Chapitre 8️⃣

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J'ouvre les yeux. Je suis vivante! Enfin, plus pour longtemps: les soldats nous tirent dessus à partir de la fenêtre. Pauvre Alyssia... Je ne sait pas si elle s'est évanouie de peur, de douleur, peut-être même de fatigue, ou un mélange des trois. Je la prend dans mes bras et cours pour la protéger des balles au cas où. Je n'ai absolument aucune idée d'où aller. Mais il ne faut pas rester ici. Merci maman. Si on a pu s'enfuir c'est grâce à toi. Même si on est pas encore tirées d'affaire. Merci beaucoup.

Je continue à courir avec Alyssia dans les bras. Je suis fatiguée. J'ai peur. Une larme coule sur ma joue. Mais il fait continuer. Je pourrais me reposer après. J'espère. Je m'arrête devant le portail pour pousser Alyssia de l'autre côté de celui-ci. Puis, je l'escalade moi-même.

Soudain, une douleur atroce me traverse l'épaule gauche. Je hurle et tombe de l'autre côté de la propriété. Une balle mieux ajustée que les autres, ou plus traître que les autres m'a touché.
Il faut continuer. J'ai mal. J'ai peur. Je suis fatiguée. Mais il faut continuer. Pour Alyssia. Il ne faut plus penser à rien d'autre. Je dois trouver un endroit pour me cacher. Je n'arrive plus à porter Alyssia dans mes bras, mon épaule me fait souffrir. Je la porte sur mon dos et continue à courir. Ils essaient de sortir de ma maison. J'entends maman leur barrer le passage en hurlant. Puis, un autre coup de feu. Et puis plus rien. J'espère que... Non. Alyssia peut lire dans mes pensées même endormie. Je crois.

Je n'ai pas l'impression qu'ils nous suivent. Je ralentis ma course, jusqu'à marcher. Mais j'entends un mégaphone.
«–Chers citoyens, nous sommes désolés du dérangement en pleine nuit, mais deux dangereux enfants essaient de s'échapper de la ville. Même si ils étaient vos amis, ils ne le sont plus. On ne peut pas leur faire confiance. Ils peuvent être n'importe où. Retrouvez-les et vous aurez une récompense. Ce sont deux filles, une blessée et une petite. Ça ne devrait pas poser trop de problèmes. Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'à la fin, au revoir chers concitoyens.»

Ils ont osé. Réveiller les gens en pleine nuit pour leur mentir afin qu'ils attrapent deux enfants blessées pour de l'argent. Je n'en peux plus. Je cours le plus vite possible. Pas très vite. Ils arrivent. J'en suis sûre. J'ai une idée. Je me dirige vers le milieu des champs. Puis je me couche et à côté d'Alyssia. Je pense qu'ils ne nous verront pas.

Je sens mes yeux se fermer. Il faut que je reste. Il faut veiller sur Alyssia. Mais j'ai mal. Et je suis fatiguée. Ils ont fait pleurer Alyssia. Et ils lui ont fait peur. Je me vengerais. Je suis sûre que nous allons trouver d'autres gens comme nous. Et nous allons nous venger. Mais on ne peut faire confiance à personne. Même papa... Les larmes coulent sur mes joues. Je suis si fragile.

Je me sens peu à peu m'endormir...

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