La vie avant...

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Depuis petit j'ai cette passion des camions rouges.
Je me souviens un jour, je devais avoir dans les cinq ans, ma mère est tombée dans les escaliers et les pompiers sont venus la soigner. Je me rappelle avoir eu très peur pour elle et un des hommes s'est occupé de moi et m'a rassuré, j'ai même eu le droit d'accompagner ma mère jusqu'à l'hôpital en ambulance. J'étais émerveillé par les lumières et la sirène.
Quelques jours après, ma mère est allée à la caserne les remercier, je voulais absolument l'accompagner. Ce jour-là, le même homme qui s'est occupé de moi, David, m'a fait visiter la caserne et m'a même fait monter dans les véhicules, j'étais aux anges.
Vous imaginez un enfant à peine plus haut que trois pommes monter dans les fameux camions rouges et mettre la sirène !
Cette passion m'habite depuis ce jour-là. Quand j'ai réussi le concours pour être professionnel, ce rêve de gosse s'est réalisé.
Ce que j'aime dans ce métier c'est la solidarité, la sensation de faire quel que chose de bien pour une personne qui en a besoin. C'est aussi cette adrénaline qui grimpe dans chaque parcelle de mon corps pour un départ au feu.
C'est cet esprit de famille à la caserne, cet esprit de camaraderie, cet esprit d'équipe. Cette cohésion de groupe, nous sommes tous des frères et des sœurs quel que soit notre grade. Nous sommes tous une grande famille.
J'aime cet esprit d'arriver le matin pour la prise de garde et de tous se retrouver comme des potes.
Les pompiers de Paris ont la fonction de militaire, la rigueur, le sérieux sont donc plus stricts dans ces casernes.
J'aime beaucoup les valeurs dans ce métier et les exigences. Etre rigoureux, calme, sérieux, confiant, courageux mais aussi doux et attentionné. Avoir un dévouement à toutes épreuves. Etre fort autant physiquement que mentalement.
Pendant certaines interventions le mental en prend un coup, il doit encaisser les coups sans broncher.
La difficulté sociale, la douleur de la personne nous secoue.
Parfois cela peut être dur, nous ne pouvons malheureusement pas sauver toutes les personnes que nous rencontrons. Ces coups durs forgent le caractère et le mental, on grandit plus vite que dans n'importe quel autre métier.
Cette complicité que nous avons crée à la caserne nous permet de parler entre nous, de nous exprimer sur les interventions dures et de nous libérer de se qui fait mal au mental. C'est grâce à cela que nous vivons la chose un peu mieux, c'est aussi grâce à cela que nous pouvons retourner en intervention sans avoir peur, ou mal mentalement. Nous sommes tous là les uns pour les autres.
Mon instructeur m'a dit une fois que si nous n'étions pas assez fort mentalement dès le départ, cela n'irait pas en s'arrangeant avec le temps.

Des Vies Perdues Au Prix D'assassins... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant