3. La légende.

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Après avoir pris congé de Lucie, j'étais parti en quête d'ouvrage parlant des quatre éléments des miracles. J'avais déjà fait une librairie mais n'ayant rien trouvé je pris la route pour rentrer chez moi, je m'étais servi un verre de whisky, ajoutais mes nouveaux indices sur le tableau de liège. La fatigue me poussais à prendre un peu de repos, ce qui tombait bien puisque la bibliothèque n'ouvrirait pas ses portes avant cinq heures. Allongé sur le lit, mes yeux se fermaient doucement, puis les songes.

J'étais dans ma voiture, sur le bas côté, le brouillard m'empêchait de voir plus loin que trois mètres, puis je l'aperçus, l'homme en noir. Il me tournait le dos, ses long cheveux se soulevaient mèche par mèche, dans un geste lent il se tournait à présent vers moi, ses lunettes rouges me renvoyaient mon reflet. Il avait levé la main à hauteur de visage puis mis son index devant ses lèvres comme pour demander le silence. C'était la première fois que je voyais la chevalière à son doigt. Il souriait et je voyais dans les reflets rouges, un livre, un livre que je connaissais, c'était un livre de fable où se succédaient comptines, légendes, et autre mythes. Je me souviens d'un bruit, l'homme baissait la tête me montrant ses yeux jaunes et grenats et il prit feux devant moi. Je m'étais réveillé en sueur comme si la température de la pièce était supérieur à cinquante degrés.

J'avais pris un petit déjeuné composé d'un verre et de deux aspirines, avant de me rendre à la bibliothèque. Je ne pouvais pas m'enlever les images de mon rêve de la tête. J'avais passé deux heures à chercher un ouvrage dans les rayons de livres, sans rien trouver. J'avais pris le chemin de la sortie quand mon regard se posait sur le livre que lisait le réceptionniste, c'était lui... le livre de mon rêve.

« Excusez moi, pourrais-je voir ce livre sil-vous-plais »

« Quoi, ce livre que je lis, vous êtes dans une bibliothèque avec des millier de livres et c'est celui que je lis que vous voulez, vous vous foutez de moi ? »

Je prenais dans ma poche un billet de vingt euro, parce que dans cette ville tout s'achète « C'est exactement ça. »

J'avais regagné ma vielle voiture, tournant les pages à la recherche de l'histoire des quatre éléments des miracles, mais rien. J'avais jeté le livre sur le siège passager quand un courant d'air ouvrait le livre sur l'histoire du roi et des quatre héros.

Dans les grandes lignes, ça racontait quelque chose du genre.

« Il y a bien longtemps, un roi cruel et sanguinaire avait mis le royaume à feu et à sang. Aucune armées ne parvenaient à le vaincre, le peuple priait pour que le roi tombe afin d'être libéré de son joug. C'est alors que des quatre coins du monde, on envoya des héros. Il y avait Hector des îles de glace avec son trident en cristal. Smy des montagnes hurlantes et sa hache d'acier. Carmen des forets de l'ouest, l'amazone avec son fouet et l'arc millénaire. Et enfin, le plus terrible de tous, Seth des régions volcanique et son épée forgée dans le magma en fusion. Ils arrivèrent dans le royaume pour affronter les unités du roi. Après une guerre acharnée, ils mirent le monarque à genoux et la paix avait regagnée le royaume. Le peuple, les riches comme les pauvres, adulaient ces guerriers, et dans les rues on les nommaient les quatre éléments des miracles. »

Je refermais le livre et me disais que ce n'était qu'une fable. Je devais me concentrer sur le concret pas sur des légendes de vielles femmes, c'est alors que mes yeux s'étaient posés sur le livre, et tout particulièrement sur son dos, une croix identique à celle que Lucie m'avait décrite y était gravée, en dessous de celle-ci une adresse. Je n'avais pas grand chose à me mettre sous la dent et ne risquais rien à me rendre au lieux cité. J'avais mis le contact, et prenais sa directions.

Je mettais arrêté dans une station service pour donner à boire à cette vielle bagnole, et en passant j'avais pris une bouteille bon marché pour moi aussi, j'enlevais le bouchon et buvais à grandes gorgées, je prenais place au volant, un coup d'œil au rétroviseur, un éclair, un choc dans ma poitrine, deux cercles rouges, une grande ombre, je me tournais en quatrième vitesse, personne. Ça devait être l'alcool qui me jouait des tours. Je reprenais la route sans même remarquer les traces de brûlure sur la banquette arrière.

Les quatre éléments des miracles. [Histoire terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant