Misérable

25 décembre 2016

Le vent souffle dans mes cheveux, laissant ceux-ci s'entremêler les uns aux autres.
Pas la peine de paniquer pour l'apparence de ma coiffure.. Plus maintenant.

Je ferme les yeux et me concentre sur le sublime son qu'est le silence...

Enfin. L'heure est enfin venue. C'est la fin, que voulez-vous.

Mon souffle est court, et j'ai de la difficulté à respirer correctement.

C'est le stresse, me direz-vous.

Probablement.

De ma main gauche, j'agrippe fort les files de fer qui soutiennent le pont.
Je ne me rend pas compte de la force que j'y met, ma main est désormais couverte de son propre sang. Les filaments me transpercent la peau. J'aime cette sensation. Tout comme celle des lames sur mon poignet..

Mon bras droit est soulevé dans les airs.
J'adore ce sentiment de liberté.
Seule, sur le bord d'un pont, au milieu de la nuit. Silence, calme, paix. Le vent  qui souffle sur mon visage.

Je prend une grande inspiration, tremblotante toutefois. Je venais de pleurer. J'ai pleuré durant 2 heures sur ce meme pont, il n'y a que quelques instants. Je pleure encore, finalement.

Je renifle et expire, en tremblant toujours.

Je rouvre les yeux et admire le paysage.

Devant moi, ce n'est que bâtiments. Les grands édifices de New York... C'est magnifique.

Au dessus de moi, c'est le vide. Le calme que tout être souhaite obtenir. La douceur de la nuit. La lueur des étoiles et la lumière de la lune ne forment qu'un espace infini de tranquillité.

"Je rejoindrai bientôt cet espace, moi aussi.." je pense.

Je souris. C'est bien la première fois en tant d'années que j'ai esquissé un seul vrai sourire. Tous les autres étaient faux, laissant croire à mon entourage que tout va pour le mieux, alors qu'en fait, je n'ai envie que d'une chose ; faire disparaître ce sourire à jamais.

Sous moi se trouve une route. Une longue route. À peine quelques voitures longent cette rue.

Le jour de Noël. Le moment parfait. Les familles réunies toutes ensemble à discuter, rigoler, manger et offrir les cadeaux. Personne. Le vide total. C'est bien le seul moment dans l'année où New York n'est pas envahie par tous ces... Gens.

Les gens, ahah... Ils ne sont rien de plus qu'un paquet de problèmes. Tous plus irresponsables, immatures et idiots les uns que les autres. Ils ne méritent tout simplement pas de vivre dans un environnement aussi magnifique.

Pourquoi vouloir quitter ce monde si merveilleux ?
Tout simplement parce que ce monde est corrompu.

Comment en suis-je arrivée là ?