Chapitre 1 : Les bons vents nippons

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   Une lumière jaune et pâle se glisse entre les rideaux fins d'une chambre d'étudiant, laissant apparaître un jeune homme négligé, étalé sur un lit défait, scrutant mollement les aspérités légères du plafond. Son regard vide et perdu dans ses pensées sont rapidement remplacées par un autre éveillé et vif, suivit par un bond relevant le jeune homme. Il s'étire longuement et bruyamment. Son esprit se remet en marche petit à petit après sa courte nuit. Une fois bien éveillé il se concentre pour détecter les runes autour de lui. En symbiose avec ceux-ci, il arrive a percevoir leurs défaillance si elle existent. Runes d'isolement physique : Ok. Runes d'isolement magique : Ok. Runes de perception : Ok. Estomac : "j'ai la dalle". Il prépare un plat de nouilles instantanées tout en consultant ses notes sur un ordinateur étranges. Une fois son repas ingéré, il se lave et sors un uniforme scolaire neuf d'un placard qu'il pose sur son lit. Il déblaye les affaires jonchant le sol négligé de la chambre, pour y poser l'uniforme. Il commence a tracer des runes sur chaque pièces de vêtements : Cercle de concentration, contour de contrôle, runes de renfort, d'isolement physique, thermique et magique, runes d'altération personnel, sceau final, sceau de régénération. Il mis en place de puissants enchantements pour amplifier la puissance des runes. Une fois terminé, il contemple sa création qu'il mit 2h à faire avec fierté et méthode.

   Les rayons du soleil se font plus intenses et lui indique qu'il est temps de partir. Il prépare ses affaires, enfile son uniforme et se dirige vers sa porte de chambre donnant sur un long couloir d'immeuble froid et résonnant. Son appartement est à l'autre bout des escaliers, il doit traverser tout le long pour quitter le bâtiment. Une fois quitté, il est ébloui par la lueur du jour qu'il n'a pas vu depuis plus de 3 jours. Ses cheveux longs et châtains pâles volent légèrement au vent, pour venir s'empaler dans les yeux du jeune homme maintenant en train de se battre contre sa chevelure rebelle au vent. Il continue de marcher tout en jurant courtement à cause de ses cheveux dans les yeux. Il regarde l'heure sur sa grosse montre noire et se mis à courir pour rattraper son retard auquel il ne fit pas attention. Sa course est rapide, précise et méthodique, filant entre les ruelles de la banlieue de la petite ville. Pas un essoufflement au bout de 5mn : il optimise ses capacités physiques et respiratoires grâce à un sort discret. Il surprends divers passants dans sa course en leur passant devant avec parfois un rapide "pardon m'dame". Il s'approche peu à peu d'un large grillage en face de la rue sur laquelle il ralentis peu à peu, économisant ses forces. Il la longe jusqu'à atteindre le portail ouvert et affluant du supposé lycée nippon. Les autres élèves regardent par moment le jeune homme arrivé : un européen aux longs et désordonnés cheveux châtains illuminés par le soleil matinal. La bise soulève lentement quelques mèches de part et d'autre de ses épaules. Ses yeux blasés mêlé à son rictus sadique et sa carrure un peu voûtée montre qu'il ne faut pas s'adresser à lui. Se rendant compte qu'on l'observe, son air sado-laxiste se transforme en un autre dément et éclairci lâchant un"J'vous dérange messieurs ?" théâtral et ironique avant de s'adosser à un muret au bord du portail, reprenant sa discretion précédente.

   Il commence à observer les différents lycéens entrant petit à petit dans l'école large. Il marmonne "Pff plus que 5mn, fais chier..." avant de se raviser : "Dans cette situation, que ferait n'importe quel tarré ? Ah mais oui ! Comment s'occuper ? Analysons de la femme guehehhehe". Il regarde une jeune fille passant devant lui pendant de longues secondes. Il dit machinalement "87" en direction de la mensuration du bassin de la lycéenne, répondu tout de suite par un "90" provenant derrière lui sans qu'il fasse mine de faire attention.
- 87
- 90
- 87
- 90 !
- 87 !
- 90 !
Un coup de vent fait soulever la jupe de la jeune fille qui produit un "Kyaaa !" en tentant de remettre sa jupe droite. Un rapide coup d'oeil du jeune homme lui fait admettre un "90..." amer. Sans se retourner il dit à celui derrière lui en imitant de la colère : "Putain Trotzky qu'est-ce tu fout là ?
- j'te réponds la même chose Clem
- Oh ? Môsieur Trotzky matte de la donzelle à l'entrée du lycée
- C'est toi le taré j'te signale, tout le monde te regarde
- ah oué, bon t'as des nouvelles de Man ?
Trotzky est un homme de la même taille que Clem mais avec une plus large carrure. Ses cheveux noirs très cours coupés en carré surmontent sa tête tout autant angulaire. Il porte des lunettes de soleil carrées et larges couvrant l'intégralité de ses yeux. Les 2 jeunes hommes contemplent la chair des dernières venues avant se s'engouffrer à l'intérieur de l'enceinte de l'établissement.
- Au fait Trotz' il est passé où Man ?
- Devine
- Là ou y'a le plus de femmes ?
- Eh oui.
Clem scrute les amas d'élèves entrant dans le grand établissement devant lui. Son regard s'arrête sur un groupe de jeune filles gravitant autours d'un garçon souriant au visage fin et chaleureux : Man. 
- Sérieux qu'est-ce qu'il fout là ? S'exclame Clem
- Même chose que nous 2 : la mission, réponds Trotzky dans une autre langue
- C'est vrai qu'on est pas ici pour mater d'la miche. En gros on à le même truc à faire ?
- Hé oué, Mach' ne déconne pas avec ce genre de chose
- Le jour où il déconnera je mange mon slip.
- 200$ si tu le fais.
- Je suis p'tete un salaud, mais j'suis pas con.
- Bon, on va être séparé dans différentes classes, on va s'faire chier
- Au moins on peut repérer les praticiens
-
Excusez moi, vous parlez dans quelle langue ? Surgis un élève dans leurs dos
Clem et Trotzky se retournent brusquement et aboient en même temps "C'est pas tes oignon" en japonais. Vexé, l'élève repartit dans un autre couloir pendant que les groupes dont les 2 élèves transférés sont entrés.
- Moi j'suis dans la 3B
- 3C, on est assez éloignés pour la journée, respond Clem
- De tout'façon on est là pour étudier le terrain
- Oué.

   Clem traverse différents couloir en suivant le groupe de sa future classe. Son entrée en classe est interrompu par les regards oppressants de tout les élèves sur lui. Il lâche un "Euh, salut ?" avant d'assister à l'entrée du professeur : un homme d'âge mûr au cheveux courts coiffés en arrière, blanchissant à la lumière du soleil pénétrant les larges fenêtres de la salle. Clem prends place coté mur sur une double table vide. Les autres camarades de classe le regardent depuis le début d'un air curieux -c'est le seul européen dans la salle- jusqu'à que le professeur annonce la venue de Clem, qui fait une rapide présentation : "Je suis Clement Kartel, appelez moi simplement Clem'. Je suis Franco-Allemand sans pour autant parler ce dernier". Le professeur est étonné de son japonais presque parfait. "Dommage que je ne le suis pas avec les femmes" réponds Clem d'une façon ironique en se tapotant la tête avec son doit, suivi par quelques rires provenant de la classe. "Bref passons les futilités" finit Clem avant de s'asseoir. Les Runes de langage sur la tempe de Clem permet de traduire un langage en particulier si celui ci est une langue vivante. Son utilisation consomme de l'énergie et donne des migraines si utilisé trop souvent. Il permet cependant d'apprendre une langue et de l'intégrer définitivement au bout de quelques semaines. L'accent originel de la personne est quand même gardé.

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