Le cimetière.

15 1 1
                                    


"- Julie Sarin, 14. Constante, c'est très bien, continuez.
- Marc Eiri, 8. Il faut se ressaisir.
- John Lenin, 11..."

Encore une journée de cours avec les mêmes types, les mêmes gueules, les mêmes pimbêches se moquant systématiquement de la même personne afin de s'occuper et d'oublier à quelles points leurs esprits sont vides... Je ne sais pas ce que vis cette fille, leurs victime. Enfin si, on m'a toujours pris à parti mais je n'en ai jamais rien eu à cirer. Je continuait mon petit bout de chemin, les chiens aboient, la caravane passe. Mais elle, elle a vraiment l'air d'en pâtir...

« - Mike Émilien cria Monsieur... Monsieur quoi d'ailleurs? malgré tout l'ostracisme qui vous possède, vous avez obtenu la meilleure note: 18.75. Comme la tradition le veut dans mon cour, vous êtes prié de faire la correction de l'interrogation pour la classe.»

Je me lève avec nonchalance, les mains dans les poches récupérer ma copie. Je compris alors que j'étais en math et que le prof était monsieur Pichon. L'interrogation portait sur les fonctions polynômes. Plus simple, cela n'existe pas. La correction faite, je me redirige vers ma place, au fond de la classe, en ignorant les commentaires des élèves présents. Ils ne comprennent pas. Personne n'a compris car je n'ai pas corrigé l'interrogation dans son intégralité, mais uniquement les parties d'exercices où je n'ai pas eu les points.

C'est comme ça dans son cours. Même le meilleur, il cherche à l'humilier en lui faisant corriger ses erreurs au tableaux à la vue de tous. Il aime voir ses meilleurs éléments en chier pour se corriger, mais avec moi, ça ne prends pas. Étant donné que la quasi totalité de mes erreurs ne sont que des erreurs d'inattention, avec un regard neuf et frais, je n'ai aucune difficultés à les corriger.

Il est 18 heures, enfin. Je vais pouvoir rentrer chez moi. J'attends toujours 5 minutes après la sonneries afin de ne pas avoir trop de boucan autours de moi. Je laisse les gens se précipiter dans les couloirs et rejoindre leurs parents, leurs copains, copines, leurs potes, ou encore leurs dealers tiens. Je m'en tape, tout ce que je veux c'est arriver tranquille et éviter la foule. J'en profite pour observer méticuleusement le professeur ranger ses affaires en se penchant légèrement. Il est très organiser. Ne fais jamais un mouvement inutile, le tout en étant assez rapide. Voyant que les 5 minutes sont écoulées, je m'en vais donc. Mais alors que je m'apprête à passer le seuil de la porte, Monsieur Pichon m'interpelle:

« - Monsieur Émilien. Avez vous cinq minutes?
Quel connard...
- Bien sur, que voulez vous?
- J'aimerai que vous cessiez de dormir au sein de mon cour. Voyez vous, j'ai une certaine allergie pour les personnes se sentant au dessus des règles.
- Et bien... J'espère pour vous que cette allergie n'est pas mortelle.»

Sans lui laisser le temps de répondre, je fais demi tour de ce pas afin de sortir de mon lycée. Je me dirige vers l'abri du bus que je prend, et m'y assoie. Je décide de fumer une cigarette histoire de me détendre un peu. Il se met à pleuvoir, je regarde autour de moi, personne. Je regarde l'heure qu'il est: 18:34. Le bus est en retard de 10 minutes, il pleut et personnes aux alentours... Étrange. J'ouvre alors mon sac, y prend mon yoyo. Je passe mon majeur dans la boucle du fils, et le lance en direction du sol puis laisse ma main dans la même position. Il remonte, redescend, remonte moins haut, descend plus bas. C'est bon, je ne suis pas dans un rêve.

Le bus arrive, je le vois au loin, fendant la couche d'eau sur le goudron avec ses roues. Il s'arrête, la porte s'ouvre devant moi, personne.

Je me met à ma place habituelle, avant dernier rang à droite, coté fenêtre.
Je pose ma tête sur la vitre, observe les gouttes d'eaux coulant vers le bas... C'est apaisant. Le bus s'arrête à mon arrêt. Je descend, et rentre chez moi en pressant le pas. Les clefs sont sur la porte, j'entre en vitesse chez moi, longe le couloir, entre dans le salon. Je vois ma mère couchée, ensanglantée, le regard vide. Elle pointait du doigt quelque chose, le miroir. J'y vois mon reflet, les mains souillées par le sang. Je regarde mes mains, rien. Elles sont propres. Pourtant... Mon reflet... Connerie!! Horrifié par cette vision, d'un coup de colère je m'apprête à briser ce maudit miroir, jusqu'à ce qu'une main se pose sur mon épaule: C'était ma mère.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jun 30, 2016 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Le monde de RobertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant