était distordus, mal placé et les objets ne semblaient pas être posé de la même manière à chaque nouveau regard. La pièce semblait parfois petite, parfois immense, parfois de parquet, parfois de carrelage. Impossible de se situer réellement.
- Ah, salut.
Une voix raisonna alors dans son crâne. Dimitri s'avança vers le jeune et se pencha sur lui.
- Ne le fais pas me frapper. Déclara-t-il sûrement à quelqu'un d'autre. Ça va gars? Tu peux parler? Elle te le permet, J'crois.
- ... Quoi?
Un quoi? d'une voix déréglée, mal mise. Le jeune homme leva ses mains et contempla ses contours blancs, hésitant et tremblant.
- Ne t'inquiète pas, finit par lancer Dimitri après une longue observation du jeune homme, Tu n'es pas fini. Tu n'es qu'au stade d'esquisse.
Le jeune homme tourna son regard vers Dimitri avec une certaine incompréhension dans les yeux. Ce dernier s'installa sur une chaise, prit une feuille et un stylo avant de se mettre à écrire tranquillement.
Le nouveau, sans nom, contempla à nouveau ses membres ; il eut un sursaut lors de la formation plus assidue de ses contours.
- Qu'est-ce que c'est que ce bordel?!
- T'inquiète, c'est pas le plus chiant dans la création.
Dimitri ne se détacha pas de sa feuille, même lorsque le nouveau poussait un cri. Il s'était retrouvé debout au milieu de la salle avec la vitesse d'un clignement d'oeil.
Dimitri claqua sa langue sur son palais.
- Panique pas, Elle termine la base.
L'homme resserra ses points; aucunes sensations. Il eut alors un réflexe dont il ignorait certainement la provenance. Il se gifla.
- Désolée pour la gifle, expliqua une voix plus féminine, il fallait que je mette la notion de toucher.
L'homme se tourna dans tous les sens mais ne put reconnaître la provenance de la voix. Il ne connaissait pas cette voix mais c'était comme si il l'avait toujours entendu.Dimitri lui, ne lâchait toujours pas son stylo.