April

Le choc de Tante Marie

Tante Marie invita le docteur à prendre le thé avec elle sur la terrasse . Le vent s'était calmé, et, un soleil radieux avait prit la place des nuages poudreux de ce matin. Les enfants reprenaient leur jeux habituels dans le jardin tandis qu'un silence pesant s'installait entre Marie et M.Gilbert . Celui -ci se racla la gorge et commença.

- Je suis venu vous parler d'April.  M.Gilbert avait l'habitude de ne pas tourner autour du pot très longtemps, il disait ce qu'il avait à dire et c'était souvent dure à entendre. La dernière fois qu'April est venue dans mon cabinet, elle n'avait pas de douleur spécifique ? N'est-ce pas ? Continua-t-il.

- N...Non elle n'avait p ...pas mal . Mais sauf votre respect, pourquoi... pourquoi cette question ? Demanda brusquement Marie. Son angoisse grandissait et enflait dans sa poitrine, elle avait peur pour April.

- Il semblerait qu'elle ai développé une maladie rare...  Maladie n'est pas vraiment le mot approprié ... Je dirais plutôt une mal formation génétique si vous voyez ce que je veux dire ...

Non, Marie ne voyait pas du tout ce que cela voulait dire, une mal formation génétique ? Elle n'avait jamais de sa vie entendue de sornettes pareil ! Ce médecin lui faisait-t-il une blague de mauvais gout ? Les parents d'April n'étaient malheureusement plus de ce monde, mais Marie savait bien que l'accouchement s'était merveilleusement bien déroulé ...

- M.Gilbert, commença t-elle, si c'est une blague que vous me faites là, eh bien elle n'est pas drôle du tout ! Je vous demande des explications ... Mal formation génétique ? Qu'est-ce que cela signifie -t-il ? Jamais de ma vie je n'ai entendu de pareil sornettes !

Le docteur se passa une main maladroite sur son crâne dégarni, sortit un mouchoir en tissu de sa poche et épongea les gouttes de sueurs qui perlaient sur son visage en forme de lune.

- C'est bien cela Madame, pour le moment, April ne se différencie pas des autres car elle n'est encore qu'une enfant mais d'ici trois ou quatre ans, il sera difficile de ne pas se rendre à l'évidence car son corps sera encore celui d'une petite fille ...

Le choc se propagea dans tout le corps de Marie, sa tête lui tournait, elle avait déjà entendue parler d'une jeune fille qui dans le mental avait 21 ans mais son physique ne reflétait qu'un jeune fillette de 11ans ... Cette mal formation était rare, très rare mais elle existait bien. Tante Marie avait mal, mal au cœur, mal à la tête et mal aux poumons car ces derniers ne recevaient plus d'aire, elle haletait fort, elle lâcha se tasse de thé encore brulante qu'elle n'avait pas bu. Des bouts de porcelaine  abimaient ses doigts délicats. La douleur lui fit perdre connaissance.