Le doyen commence à faire son speech, qui doit être à mon avis le même tous les ans. Tout en détendant l'atmosphère, il nous indique que les options sont déterminantes dès la première année. Il nous signale que le prof d'éco à sa droite va nous expliquer le fonctionnement de l'année scolaire et nous donner à chacun les emplois du temps en fonction de nos groupes. Mon dieu qu'ils me donnent la migraine. Je n'en peux plus de ces infos. Mes paupières se ferment toutes seules, je commence à m'endormir, le stylo entre mes lèvres. Je sursaute dès qu'Issem me tapote l'épaule.
- Tu dors?, me demande-t-il intrigué.
- Non, j'ai mal à la tête.
Le doyen prend enfin congé et sort de l'amphi. Au même moment, je tourne la tête vers ma gauche et regarde Lucie qui me fusille du regard. Mes joues s'empourprent. Gênée, je fixe Issem avec ce sourire idiot. Je me retourne discrètement cette fois et l'observe attentivement. Elle a maquillé ses beaux yeux bruns avec une ombre à paupière rose fuschia et ses lèvres charnues sont encore plus pulpeuses avec ce gloss rouge pailletés. Ses longs cheveux blonds sont relevés en une queue de cheval. Elle a une tenue un peu trop sexy à mon goût pour un premier de fac, avec ce joli top vert échancré. Le type assis à sa droite ne se fait pas prier pour reluquer, avec insistance, sa poitrine. Lucie a toujours dégagé auprès des garçons ce quelque chose que je ne saurais dire. Elle n'A pourtant pas un corps de mannequin, mais a de jolies rondeurs qu'elle assume et ça l'embellie. Jalouse! Non! Envieuse qu'elle assume. Je n'ai pas confiance en moi. Je trouve que mon corps est disgracieux, pourtant il ne l'est pas. Les railleries dont j'ai fait l'objet plus jeune m'ont marquée. Au collège, l'on me surnommait « Lolo Ferrari » . Exact, les ados sont méchant et stupides entre eux. Il est vrai que je ne passe pas inaperçue avec mon 85D. Vous ajoutez à cela d'énormes lunettes et un appareil dentaire et le tour est joué! Vous ressemblez à une godiche! Bref.
La réunion d'information se termine, je découvre que je suis dans le même groupe qu'Alice et Issem. J'attrape mon sac qui était posé sur le banc et descends à la hâte par la droite. Lucie, quant à elle, passe à gauche. Elle s'active et m'ignore. Merde! Il faut que je lui parle coûte que coûte. Je m'approche plus près d'elle, mais elle stoppe net dès qu'elle sort à son acolyte blond:
- J'ai une faim de loup. Le resto U, ça te tente?
- Ok, je te suis, balance ce type.
Puis, ils partent. Je reprends à peine mes esprits qu'Issem me demande:
- Tu viens avec nous? On va au resto U.
- Oui, pourquoi pas.
Secrètement, j'ai dans l'espoir d'y trouver Lucie. Nous entrons dans cette immense«usine à bouffe». Ne me dites pas que les resto U ne sont pas pire que les Mac Do ou les Quick, quoique l'on y mange certainement mieux. Sur étage, cette salle est spacieuse. Nous prenons place devant la longue file d'attente. Je vous l'ai dit! C'est une usine ce truc! Nous choisissons notre repas. Pour ma part, une salade de pois chiches, des légumes vapeur et une cuisse de poulet. Je fais attention à mon alimentation! Tout à coup, mon portable vibre dans la poche de mon jeans. J'appuie sur le bouton marche. Je n'ai pas le temps de parler que ma mère à l'autre bout du fil, me sermonne sur mon attitude.
- T'es où? Je me fais un sang d'encre. T'aurais dû m'appeler. Ça fait une heure que je me fais du soucis.
- Je suis en vie, t'inquiète pas.
- Ce n'est pas drôle! m'hurle-t-elle. Tu rentres bientôt?
- Non, j'allais te le dire. En fait, je ...
Le premier jour commence décidément bien! J'essaie de l'arrêter dès que je peux en lui expliquant que j'étais à deux doigts de l'avertir. Je lui glisse dans la conversation que je me suis fait des amis, qui ne savaient pas où manger et que c'est pour cette raison que je les ai accompagnés. Je suis d'accord, je suis une super menteuse, mais c'est pour la bonne cause. Je dois parler à Lucie. Je raccroche peu après.
Le repas enfin terminé, nous reprenons le chemin de la fac. Je discute avec Issem et Alice des effets néfastes de la mondialisation sur notre quotidien. Je sais bien, nous faisons nos crâneurs, mais nous sommes à la fac! Je souris à Issem, relève la tête quand j'aperçois Lucie, seule sur le trottoir d'à côté. Je marche à toute vitesse vers elle sans me poser de question.
- Tu veux quoi?, me lance-t-elle hargneuse.
- Discuter, répondis-je très angoissée.
- C'est une blague!
- Non. (Je secoue la tête).
- Mais moi si. Je voudrais m'excusée.
- Rien à faire. Ok. Je suis une salle fille capricieuse, égocentrique et hypocrite, non!, aboie-t-elle.
- Heu, j'ai dit ça?, chuchoté-je embarrassée.
- Oui.
- Désolée!
- Putain! C'est inné chez toi. Ton blablabla. Tu t'excuses maintenant alors que ça fait deux mois que j'attends. Tu connais le téléphone?
- Je te comprends, je te jures. J'avais besoin de temps. Je ne pensais pas ce que je t'ai dit. Je suis désolée, je m'excuse. Vraiment, dis-je sincèrement.
- Je n'en ai plus rien à faire. (Ses mains partent dans tous les sens).
- Tu dis ça parce que t'as les nerfs. On est amies? Ça ne compte pas pour toi?
- Était, c'est du passé.
Lucie tourne en rond en me foudroyant du regard.
- Ok. Je suis conne. J'avoue. Tu sais pourquoi je t'ai dit toutes ces choses?
- Aucune idée. Faut te faire soigner.
- Heu, possible, mais tu n'es pas en reste!
- Ah bon!
- Oui, dis-je en me maîtrisant. Tu t'es toujours servi de moi quand t'étais seule. Voilà le problème.
- N'importe quoi. Tu délires!
- Non et tu sais qu'une c'est vrai. Mika aussi avait cette impression. À tes yeux, les trois mousquetaires n'existaient plus dès qu'un blond te courait après, dis-je bouleversée.
- Ok t'as raison, me dit-elle.
- Attends, ne pars pas! (Je la rejoins). Pourquoi tu fais ça? On s'entend bien. C'est dommage. (Mes yeux fixent ce visage en colère. Je me contrôle, mais une larme s'agglutine dans le coin de mon œil). Pourquoi tu n'as pas appelé Mika?
- Il n'a pas fait l'effort de m'appeler.
La conversation tourne en rond. Je ne trouve rien d'autre à dire.
- T'as raison, c'est dommage. On se croisera tous les jours.
- Oui.
- Mais c'est fini et tu le sais. (Ma respiration se bloque). J'ai tourné la page, j'ai de nouveaux potes. Tu n'es pas seule de toute façon, Mika sera toujours là pour toi.
- T'insinues quoi? C'est un ami et le tien aussi.
-Non, tu ne vois pas l'évidence. Le pauvre, il ne mérite pas ça.
Puis elle s'en va. Anéantie par ses propos. Je reste immobile et fixe la fac de ma bouche entrouverte. Je mets quelques secondes avant de refaire surface et pars rejoindre mes nouveaux camarades de classe.
L'après midi ressemble à la matinée. Nous avons une autre réunion insupportable et notre emploi du temps. Il est 17 heures, je sors de la fac le cœur lourd.
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Et voilà le deuxième chapitre. Le prochain devrait être posté en fin de semaine ou en début de semaine.Bisous xoxo
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Bad boy et good girl
RomanceLorsque Manon entre à la fac, elle est décidée à réussir coûte que coûte ses études. Ambitieuse et déterminée, elle a eu jusqu'ici un parcours exemplaire. Sa petite vie va vite changer dès qu'elle apercevra le beau et séduisant Adrien. Entre secrets...