Fugue

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Passeport en main, je déambule sans savoir où je vais à travers la gare. Mon sac est posé sur mes épaules frêles et son poids commence à se faire considérablement ressentir. J'attrape ma bouteille d'eau dans mon sac et prend de grosses gorgées en m'avançant dans les allées. À quelques mètres de moi, la sortie s'ouvre enfin à moi et je sors de cette gare infernale où j'ai passé la nuit.

Je marche tranquillement dans les rues de cette nouvelle ville que je découvre au fur et à mesure. Les passants m'entourent et me frôlent  alors que leur nombre ne cesse d'augmenter.
Les rues sont immenses et s'étalent sur plusieurs kilomètres. Le paysage est gris et noir alors que le soleil brille intensément et pointe à son zénith. Je n'ai jamais connu ça auparavant étant plutôt habituée au soleil froid et blanc du nord. Je suis un peu perturbée. Cette anxiété  semble m'atteindre  puis s'évapore finalement instantanément sous le soleil brûlant.

La tête en l'air, le regard perdu, j'avance et finis par découvrir un petit parc. Il est rempli de petites fontaines romaines et de fleurs de toutes tailles. J'observe ce jardin calmement et m'assis finalement sur un banc en pierre. Tout près de moi, des familles sont présentes avec leurs enfants qui jouent tranquillement, partagent leurs jeux et crient gaiement.

Soudainement, je me sens seule face à cet élan de fraternité et à toutes ces familles unies et aimantes. Je l'avais connu cette famille. Cette belle et grande famille m'avait accompagné tout au long de mon enfance avant que tout ne change à mon adolescence.

Mes parents avaient toujours voulu avoir seulement des garçons car ils étaient soit disant plus robustes et plus travailleurs. Malheureusement, j'étais née en cadette et leur comportement n'avait jamais été vraiment aimant envers moi. Mes parents aimaient mes frères, oui, mais moi c'était ma nourrice qui m'avait éduqué et aimé. Je l'aimais quasiment comme ma propre mère qui avait été presque inexistante pour moi.

À ce jour, je suis donc en fugue à travers ce nouveau pays dans son immense capitale. Je me sens pourtant plus libre et vivante, ici. J'avais constitué une petite somme d'argent que j'avais emmené avec moi pour me voyage me permettant de pouvoir tenir quelques mois. Je n'aurai ensuite plus qu'à trouver un petit boulot en supplément de mes cours à la faculté de droit française où je m'étais inscrite.

Ainsi assise sur mon banc, ma pensée se perd et je rêve. Je rêve de mon futur avenir, de mon futur travail et de ma future réussite. J'espère aussi, oui, j'espère beaucoup de cette nouvelle vie et de ce nouvel avenir qui se profile à l'horizon.

Même s'il me reste encore beaucoup de choses à accomplir, je n'ai plus peur. Je n'ai que de l'espoir et de l'envie dans mon cœur.

Espoir.
Voilà le mot que le vent qui se lève me répète à l'oreille inlassablement.




#Texte écrit lors d'un concours.

Il était une fois : La Vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant