Spring ｜ [Taejin]

Partie 1

Printemps 2012

Je sortais du bar en titubant. Je venais de me faire plaquer comme la dernière des crottes. Ma copine ne supportait plus mes "excès".
Je crèverai sûrement d'une overdose m'avait elle dit.
Elle s'était surtout trouvé un nouveau plan.

Je ne pouvais pas retourner chez mes parents, ils m'avaient mis à la porte; et je n'avais pas le courage de revenir comme un chien, tête baissée et la queue entre les jambes.

Qu'allait-je devenir dans les rues de Séoul ?
Peut-être, finirai-je SDF.
Devais-je déjà m'installer à côté de celui qui se trouvait juste en face de moi en ce moment ?
Cela serait plus rapide, de toute façon je n'avais nulle part où aller.

Je m'assis donc sur le trottoir auprès de cet inconnu qui ne m'accorda aucune attention.
Tant mieux je n'étais pas d'humeur à parler.

Plusieurs minutes plus tard, un jeune s'arrêta devant nous. Il se présenta, proposa de la nourriture à l'énergumène avec qui j'étais; me regarda bizarrement, me donna de la nourriture également et partis.

Troublé, je me leva d'un bond et l'interpella.

-Pourquoi tu fais ça ?

-De ?

-Les jeunes de ton âge ne se préoccupent pas des gens pauvres. M'exclamai je.

-Tout le monde n'est pas pareil. Lâcha-t-il, froidement.

-Tu essayes de soulager ta conscience ?

Je ne voyais pas d'autre explication.

-Ce n'est pas interdit d'être gentil que je sache.

-Ce n'est pas interdit, mais c'est bizarre. Enchaînai je.

-Il n'y rien de bizarre. C'est le jour de la floraison, tout le monde boit, mange et rigole pendant que certains sont dehors limite en train de mourrir.
Il fit une pause, soupira et reprit son discours.
En quoi aider une personne est bizarre ?

-Excuse-moi.

Je me sentis soudain honteux d'avoir accusé ce garçon que je ne connaissais de rien, sous prétexte que notre société était corrompue.

-Attend.

Je me retourna.
Je ne repondis rien

-Tu n'as pas où dormir?

-Non.

-Si tu viens faire la tournée avec moi, je veux bien t'héberger.

Je n'avais aucune envie de faire sa maudite tournée. Pourtant je le suivis. Encore aujourd'hui je l'ignore pourquoi; c'était sûrement le destin.