Sa voix était grave mais douce aussi, je pense qu'il la maniait parfaitement et que cette fois-ci, c'était un timbre rassurant qu'il avait choisi. Elle avait l'inflexion de la voix de mon père, avant, quand il était encore là... Un soupçon d'accent Irlandais.
- Euh, je ne sais pas...
Voilà ce que j'avais su répondre, c'était d'ailleurs le cas. Je ne savais pas si j'avais froid, si j'avais mal... Tout était brouillé dans ma tête, je ne savais même plus où j'étais... Ça faisait un peu comme ma dernière cuite où je ne me souvenais plus de rien. Rien, y compris avec qui j'étais et quelle était ma raison de boire... Ah si... la mort de mes parents...- Tu ne sais pas, c'est plutôt bizarre... Les gens qui attrapent le syndrome sont très souvent paniqués, ils pleurent, ils hurlent et toi tu me dis "je ne sais pas"...
C'était vrai.
Je me souvenais avoir vu des gens qui, portant le syndrome en eux, hurlaient à la mort de venir plus vite ou pleuraient car ils savaient, tout au fond d'eux, qu'ils ne pourraient plus jamais revoir leurs proches. Mais, quand j'y repense, ça n'avait pas été le cas de mes parents. Ils l'avaient attrapé ensemble en essayant de sauver d'autres malades. Tous deux savaient qu'ils allaient trépasser un jour ou l'autre mais m'y avait préparé. Malgré cela, je ne m'y était pas entièrement faite. Quel genre d'enfants peut se remettre si vite de la mort de ses parents ?Je me souviens encore du dernier jour, ils avaient tous deux attendus leur heure venir, tranquillement assis sur le porche de notre maison de campagne
" Quand on ne sera plus là Jane je veux que tu sois forte, que tu continues d'aller au collège et que tu finisses tes études..." voilà ce qu'ils me répétaient en boucle pendant plus d'une semaine avant ce jour, ce jour où j'ai dû être forte comme ils m'avaient appris. Sortant de mes pensées, je sortis, un peu plus tristement que d'habitude:- Tu peux m'aider à me relever?
- Pas de problème, me répondit-il avec un sourire idiot aux lèvres.
En me relevant ma vision devint noire, ma tête me tournait. C'est alors que Matt me pris dans ses bras pour ne pas que je tombe une seconde fois. Il n'avait pas peur de l'attraper ce fichu syndrome qui décimait petit à petit la population de cette planète...
Il n'avait donc pas peur de la mort.- Ne reste pas si près de moi, dis-je, emplie de frustration.
- Je resterais aussi si près de toi que je le voudrais! Ce syndrome ne me fait pas peur, et il ne devrait pas te faire peur non plus! Et je chercherais un remède jusqu'au bout du monde pour toi, même si je te connais que depuis quelques heures!
- Ah ça, jamais de la vie! C'est mon problème, pas le tien, et je ne veux pas que tu l'attrapes!
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Mortem
FantasyMon histoire se passe dans un Monde post apocalyptique où tout est désordre et sourire maussade... Un syndrome se propage dans le Nord de l'Angleterre, on l'appelle le syndrome Mortem-mortem qui en latin représente la mort. Il est partout, dans tou...