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Le reste de la matinée je l'avais passé seul à nettoyer la maison de fond en comble. La maison est sublime il faut l'avouer, mais Namjoon n'en prend pas soin. J'ai trouvé sur le sol une épaisse pellicule de poussière et les pièces méritaient vraiment un bon coup de balais. Du côté de Namjoon, et bien durant toute la matinée jusqu'à mon départ pour le lycée je ne l'ai pas vu. Pas même entraperçu. Le seul signe de vie que j'ai pu desceller était ses ronflements qui passaient la barrière de la porte de sa chambre. Il devait vraiment être épuisé après cette nuit entière de travail alors je l'ai laissé dormir et j'ai quitté l'appartement après lui avoir laissé un repas. J'espérais profondément qu'il n'allait pas mettre le feu à la maison durant mon absence.
Enfin j'avais passé une bonne après-midi de cour en ce jeudi et les cours m'avaient paru bien plus intéressant qu'à la normale. J'avoue avoir eu un instant d'inattention quand deux filles assises au rang devant moi discutaient d'un sujet que j'affectionnais particulièrement : les récits de R.M. Elles racontaient que bientôt allait être annoncé le nouveau roman qui d'ailleurs mettait en scène une toute nouvelle histoire. Intérieurement je ricanais car moi je connaissais en partie l'histoire, c'était vraiment un privilège de vivre avec Namjoon. Je me demande si je pourrais lire ses récits avant tout le monde... Non non ça serait bien trop lui demander puis je ne veux pas être privilégié. Je paierai mon ouvrage et je le lirai quand il sera mit en vente pas avant.
Après ce cours à écouter deux filles chuchoter à propos des scènes les plus osées du roman je me suis décidé à partir au travail. Encore un peu à penser à ces scènes et je n'aurais pas osé me lever de ma chaise. Mais fort heureusement j'avais réussit à contrôler les réactions de mon corps et c'était bien la première fois.
Je m'étais dépêché comme jamais pour atteindre le café et avec ma chance j'avais risqué d'être en retard. Pourtant ma bonne étoile en avait, apparement, décidé autrement et j'étais arrivé à l'avance quelques peu essoufflé. Rentrer dans cette pièce forte en odeurs douces et sucrées m'aidait à me sentir plus en vie. C'est bien étrange comme réflexion je dois bien vous l'avouer mais lorsque j'utilise mes sens j'ai l'impression de vraiment être en vie, cela me donne vraiment l'impression d'être quelqu'un non pas une simple coquille vide qui se déplace dans les rues d'une ville sans vie et sans coeur. Bien sûr certaines personnes dans cette ville apportaient un semblant de vie et de bonté. Des personnes comme mon patron d'ailleurs. C'était un homme souriant qui servait ses clients et leur apportait un léger confort rien qu'en un regard. Puis je voyais bien que cet homme, Kim Seokjin, était bien le genre d'homme à aider son prochain. D'ailleurs lorsqu'il m'a vu passer la porte de son commerce il m'avait sourit et fait signe de le rejoindre alors que la salle était déjà bien remplie. En effet beaucoup de lycéens étaient assis aux tables de la salle sirotant leurs cafés en grignotant quelques douceurs. Un endroit vraiment chaleureux je vous l'assure.
Finissant la contemplation des lieux j'avais rejoint mon patron qui m'avait donné les directives et un tablier. Il m'avait même donné des conseils pour gérer au mieux mon stress et ma timidité face aux clients. Il disait que je devais tout de même essayer de sourire mais cela m'étais encore impossible. Je pouvais bien essayer d'avoir une voix enjouée mais le sourire je ne pense pas pouvoir le montrer. Je pense bien trop à Hoseok pour pouvoir sourire.
C'est alors un petit carnet en main que j'avais commencé mon service pour deux petites heures. Je devais seulement prendre les commandes et les apporter à mon patron qui se chargeait de la préparation des boissons. C'était un travail simple en soit mais vraiment épuisant tellement je devais rester debout. De plus les clients ne prenaient jamais un café noir simple mais toujours des boissons au nom compliqué et à la limite de l'impossible à écrire. Enfin je n'allais pas me plaindre car j'allais apporter de nouveaux revenus à mon frère.
A la fin de mon service monsieur Kim m'avait félicité joyeusement me disant que ce travail était fait pour moi. Il avait même eu des retours venant des clients disant que j'étais un serveur discret et agréable. Certaines filles ne s'étaient même pas gênées à glisser leurs numéros de téléphone dans mes poches. N'avaient-elles aucunes hontes? Ne savaient-elles pas qu'agir ainsi était irrespectueux envers moi ainsi que mon entourage? D'ailleurs ce genre de choses avaient le don de me contrarier et de me gêner fortement. C'est peut être idiot mais je suis ici pour travailler et non pas pour me trouver une petite amie. De plus je n'étais pas de ce bord, mais je suppose que je dois bien cacher mon orientation sexuelle. Je n'en savais rien. Ce que je savais c'est que je pouvais trouver une femme belle mais elle ne fera surement pas battre mon coeur. C'est idiot de penser ainsi lorsque l'on n'a connu personne et que l'on n'a jamais réellement aimé, mais c'est ainsi mon regard a toujours été attiré par les traits d'un bel homme plutôt que par ceux d'une belle femme.
Mes réflexions m'avaient occupé durant tout mon trajet de retour vers l'appartement. J'y étais arrivé bien vite et sans me perdre ce qui me fit me sentir quelques peu fier. Je pouvais m'en sortir seul après tout et je me l'étais prouvé aujourd'hui.
Une fois à l'intérieur j'étais resté discret et avait simplement observé l'état de l'appartement que j'avais lavé du matin. A mon plus grand malheur il semblait encore plus en désordre qu'avant. Cet homme était vraiment irrécupérable. La table basse était recouverte de boîtes et d'emballages de chocolats tandis que de nombreux morceaux de verre étaient dispersés sur le bar. J'étais déjà épuisé de vivre avec lui.
Lorsque j'avais entreprit de ramasser les papiers et boîtes vides j'ai senti que Namjoon s'était levé du canapé et s'était approché. J'avais essayé d'agir normalement mais sa présence me dérangeait fortement, d'ailleurs il se tenait juste derrière moi.
Je me relevais rapidement et tentais de fuir lorsque ses doigts s'enroulèrent autour de mon poignet. Rien que ce contact m'avait fait frémir des pieds à la tête mouvant chacun de mes membres violemment.

Au Fil Des Mots. [Sugamon] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant