Chapitre 6

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MAÏMOUNA

Me revoilà encore dans la salle de bain pleurant tout mon saoul, tous mes espoirs sont encore tombés à l’eau. Pourquoi cela m’arrivait à moi ?Et pourtant j’ai eu un retard de deux semaines, je me suis dite cette fois ci c’est la bonne. Mais comme toujours le test est négatif. Suis-je si incapable que ça? Je ne peux même pas donner un enfant à mon mari, oui je sais il y a la petite Astou mais c’est diffèrent. Je ne suis pas sa mère mais je l’aime tout autant, cette petite est toute ma vie et je donnerai tout ce que j’ai pour qu’elle soit heureuse. Mais j’ai besoin d’un enfant, un enfant fait de la chair de Papy et de mon sang. J’aimerai vivre les joies de la maternité, sentir une connexion entre  mon enfant et moi. J’aimerai ressentir tout ce que les mères ressentent lors de leur première grossesse mais je pense que mes efforts restent vains, mes implorations au ciel vaines.

Dire que beaucoup de mes copines ont donné la vie, vous me direz que ça viendra quand ça devra venir mais je désespère. Et pourtant tous les tests montrent que je suis en très bonne santé, que tout va bien de mon côté et du côté de Papy alors pourquoi ça ne vient toujours pas.

Je suis incapable de donner ne serait-ce qu’un enfant à mon mari, il ne me dit rien et il me soutient mais je sais que la situation le dérange. Il m’assure du contraire mais je sais que ce n’est pas plaisant du tout.

Et si ce n’était qu’entre Papy et moi, il n’y aurait pas de souci mais les gens ne s’occupent jamais de ce qui les regarde. Personnellement, je m’en fous mais il y a des paroles qui blessent, comme le jour où une copine m’avait dit qu’elle allait me prêter son utérus parce que j'étais incapable de procréer. Ces paroles m’avaient traversées comme une flèche  et ce jour-là j’ai tellement pleuré à m’en rendre malade.

Pourtant ce n’est pas difficile, il suffit juste que je connaisse mes dates d’ovulation et je les connais par cœur mais rien. Je crois que je suis condamnée à vivre sans enfants, je me contenterai de la petite Astou car je suis sûre qu’elle fera mon bonheur.

Mes larmes reprirent de plus belles, j'étouffais, je ressentais une boule au fond de mon ventre, j’avais la sensation de n'être qu’un ventre vide.

Quelques coups frappés à la porte me ramenèrent à me souvenir de l’endroit où je me trouvais.

-Bébé tu es là ?

Je décidais de ne pas répondre.

-Mon cœur! Je sais que tu es là, ouvre cette porte, je m'inquiète.

Je me terrais toujours dans mon silence.

-Je compte jusqu'à trois et si tu n’ouvres pas la porte, je la défoncerai et ça ne sera pas joli à voir, et je sais que tu ne veux pas ça.

Le connaissant, il en est tout à fait capable. Je me levai, lui ouvris la porte et retourna à l’endroit où j’étais assise.

-Mais qu’est ce que tu fais…

Sa phrase est restée en suspens lorsqu’il vit le test de grossesse entre mes mains.

-Tu as encore fait le test ?

Comme réponse à sa question, je hochais la tête tel un automate.

-Sors de là, il faut qu’on parle et je ne crois pas qu’ici soit un endroit approprié pour le faire.

Je lui suivis dans la chambre, il s’assit prés de moi et me pris les mains.

-Tu sais un enfant c’est un don de Dieu, un enfant c’est la joie de vivre. Je sais que tu nourris l’espoir de tomber enceinte un jour mais laisse-moi juste te dire que ça viendra au moment où tu t’y attendras le moins.

LA FORCE DU DESTIN Où les histoires vivent. Découvrez maintenant