Pourquoi grandir

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Je suis le genre de personne à qui personne ne s'attache, au sens amoureux du terme. Je suis là, un meuble un peu lourd, mais sympathique. Pas joli, pas fini mais bon je suis là quand même.
Quand j'ai vu, j'ai compris qu'il "s'attachait" ou du moins s'intéressait à moi, je me suis amouraché de lui.
Je pense qu'en fait, je suis tombé amoureux du sentiment qu'il me montrait et par extension, je me suis attaché à son propriétaire. En vérité, c'est le sentiment d'être aimé qui me manque. Et il est à ce jour, le seul qui m'en ai donné l'illusion presque parfaite pendant un mois de ma vie. Un putain de mois auquel je repense en ce moment. Un unique mois. Et puis je repense à tout les endroits où il m'a touché, à comment il embrassait et je me sens souillé, pas comme si j'avais été violé mais presque. Je croyais au prince charmant, j'y crois encore et avec cette relation, j'ai gagné en maturité.
C'est définitif pour moi, je n'ai jamais connu mon "premier baiser", ni "le coup de foudre" mais je souhaite encore y croire une dizaine d'années, si rien ne s'y passe.
Je suis différent.e. Je ne suis pas une Fille avec un grand "F" comme dit mon père. Je ne parle ni de maquillage, ni de shopping, ni de garçons. Et puis j'aime les filles. Et je ne parle presque pas. J'en ai marre du silence mais voilà, c'est dur. Il y a beaucoup de choses que j'aimerais dire qui ne sortent pas. Tout simplement.
J'aimerais être "normal". Sortir le vendredi après les cours, pendant les vacances pour aller rue Rivoli. J'aimerais être invité au soirée, jouer d'un instrument comme il le faudrait, dessiner comme je le voudrais, écrire mieux, parler sans buter sur les mots, être intéressant, écouté,... Respecté.
Pierre ne m'y aurais pas aidé. S'il n'avait pas cassé je l'aurais fait, plus tard. Au bout de 3-4 mois, qui sait. Mais voilà.

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