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La pièce est éclairée que par une simple ampoule suspendue au plafond, qui malheureusement, est à la fin de sa vie. Je n'ai tout de même pas besoin de lumière pour sentir le sang ruisselé le long de mon cou. Tout comme je n'ai pas besoin de lumière pour goûter ce goût métallique dans ma bouche.

Mon corps est courbaturé à force de dormir sur le sol froid. Je me replis d'avantage, espérant pouvoir obtenir plus de chaleur sous la petite couverte si je me fais petit. Je suis misérable. Si on m'offrait la chance de pouvoir sortir de ce troue, la prendrais-je? J'en doute.

La porte, la seule sortie possible, s'ouvre à la volée. Je relève la tête rapidement, me demandant ce qui va se passer dans les prochaines minutes. J'aperçois le visage de la personne qui m'a gardé en captivité ces derniers jours, semaines, mois. Je ne saurais dire. Ce n'est pas la première fois que je la vois depuis que je suis ici, c'est la seule personne que j'ai vu. Et probablement la dernière que je vais voir.

Elle a un un visage en cœur recouvert de tâches de rousseur, un petit nez recourbé qui la rend mignonne. Je peux apercevoir ses dents blanches et droites quand elle me fait un joli sourire. Il n'est pas sincère, ses yeux verts sont froids et remplis d'une émotion négative dont je ne peux mettre le doigt sur. Peut-être la colère, la tristesse, mais je penche pour la jalousie.

Qu'est-ce qui m'attend aujourd'hui? Will you end my pain? Will you take my life?

-Comment te sens-tu ce matin? me demande-t-elle en me souriant à nouveau.

Cette fois-ci, son sourire semble si sincère que je sens tout mon corps se crisper. Je ne peux la détester si elle me démontre de la sympathie. Je ne répond pas, je ne fais que la dévisager attendant les premiers coups. Elle s'approche de moi, s'accroupit et me regarde dans les yeux.

-Qui t'as fait cela? Me questionne-t-elle en me caressant la joue.

J'ai envi de crier, j'ai envi de crier jusqu'à ne plus pouvoir m'arrêter. J'ai envi de crier jusqu'à ce que je meure, manquant d'air. J'ai envi de crier à cette mélodieuse fille qu'elle est la raison de tout mon mal, mais je reste muet. Ses traits sont crispé par la peur, non, l'inquiétude.

-Je vais aller chercher ce qu'il faut pour te soigner, je reviens, me dit-elle en se relevant.

Elle quitte la pièce qui m'a servit de maison pendant déjà trop longtemps et laisse la porte entrouverte. Je la fixe, ne sachant quoi faire. Si j'avais encore l'espoir de survivre, je serais déjà parti en courant. Si j'avais encore la force d'espérer, je ne serais pas rester assis, en fixant la porte.

Elle revient, me sourit une nouvelle fois de son sourire chaleureux. Elle traîne avec elle une chaise roulante.

-Je me suis dit que tu n'aurais pas la force de marcher jusqu'à la salle de bain.

Elle m'aide à me relever et je m'assois sur la chaise. Elle me pousse hors de la pièce et je ne peux m'arrêter de penser. Mes pensées se bousculent et m'endoloris d'avantage la tête. Elle referme la porte derrière moi et je me crispe à nouveau.

-Pauvre petit, me chuchote-t-elle à l'oreille en me poussant dans les corridors luxueux.

BrokenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant