Cigarette after sex |TAEKAI FANFICTION|

Lee Taemin | chapter 1.

Lee Taemin 

Il y a des années je me suis dit qu'un jour je monterais un groupe de rock et que j'en serais le leader. Que ce groupe évincerait les autres, que ce groupe serait reconnu dans tout le pays. Que même après nos cendres nous serions encore le sujet des lèvres de nos admirateurs. Qu'on atteindrait les plus grandes scènes jamais effleurées. Que notre musique résonnerait encore dans les tympans de nos fans. Graver à jamais le son rauque de ma basse afin de raconter ma vie comme je n'ai jamais su le faire autrement. Sous le feu des projecteurs. Cigarette After Sex.

C'est en relevant mon visage vers la fosse que mon cœur a commencé à battre. Dès lors où j'ai entendu, vu et ressenti les cris, l'excitation, les acclamations, de nos fans. Pour rien au monde je ne m'en passerais car c'est tout ce qui me reste. Leurs mains se lèvent afin d'avoir la chance de toucher les nôtres, sans se demander si nos mains sont propres, sans se questionner si nous sommes des gens bien à qui les applaudissements foisonnent. Mais sur scène nous avons cette chance d'être un autre homme. Perçu comme meilleur et aimé pour son talent. On enjambe de petites scènes, on joue dans des bistrots, des bars, parfois nous sommes invités dans des salles de concerts qui font la taille de mon studio. Mais les gens qui apprécient notre musique se fichent bien d'être entassés, poussés voire même insultés. Pour ces gens-là, je veux jouer à en avoir mal aux phalanges ainsi qu'à mes cordes vocales. Pour eux, je veux leur offrir la possibilité de nous voir jouer sur une scène immense dans une salle gigantesque qui éveille la rêverie et les sourires. Je m'avance serein vers le micro et je me sens grand comme à chaque fois que je suis à cette place. J'en profite tant de cette grandeur qui est éphémère. La réalité reprendra son cours dans une heure ou deux, elle me hissera de la scène et me raccompagnera chez moi. Elle et moi on mangera une boîte de conserve en regardant la baie vitrée, après ça elle ira se coucher avec moi dans mon futon. Elle m'enlacera pour ne plus me lâcher. Je ne m'en détacherais qu'une fois revenu à cette fameuse place. Lorsque je chante c'est pour exprimer ma haine envers elle. Personne ne le sait et pourtant ils boivent nos paroles en sachant tout comprendre de leur définition. Une veste en cuire, un haut en résille, un pantalon gris déchiré tous de la marque Vivienne Westwood, c'est un paradoxe que la plupart ignore. Mais je me suis dit que l'habit faisait le moine et que j'endossais un rôle important dans ma vie. Résider dans un endroit où les murs s'écaillent et porter des habits dont les coutures valent mon loyer. Derrière moi il y-a la lumière qui éblouit le monde devant mes yeux, ils ont brandit une banderole où il fut écrit « Cigarette After Sex »

C'est alors que je me mis à retentir le son qui fertile en moi ce bien être que peu connaisse. Mes doigts firent chanter ma basse dont le noir de celle-ci brillait comme mon regard. Et dans le reflet de mes pupilles il y-a toutes ces personnes qui s'agitent, qui hurlent à en perdre la voix et ébranlent le nom de notre groupe à tout va. Malgré le goût de la majorité au plus profond de moi je me sens batifoler comme un gosse. Le sol se met à trembler sous nos pieds et est-ce à cause des enceintes ou bien de nos adulateurs qui sautent dans le peu d'espace qu'ils ont ? Dans tous les cas c'est grâce à nous. Cigarette After Sex fait trembler ciel et mer. 

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La neige tombe sur la saccoche de ma basse en faite elle s'étend de partout. Je suis bien chanceux qu'une fan m'ait offerte une écharpe brodée « C A S » je ne pouvais pas demander mieux. Je souhaite pour rien au monde attraper un rhume et érailler ma voix. Elle est bien assez acre comme ça. Mes pieds s'enfoncent dans la poudreuse et je continue de courir sous ce crépuscule sombre à poids blancs. Cette ville a beau ne pas être dense elle a le mérite d'être animée le jour comme la nuit. Les voitures sont bloquées dans un embouteillage dû à ce temps hivernal, les piétons s'agitent afin de rentrer le plus vite possible dans leur cocon. Et je fais de même. Même en sachant qu'une fois dans mon studio il ne fera guère plus chaud. Mais une cigarette pourra réchauffer mes entrailles.

 Et ce n'est que quelques minutes après que j'accoste sur mon palier. Ma main gelée tremble lorsqu'il faut mettre la clé dans la serrure pourtant après de l'acharnement j'y arrive. Sans allumer la lumière de la pièce, je rentre puis je referme à mes arrières. Allumée ou non, elle reste toujours fade de toute façon. Mes clés sont jetées sur une table dont le bois est usé. Mon ventre grogne et moi je résiste à l'idée de manger encore un plat dont l'arrière gout est du métal. Je n'ai pas le choix. Je m'installe sur mon canapé légèrement déchiré et un peu vieillit par le temps de son vécu, une cuillère à la main et une conserve de l'autre, voilà de quoi occuper les nuits d'un homme jeune et ambitieux. Moi, Taemin, je me promets qu'un jour je mangerais dans une assiette bien remplie sans regret de ne pas pouvoir me le permettre. Un soir sur le même canapé, ça viendra. 

[ Prochain chapitre dans peu de temps avec le point de vu de Kai ! ]