Toute la nuit, je me tourne dans mon lit, je me réveille, je me rendors. À 4 h, je décide de me lever, il est tôt, mais j'en ai assez de ne pas savoir dormir.
Je descends à la cuisine, attrape une tasse dans l'armoire et allume ma Senseo quand mes yeux se posent sur mon journal intime.
Avec la précipitation, je pensais l'avoir laissé en haut. Je suis heureuse de le trouver là, je ne peux m'empêcher de l'ouvrir pour continuer où je m'étais arrêtée hier en début de soirée.
21 avril 21 h
Ha quelle journée ! Je suis exténuée ! Dès que je suis arrivée dans la cuisine pour prendre mon petit déjeuner, j'ai eu droit à un interrogatoire complet de la part de ma mère. Mais que se passe-t-il ? Tu pars en robe à l'école ? Tu t'es fait ennuyer pour ta tenue ? Tu as rencontré quelqu'un ? Elle voulait tout savoir, j'ai réussi à esquiver en lui disant que je désirais simplement changer de style de temps en temps, mais je ne suis pas certaine qu'elle m'ait crue.
Mon estomac était tellement serré que je n'ai rien pu avaler. Je voyais bien que maman avait envie d'en remettre une couche, mais je suis sortie attendre le bus avant qu'elle n'en ait eu l'occasion.
Arrivée à l'école, ça a été la catastrophe, tout le monde m'a dévisagé comme si j'étais une nouvelle arrivée. Certains garçons se retournaient sur mon passage, les filles me regardaient de la tête au pied en riant entre elles.
En cours, impossible de me concentrer, je n'ai fait qu'être distraite et me prendre des remontrances des profs. Il m'obsède tellement que le temps m'a semblé si long.
À la fin des cours, je suis vite sortie du lycée et bien sûr, il fallait qu'il pleuve alors que je devais me rendre à pied chez Mélanie.
Je suis arrivée au salon complètement trempée et remplie de doutes, car après la journée que j'avais passée, je les sentais vraiment mal ces présentations.
Il était 16 h 30, Mélanie m'a dit qu'il devrait être sur place vers 17 h, c'était plus ou moins son heure. En patientant, elle m'a séché les cheveux et fait un brushing. Une fois coiffée, je me suis installée dans la salle d'attente les yeux figés sur l'horloge. Plus les minutes défilaient, plus j'angoissais. 17 h est passé, 17 h 15, puis 17 h 30, Mélanie essayait de me rassurer, mais rien n'y faisait. Heureusement qu'elle m'avait assuré qu'elle ne lui avait pas parlé de moi, ça m'a évité de me rabaisser encore un peu plus.
À 18 h, il a enfin appelé Mélanie pour lui dire qu'il avait un empêchement, mais qu'elle ne devait pas s'inquiète. Depuis, j'ai pleins d'idées noires en tête, je suis certaine qu'il a été retenu par une autre, il est tellement craquant qu'il doit en faire tomber des filles, je vais l'oublier je ne suis qu' une ado tout à fait banale. Mélanie a été si gentille avec moi, elle a tenté de me rassurer, mais je suis toujours aussi déçue.
Vers 18 h 30, je suis donc repartie vers la maison. Quand je suis rentrée, j'avais juste envie de monter m'enfermer dans ma chambre, mais si je ne voulais pas que maman recommence son interrogatoire, il valait mieux que je me installe à table en me forçant à sourire, même si ça me demandait beaucoup d'efforts.
Ensuite, je suis restée un peu en bas, le temps de débarrasser et de poser les assiettes et les couverts dans le lave-vaisselle.
Dans ma chambre, je me suis jetée sur toi, je me suis effondrée et les larmes coulent encore au moment où je t'écris. Je n'ai plus aucun espoir. Je me mets dans des états impossibles alors que je ne le connais même pas, j'essaye de me calmer, mais c'est plus fort que moi. Je sais que c'est lui et pas un autre, c'est le premier garçon qui arrive à faire battre mon cœur, rien qu'en se trouvant face à moi.
Je vais te refermer et me glisser discrètement dans la salle de bain pour prendre un des somnifères de maman, ça me fera peut-être dormir.
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Souvenirs
RomanceKaren est très attachée à ses souvenirs. Elle ne peut se résoudre à s'en débarrasser, jusqu'au jour où son amie Carole lui fait prendre conscience que les meilleurs souvenirs restent dans la mémoire.