Chapitre un.

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« Dans la vie, il y a toujours des moments où tout va bien, et c'est à ce moment précis que quelque chose, ou alors quelqu'un se met en travers de ton bonheur. Et à partir de ce moment, tout change, en bien, ou en mal. »

Cette phrase m'obsède. Vee me l'a sorti aujourd'hui, et depuis qu'elle l'a fait, je ne fais que la répéter en boucle dans mon esprit. Elle est tellement mystérieuse parfois. Et aussi philosophe. Je la côtoie depuis cinq ans, mais je ne la connais pas encore assez pour comprendre tout ce qu'elle raconte. Je souris en pensant à elle, inconsciemment, comme une idiote. J'ai l'impression de ressembler à sa petite-amie en faisant cela. Tellement de gens le pense, mon dieu. À chaque fois qu'une personne nous pose la question, on ne peut s'empêcher de rire comme des imbéciles.

Lorsque j'ouvre la porte de la maison, je suis accueillie par un magnifique silence. Maman travaille, encore. Je suis fière qu'elle s'épanouisse dans son métier de pédiatre, qu'elle soigne des enfants est fantastique, mais quelque fois, son travail prend un peu trop de place. Je me retrouve souvent seule le soir, quand je rentre des cours, il n'y a personne pour discuter, et se changer les idées. Seul Boo est là, mais lui, même si j'aimerais beaucoup ne peut pas parler.

« Bonjour mon bébé ! » Je lui lance dès qu'il arrive vers moi.

Il me répond en aboyant et je ne peux m'empêcher de rire. Il m'apporte un peu de réconfort après deux heures de littérature anglaise, et je n'ai besoin que de ça.

Je sais qu'il est grand, maintenant, mais je continue de l'appeler « mon bébé ». Il va bientôt avoir 6 ans, et je ne cesse de penser qu'il est magnifique, avec ses grands yeux bleus et son pelage d'husky. Ma mère me l'a ramené il y a deux ans. Elle culpabilisait tellement de me laisser seule le soir, qu'elle a fini par me ramener ce magnifique toutou. Et je ne suis pas déçue, il est tellement parfait. Lorsqu'on dit que le chien est le meilleur ami de l'homme, on ne se trompe pas. Son nom, Boo, me faisait beaucoup rire au début, mais je m'y suis faite. C'est la fille, Nora, de l'amie à maman qui l'avait avant moi qui lui a donné ce nom. Mais elle a dû s'en séparer à cause du nouvel arrivant dans la famille : un petit garçon. Il était, en réalité allergique aux poils de chiens, ce qui n'aidait pas à améliorer sa santé. La petite fille était vraiment triste, alors je lui ai proposé de venir dès qu'elle le souhaitait pour le voir. Depuis, je vois arriver cette petite tête blonde tous les mercredis après-midi, et en prime, je fais du baby-sitting. Ça ne me dérange pas, elle est tellement mignonne cette petite.

Je suis vraiment heureuse de l'avoir avec moi, il est tellement adorable, de plus, avoir une compagnie est dans cette triste maison est plus que parfait.

Je me dirige vers la cuisine pour lui donner à manger. J'en profite aussi pour poser mon sac de cours. Je n'ai pas de devoirs pour demain, ce qui est plutôt cool. Même si madame Longfield a longuement hésité, elle ne nous a pas donné la dissertation à faire pour la semaine prochaine et c'est un soulagement, car clairement, les dissertations, c'est une horreur.

Après avoir régalé Boo avec ses croquettes, je m'installe dans le canapé, et allume la télévision. Je change rapidement de chaines, ne voyant rien qui me plaise. Je tombe finalement sur un film qui semble un peu flippant, mais il a tout de même l'air bien.

L'ambiance du film se propage doucement dans la maison, et un long frisson me parcoure lorsque l'homme (le tueur) assène un coup violent à sa victime. C'est horrible, il y a du sang partout. La victime tente de s'extirper, de courir, mais bien vite, il la rattrape. Il lui fait face, et il rapproche doucement son visage de celui de sa victime. Celle-ci commence à pleurer à chaudes larmes, voyant sa mort proche arriver. Je me demande ce que ça fait, de savoir que l'on va bientôt mourir. Ce doit être horrible d'affronter ça.

DAUGHTER OF DEMON || réécriture Where stories live. Discover now