1.

74 5 8
                                    

"Haeseong!"

J'ai peur.
Je ne veux pas le voir.
Je ne peux pas le voir.
Pas maintenant.
Je ne suis pas prête.
Je ne suis pas assez forte.
Je ne le hais pas assez.

Je me suis juste enfui lâchement, comme à chaque fois qu'un obstacle vient me barrer la route. Et comme toujours, je vais faire des cauchemards pendant tout le mois qui va arriver. Je me déteste. Je le déteste, mais je l'aime trop.

Mon calvaire n'a commencé que par une phrase. Une phrase si innocente prononcé par un idiot : "Tu veux être mon amie?"
Si seulement j'avais su que j'allais autant souffrir à cause de lui, je n'aurai jamais accepté. Je n'aurai jamais accepté de donner mon coeur à un idiot pareil.

L'été de mes 14 ans, après que mes parents m'aient délaissé tous deux pour leurs amants, je suis partie habiter chez ma grand-mère. C'était à la campagne, loin de la ville et tous ses problèmes.
Ma grand-mère a été la seule qui a bien voulu me recueillir. J'étais une enfant que personne ne voulait voir ; j'étais jugée trop laide, asociale, pas "normale".
J'ai d'ailleurs développé une haine envers ce mot. Être "normale". Il faut donc que je sois comme tout le monde, hypocrite et narcissique pour que quelqu'un m'aime?

Ma grand-mère m'a prouvé le contraire en m'acceptant telle que j'étais. Elle m'a donné une chose inestimable, de l'amour. Un amour que je n'ai jamais eu auparavant et que je n'aurai jamais de la part de quelqu'un d'autre.

En y réfléchissant, je n'aurai jamais dû me comporter comme je l'ai fait avec elle lorsque nous avons commencé à habiter ensemble : je ne lui addressais pas un mot, pas un regard. J'éprouvais même du dégoût envers elle car je savais qu'elle éprouvait de la pitié pour moi... J'avais honte. J'étais donc pitoyable?
Ma fierté refusais de penser ça et me faisait haïr une personne si pure d'esprit.

Un froid nous séparait mais son sourire était toujours très chaleureux.
Cette chaleur a réchauffé mon coeur petit à petit et a fait de ma grand-mère une amie, une confidante, une mère.

Me sentant mieux dans mon corps, j'ai repris les cours. Les gens de la campagne étant beaucoup moins superficiels qu'en ville, j'ai appris à me faire des amis, à m'amuser, à sourire.

L'été suivant, pour me faire un peu d'argent, une amie de ma grand-mère m'a employé dans son champs de fraises. Je voulais remercier ma grand-mère pour tout ce qu'elle avait fait pour moi durant cette année.
J'y ai fait la connaissance de ma meilleure amie.

Son nom est Seola et est originaire du village. Elle travaillait sur le champs de fraises car elle voulait économiser de l'argent pour pouvoir étudier à l'université ; sa famille étant très nombreuse, les fins de mois était durs. Ses parents n'avaient pas de quoi l'envoyer à l'université plus tard.

C'est une personne simple d'esprit, très gentille mais surtout très responsable. Ayant un an de plus que moi, elle s'est occupé de moi comme si j'étais sa petite soeur.

J'y ai, par la même occasion, fait la connaissance d'une personne que je n'aurai pas dû rencontrer.
Comment pouvais-je savoir qu'un garçon de mon âge, qui ne faisait que de sourire et faire des âneries allait me blesser si profondément?
Ce garçon, nommé Kim Taehyung, avait décidé de travailler tout l'été dans le champs de fraises de sa grand-mère.
Il venait pourtant de Daegu, mais il disait que rien ne pouvait battre l'amour qu'il portait envers sa grand-mère et les fraises.

Même si j'avais réussi à me faire des amis, la grande majorité était composée de filles... Je pense que je n'avais que deux ou trois copains, pas plus.
Le fait que je sois gênée avec lui l'avait plutôt amusé. C'est pourquoi il m'a proposé de devenir son amie ; il voulait me faire découvrir un nouveau monde et me libérer des "chaînes" qui m'emprisonnaient.

Strawberry [Bts Oneshot]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant