Un nouveau départ

Prologue

Je grelotte, il fait froid et je n'ai qu'une veste en tissu sur moi, mais il faut que je continue à marcher. Le stand de la soupe populaire n'est plus très loin. Mon ventre gargouille, deux jours que je n'ai pas mangé mais je suis habituée. Je dors et je vis dans la rue. Plus que quelques mètres à parcourir et je pourrais me réchauffer, il faut que j'avance malgré le froid.

Je ne sais pas comment j'ai fait mais j'y suis arrivée, j'attends mon tour pour avoir un bol de soupe pour me réchauffer. Plus que trois personnes avant moi. J'ai extrêmement faim, je suis persuadée que les gens autour entendent le bruit que fait mon ventre tellement il gargouille fort.

Je me demande à quoi ressemblera mon avenir, j'espère ne plus vivre dans la rue d'ici peu de temps mais il n'y a que très peu d'espoir, la seule possibilité c'est que mes parents changent d'avis, me retrouvent et me disent que je peux rentrer à la maison mais je sais que ça n'arrivera pas. Je ne sais pas pourquoi je continue à espérer alors qu'il n'y à plus d'espoir.

"Mademoiselle !"

J'entends quelqu'un et vois une main passer devant mes yeux. Je reviens soudain à la réalité, une jeune femme brune se tient devant moi. Je la détaille entièrement m'attardant sur ses yeux ainsi que sur sa poitrine. Puis sans un "s'il te plaît", je tends les mains vers la bénévole pour qu'elle me donne mon bol de soupe. Cette fille est magnifique mais ça m'étonnerait qu'elle soit lesbienne et c'est bien dommage d'ailleurs, elle est tout à fait mon style et puis quand bien même elle le serait, je suis une SDF et vu son physique, elle doit avoir toutes les filles à ses pieds donc elle ne voudra jamais de moi.

Elle me donne ma soupe, je croise une dernière fois son regard, lui murmure un "merci" presque inaudible et je repars vers "chez moi", un carton avec un sac de couchage dans une rue à quelques pâtés d'immeubles de la place où se tient le stand de la soupe populaire. Je n'attends pas d'être arrivée pour commencer à manger sinon le temps d'arriver mon repas serait déjà froid.

Ma soupe est rapidement finie, je jette le bol dans une poubelle et reprends mon chemin vers mon carton. Alors que je m'apprête à m'allonger dans mon sac de couchage, la bénévole qui m'a servie me dit : " C'est donc là que tu vis !
- Oui mais que faites-vous ici ? Vous m'avez suivie ?
- Hum oui. J'aimerais savoir si ça te dirait de venir vivre chez moi ? En fait c'est pas une question vu la température qu'il va faire cette nuit ainsi que celles qui vont suivre, je ne te laisse pas le choix de venir dormir chez moi. Rassemble tes affaires.
- Merci mais on se connait pas, je pourrais très bien être une psychopathe vous savez ?
- Ce n'est pas ce que tes yeux reflètent, quand je t'ai servie, j'y ai vu de la tristesse et puis si jamais il s'avère que tu es vraiment une psychopathe , il faut que tu saches que je sais me défendre. Enfin bref moi c'est Charlotte et toi ?
- Kayla.
- Ok et bien Kayla j'espère que tu as bien pris toutes tes affaires, nous allons rentrer chez moi. Suis-moi ma voiture n'est pas loin."

Mes affaires comme elle disait, se résument à un sac avec des vêtements et un cadre avec une photo de ma famille. Le trajet en voiture se fait au son de la radio, je n'ose pas parler puis toute façon qu'est-ce que je pourrais bien dire, Charlotte quant à elle, est concentrée sur la route, après quinze minutes, elle se gare devant un immeuble à trois étages, on entre dans celui-ci et on monte les escaliers jusqu'au premier.

Alors qu'elle cherche ses clés, je lui pose la question qui me brûle les lèvres : "Pourquoi tu m'as proposé ça à moi et pas à un ou une autre sans domicile fixe ?
- Premièrement on va pas se mentir parce que tu me plais beaucoup, en second parce quand j'ai croisé ton regard, j'ai tout de suite eu envie de te prendre dans mes bras et de te protéger.
- Et qu'est-ce qui te fait croire que je suis de ce bord-là ?
- La façon dont tu regardais une certaine partie de mon anatomie avant que je te serve ta soupe ainsi que le fait que tu es actuellement en train de reluquer mon postérieur.
- On m'a donné des yeux pour regarder, c'est ce que je fais, ça veut pas dire que j'apprécie la vue, répondis-je froidement.
- Quand on aime pas ce qu'on regarde, on reste pas bloqué dessus plusieurs minutes, on détourne le regard."

Il va falloir que je sois le plus possible froide, j'ai bien compris qu'elle ferait tout pour me séduire mais je refuse que ça arrive, la dernière fois que j'ai cru en l'amour, j'ai fini à la rue sans famille et sans amis. Je ne veux pas que ça se reproduise. Charlotte interrompt mes pensées : "Je t'ai préparé la salle d'eau, tu peux aller te doucher.
- Merci.
- De rien, dis-moi tu as encore faim ?
- Oui un peu.
- J'ai des fruits ainsi que des yaourts et des gâteaux, je te les sors, tu choisiras ce que tu veux après t'être lavée.
- Ok merci."

Une fois dans la salle d'eau, je verrouille la porte et me déshabille entièrement puis entre dans la douche et fais couler l'eau chaude sur mon corps frigorifié. J'ai l'impression de renaître, la sensation de l'eau brûlante sur ma peau m'avait tellement manqué. Je prends du shampooing et frictionne mes cheveux, puis je prends ensuite le gel douche sentant la mangue et me savonne le corps. Je rince mes cheveux ainsi que le reste de mon corps puis sors de la cabine de douche et m'enroule dans la serviette que m'avait préparé Charlotte.

Après m'être séchée, habillée d'un jogging et avoir brosser mes cheveux, je sors de la salle d'eau et me dirige à la cuisine, Charlotte est assise au bar, une tasse de thé fumant devant elle et un livre ouvert devant ses yeux, je me demande ce qu'elle fait. Je m'approche d'elle et lis une phrase de son livre et c'est absolument incompréhensible pour moi. Je me rends alors à l'autre bout du bar où sont posés fruits, gâteaux et yaourts. Je prends une banane ainsi qu'un paquet de Mikado et vais m'asseoir près de Charlotte.

Elle reste concentrée sur son livre jusqu'à que j'ai fini de manger, elle range ce qui traîne puis m'emmène jusqu'à la chambre d'ami. Elle me dit que je peux aller dormir puis sort de la chambre mais avant qu'elle ait passé la porte, je la retiens par le bras, lui dépose un léger bisou sur la joue puis lui souhaite de passer une bonne nuit. Elle sourit, me souhaite la même chose puis je suppose rejoint sa chambre pour dormir. Je me faufile dans les draps, retrouvant avec plaisir la chaleur et le confort d'un lit avec matelas. Je repense alors à mes derniers gestes envers Charlotte, mais pourquoi j'ai fait ça, je dois rester le plus froide et éloignée d'elle possible, c'est sur ces pensées que je tombe dans les bras de Morphée.

Bonjour à tous, me voici avec une nouvelle histoire que j'ai posté un peu plus tôt que ce que j'avais prévu, j'espère qu'elle vous plaira ! Le récit sera au point de vue de Kayla sauf indication contraire :3
Pour ce qui est des publications, je n'ai pas de rythme précis.

Poulpichou