Chapitre 1 - Running

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-C'était une très mauvaise idée, fit une voix féminine, on aurait dû la laisser là-bas. Ce n'était pas nos affaires.

-Qu'est-ce que tu racontes Kath ? La laisser se faire violer voire tuer après ? Tu as bien vu qu'elle nous avait vu. Elle est spéciale.

-Spéciale, pas spéciale, dans tous les cas elle m'a l'air bien désagréable.

-Elle bouge.

Je sentis mes pieds remuer, et mes paupières s'ouvrirent. Trois personnes étaient autour de moi, un grand brun, à sa gauche une fille habillée en rouge. La fille du concert. A ma droite, un gars aux cheveux noirs.

-On perd notre temps, lâcha la fille.

-Où est-ce que je suis ? Demandai-je en me relevant rapidement.

-Du calme, tenta le brun, je m'appelle Peter, et elle, c'est Katherine, ma sœur.

J'arquai un sourcil peu convaincu.

-Et le muet, il a un prénom ? Demandai-je en le désignant de l'œil.

-C'est Jonas, répondit Katherine en passant son bras autour de ses épaules.

Ok. Environnement inconnu, jeunes inconnus, endroit creepy, je suis probablement tombée dans un cartel de drogue, voire de trafic d'êtres humains. Je baissai les yeux, puis relevai la tête et tentai de donner un coup dans l'abdomen du brun. Il me para et me bloqua le bras.

-Du calme ! Qu'est-ce qu'il te prend !

-Relâche moi ! Laissez-moi partir ! Hurlai-je.

Je me débattais mais il était trop fort. Un peu trop même. Je sentis une force en moi qui tentais de se réveiller, pour se défendre. Je relâchai la pression. Il me lâcha.

-Dis donc, tu nous as ramené une vraie badass à l'Institut, pesta Katherine.

Je sentis un picotement dans mes mains, puis dans tout mon bras, puis sur mon échine, ma nuque, tout mon corps, j'avais envie de hurler.

Je hurlai.

Les trois jeunes furent projetés de part et d'autres de la pièce et se cognèrent au sol. Les lumières explosèrent et j'entendis un gros boom. Je me relevai et sortis en courant de la pièce.

J'étais dans un espèce de souterrain énorme, éclairé par des lampes... qui venaient d'exploser. Seules les lumières tamisées vertes de secours éclairaient le couloir. Je regardai à droite, à gauche, rien. Je courrai tout droit, sans m'arrêter. Une porte fermée. J'ouvris la porte et une lumière blanche m'aveugla un instant.

En dessous de moi se trouvaient des ordinateurs, des gens, et une espèce d'armurerie.

-C'est le cartel le plus flippant que j'eusse vu... Murmurai-je.

Je descendis discrètement les escaliers lorsqu'on m'interpella.

-Eh toi ! D'où tu sors ?

Je regardai derrière moi, fis mine d'être étonnée et m'approchai de l'homme à la trentaine.

-C'est Katherine boulet, je sais que la blondeur change le visage, mais pas à ce point.

L'homme ne paraissait pas convaincu. Des bruits de pas se firent entendre derrière nous.

-Attrapez-moi cette pétasse ! Cria Katherine en me montrant du doigt.

-Oops.

Je mis un violent coup de genou dans les boules de l'homme et le poussa. Il tomba à la renverse, je traversa en trombe le couloir adjacent. D'autres hommes me poursuivirent, des machettes fluorescentes à la main.

-Sérieusement... Murmurai-je en courant plus rapidement.

J'arrivai vers une porte qui semblait ouvrir sur un escalier, vu l'angle. Je fonçai, mais une fille brune vêtue un cuir apparut de nulle part.

-Qu'est-ce que... Murmurai-je abasourdie.

Elle me fixa droit dans les yeux mais ne bougea pas.

Continue de courir, entendis-je dans ma tête.

Je m'exécutai et la fille ne m'en empêcha pas.

-Hope ! Hurla Katherine au fond du couloir, NE LA LAISSE PAS S'EN ALLER !

Ladite Hope se tourna vers moi et m'attrapa l'épaule, me tourna vers elle. Son regard vert perçant semblait sonder mon âme.

-Pense à ta maison, dit-elle fermement.

-Ma maison ? Qu'est-ce que...

Elle me poussa violemment et disparut.

J'étais dans mon appartement dans le 15e arrondissement. Je tournai autour de moi, oui, j'étais bien chez moi. Il était 10h du matin, et j'avais un mal de crâne horrible.

-Ok Léna, plus jamais de drogue, ni d'alcool.

Ding dong.

J'allai ouvrir la porte automatiquement, Diana et Lola, mes deux meilleures amies, étaient devant la porte.

-Salut la Miss ! Lança Lola en me poussant pour rentrer chez moi, on a ramené le reste de notre brunch en doggy-bag, vu que tu es indisponible depuis hier soir sur ton tel'.

Elle fit le tour de l'appartement.

-Bah alors, où tu l'as caché, ton plan ?

-Mon... quoi ? Vous pensez que j'ai manqué le brunch à cause d'un plan cul ?

-Pourquoi sinon ? Lança Diana en plongeant sa main dans le doggy-bag qu'elle tenait.

Je m'étirai et dis :

-J'ai passé une nuit vraiment étrange.

Je leur racontai tout en détail.

-Soit tu as fait un badtrip...

-Il n'y a pas de soit, la coupa Lola, elle a fait un badtrip.

-... soit il se passe un truc pas net dans ta vie, Léna Meyre, acheva Diana.

-Tu t'entends, Diana ? Dit Lola en lui lançant un regard accusateur.

Elle renchérit.

-Des machettes, des gens en cuir dans un sous-sol, des hurlements qui explosent les lumières, c'est le scénario d'une série fantastique, pas d'une étudiante en Droit d'Assas.

Je levai les yeux au ciel.

-Je ne sais pas, ça semblait si réel.

-Reprends-toi, c'est le commencement d'une nouvelle ère. On est toutes les trois en vacances. Ce soir, on va en boîte !

Je repensai à Jérémie et Mathieu. Je n'avais aucune nouvelles d'eux depuis hier.

-Est-ce que quelqu'un a eu des nouvelles de Jérémie ou Mathieu ? Demandai-je.

-Non, personne ne les a vus depuis le concert d'hier.

-Ok...

Je ne sais même plus si j'y étais vraiment, ou si j'en avais rêvé.

-Allez souris un peu ! On va traînasser aux Tuileries jusqu'à treize heures et on essaiera de se faire payer un repas dans un restaurant de luxe, proposa Diana.

-Bonne idée ! Acquiesça Lola.

-Ok, mais laissez-moi prendre une douche et me changer alors.

Je les laissai dans mon salon et allai dans ma salle de bain. Je me déshabillai et fis un chignon. Soudain, un détail, ou plutôt une trace me fit sursauter.

J'avais la trace d'une paume de main sur le torse.


AppeléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant