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Après trois jours à l'hôpital, nous avons décidé de rentrer à la maison. Alex ne voulait plus nous quitter alors il dort dans la chambre d'amis. Julia est passée me voir à l'hôpital, elle habite à cinq minutes de chez moi ! Et tous cas, ma mère ne lâche plus Julie. Et Marie et Jean sont devenus très amis avec mes parents alors eux aussi passent beaucoup de temps à la maison. Marine, ma meilleure amie, vient d'avoir son bac et elle vient tous les jours pour boire un chocolat chaud. Sans compter Fred, qui passe me voir et voir son fils qu'il n'a pas vu depuis longtemps. La maison n'a jamais autant reçu d'invités et mes parents commencent à se fatiguer.

"Maman, je pense que j'ai une idée...
- Dis moi tout.
- Avec Alex, on s'est dit qu'on aurait pu prendre un studio en ville. Comme ça, Alex est plus proche de sa fac, moi du lycée et vous vous pourrez vous reposer.
- Mais je ne vais plus voir Julie !
- Tu pourras la garder quand il n'y aura personne au studio.

Elle regarde mon père qui dit :

- Je ne suis pas contre ma chérie. Il faut prendre un peu d'indépendance dans la vie.
-Alors c'est d'accord, renchérit ma mère."

***

"Alice ?
- Oui, Maman !
- Tu veux bien aller chercher mon téléphone qui est dans la table de chevet de ma chambre, s'il te plaît ! Pour prendre tu sais un salsifi ou un truc comme ça.
- Tu veux dire un selfie ?!

Et tout le monde, y compris ma mère, éclate de rire. Cela fait du bien de voir de la joie dans ce foyer après la tristesse que j'ai causé.

Je me dirige vers sa chambre et regarde dans sa table de chevet de bois verni. Au première étage, il y a des albums photos de Charlotte et moi ayant 2 ans. Jusqu'à maintenant, je n'ai jamais remarqué qu'il n'y a pas de photos de moi bébé. Et au dessus, il y a des lettres, des mots de différentes couleurs. Je les lis un par un :

Tu es atroce, dégage d'ici Alice !

On veut pas de toi ici ! Reste en prison avec des losers comme toi !

Charlotte était une fille bien et toi tu as toujours était conne. C'est toi qui aurait dû mourrir.

Tu es malade ! Personne ne veux de toi.

Rien qu'à voir ta tête j'ai envie de vomir.

Je ne lis pas la suite. Les mots s'échappent de ma main et s'étalent sur le sol froid. Je m'assois par terre et pleurs de tout mon corps. Ma mère arrive dans sa chambre et me vois allongée sur le parquet. Elle s'installe à côté de moi et me sert dans ses bras. Elle me prend par la main et prend les mots de son autre main. Ma mère sort un briquet d'un tiroir et les brûle. On regarde les papiers jusqu'à qu'ils ne soient plus que des cendres.

La Vie D'AliceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant