Prologue

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Son paternel avait été clair et net avec elle : en aucun cas elle ne devait rester éveillée la nuit.

Bien que son père lui avait ordonné de se coucher, le petite fille ne pouvait s'empêcher d'écouter aux portes.
Elle avait appris la discrétion dès son plus jeune âge dans le seul but d'écouter les différentes conversations nocturnes de son père et sa jeune sœur.

Recroquevillée dans un coin sombre de la salle de vie, elle écoutait minutieusement chaque brin de conversation.
Les yeux fermés, elle arrivait à se concentrer et à imaginer son père et Annie de l'autre côté du mur. Son père devait être assis sur son fauteuil devant son bureau, ses traits tirés montrant sa sévérité et les lunettes sur le bout de son nez reflétant son autorité. Annie, quant à elle, restait sans doute debout, les mains derrière son dos et portait sans aucun doute son visage impassible et sans émotion devant son géniteur.

Un mince sourire naquit sur le visage de la petite Ran suite à cette pensée. Elle se sentait d'une certaine manière privilégiée. Seule elle pouvait voir l'adorable visage d'Annie lorsqu'elle souriait.
Annie avait pour habitude de ne montrer ses sentiments qu'à sa grande sœur et seulement à elle.

Ran remonta ses jambes contre sa poitrine, enroula ses bras autour de celles-ci et posa sa tête sur ses frêles genoux.
Si Annie l'aimait, pourquoi son père n'éprouvait aucun sentiment pour elle ?

- Commençons d'abord par le récapitulatif de la journée.

Le visage de Ran se décomposa petit à petit. Elle n'avait jamais aimé le début de leur conversation.
Son père a toujours été très strict mais lorsqu'on en venait à parler d'Annie, son autorité quadruplait. Ran n'a jamais compris la raison pour laquelle son père était si sévère avec sa petite sœur.

Ran écoutait attentivement. Et comme chaque soir, elle fut informée des points faibles d'Annie, de ses évolutions depuis le début de ses entraînements, de sa capacité à réfléchir et à comprendre une situation critique. À vrai dire, même si Ran enviait énormément Annie, elle ne pouvait s'empêcher de maudire la vie que mener sa sœur.

Quelques instants plus tard, Ran sentit que leur conversation touchait bientôt à sa fin. Elle se releva doucement en prenant garde à ne faire aucun bruit pour n'alerter personne.
Elle n'aura rien appris d'exaltant aujourd'hui, à son plus grand désespoir.

- Et n'oublie pas Annie, sonna à nouveau le son de la voix de monsieur Leonhardt, ne jamais dévoiler ses sentiments est la clé de la réussite. Et surtout, tu ne peux faire confiance à personne.

Ran préféra s'en aller rapidement avant de se faire prendre la main dans le sac. D'ailleurs, elle n'a jamais vraiment écouté la fin de leur conversation.
Ayant beaucoup trop peur des conséquences de sa désobéissance, elle a pris pour habitude de ne jamais écouter la fin. Et pourtant, Ran n'a jamais réussi à s'empêcher de vouloir connaître la fin de ces phrases. Son père répétait toujours ces mêmes mots, encore et encore. Il avertissait toujours Annie mais Ran n'a jamais saisi pourquoi.

La petite fille descendit vite mais silencieusement les escaliers menant au sous-sol.

Et c'est ainsi qu'elle retourna dans son antre où elle a passé et passera la majeure partie de son temps, enfermée avec elle-même.

Shingeki No Kyojin : Ran LeonhardtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant