Trois jours après l'éveil – Église : Souterrain.
10:00 :
Cela fait environ trois jours que je me suis enfermé ici. Il est assez dur de compter les jours sans voir le soleil mais les cloches de l'église sonnent toujours. Rien ne m'est encore revenu d'avant. Chaque jour se passe sans que rien ne change.
12:00 :
Les voilà. Je les entends rentrer dans l'église par la grande porte dont le grincement me parvient. Les cloches ont sonné midi depuis peu de temps et déjà les pas de ces abominations résonnent dans l'enceinte sacrée. Je compte entre trois et six personnes chaque jour, plus tout à fait humains il me semble, et leur lente marche provoque des vibrations sourdes qui agitent les pierres.
12:30 ?
Depuis une large demi-heure chaque lente enjambée les rapprochent de l'entrée des souterrains. L'angoisse me saisit de plus en plus et je peine à écrire. Je me suis réfugié aussi loin que je puisse de la porte et chaque seconde mon regard est attiré par les gonds de cette dernière que je juge facilement trop faibles pour tenir un assaut.
Ils ont commencé !
13 :00 :
Alors que le clocher sonne 13:00 des cris montent de derrière la porte. Des cris qui ne peuvent être décrits que par l'horreur qu'ils font naître en moi. Des cris puissants, aiguës et emplis d'une douleur abominable. Puis, les cris s'étouffent, je perçois des bruits de chaire se déchirant, des os qui craquent et tous les liquides de ces pauvre corps s'écoulent jusqu'à glisser sous ma seule protection que représente la porte en bois de chêne massif. Puis les cris se muent en hurlements de loup et sifflements de serpent. Je ferme les yeux et attends l'inévitable. Ils sont trop nombreux. Le bois ne tiendra pas cette fois.
13:?? :
La porte se détache alors que seulement quelques minutes sont passées. Je pense néanmoins à un plan. Si je veux survivre je vais devoir courir. Et vite. En me glissant entre eux dans la cohue totale je pourrais peut-être m'échapper. Mais pour aller où ?
Trois jours après l'éveil – Lieu inconnu.
??:?? :
Les réveils dans des lieux inconnus semble être une tradition dans la région. L'humour n'est peut-être pas vraiment la chose avec laquelle j'ai le plus de facilité encore, mais une chose me rassure, j'ai survécu à tout ceci.
J'attends depuis quelques minutes dans une pièce exiguë éclairée par deux bougies. Une porte fermée en bois brut et recouverte de symboles obscurs, me barre la route vers l'extérieur. Des tables à hauteur d'homme et des plateaux en aciers supportent toutes sortes d'outils de chirurgie mais aussi d'autres dont la présence m'intrigue d'avantage, comme une hache à double tranchant dont la lame est légèrement attaquée par la rouille et le manche en bois, entouré de tissus imbibés de sueur et d'un sang vieillit. Le lit d'hôpital sur lequel je me trouvais au réveil me semble vétuste et a des allures d'engin de torture. Des armatures en métal sur les cotés doivent servir à attacher le « patient ». En voyant sur le tissu blanc, qui me servait de draps, des immenses taches de sang à peine sèches, je fus pris d'un grand frisson et je sens que mes jambes n'ont pas encore tout à fait fini de trembler. Je me demande encore comment autant de sang a pu se retrouver ici et si il vient de mon corps. Pourtant après un examen minutieux je ne me trouve aucune plaie.
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Dans le Sang
HorrorOn ne sait jamais quand commence un rêve. Nous apparaissons dans ce monde fantasmagorique sans prévenir et nous pouvons alors vivre n'importe quelle aventure ! C'est ce que va vivre le personnage de cette nouvelle qui n'a ni nom ni époque. Excepté s...