"Voici donc ma maison"
C'est sur ces mots que Kurt déposa son dernier carton.
A peine eut-il fini qu'il commença à ouvrir ceux notés "Urgents". Ces derniers contenaient : son ordinateur, (acheté pour l'occasion, Kurt n'en avait pas beaucoup utilisé pour ses précédentes fictions, il préférait les manuscrits, mais avait dû se résigner sous la pression de son éditeur) un cendrier, un petit carnet tout noir et un feutre. Il sortit aussi son lecteur de cassettes et lança Smells like teen spirit. Kurt aimait Nirvana, et pas seulement parce que le chanteur du groupe s'appelait lui aussi Kurt, les paroles de ce groupe, les mélodies, tout parlait au jeune homme, il aimait souvent dire que Nirvana le comprenait.Il débuta le ménage, le rangement, mais se lassa vite de ses activités pour se mettre à écrire. Il n'attendait que ça. Ecrire, voilà ce qui l'animait.
Après le divorce de ses parents à 17 ans, Kurt commença à écrire des histoires qui furent très vite publiés dans les journaux locaux. C'est donc après quelques années d'études dans ce domaine qu'il lâcha tout pour se lancer dans son premier roman, Essence, un thriller qui avait fait son petit effet. Cependant, à ce moment précis de son existence, il voulait se lancer dans une réelle expérience, une fiction beaucoup plus pesante. Il savait exactement comment allait se dérouler son roman, mais attendait vraiment d'être isolé pour débuter son "chef-d'oeuvre" comme il l'appelait. Ses quelques amis restés à Londres ne comprenaient pas sa démarche, mais il disait souvent, « votre incompréhension est une raison de plus pour m'y lancer ! »
Vers dix-sept heure trente, après un grand nettoyage, il se décida à commencer l'écriture. C'était l'été, alors il faisait jour jusqu'à vingt et une heure, il avait assez de temps avant de devoir penser à dîner (sa règle d'or étant de dîner seulement après la nuit tombée.)
Il était d'une productivité étonnante, peut-être que cet endroit lui était réellement bénéfique. Sa soirée filait parfaitement, quand vers vingt heure trente, il commença à avoir faim.« Bordel. J'ai rien pris. Je n'ai rien pris. Mais quel con. »
Son téléphone sonna au même moment.
« Allô ?
- Kurt, chéri ? Comment vas-tu, je t'avais demandé de m'appeler une fois arrivé chez toi, tu ne l'as jamais fait, je me suis inquiétée.
- Pitié maman, je vais bien, j'ai emménagé, je ne vais pas à la guerre.
- Charles et moi voulions seulement savoir si tout s'était bien passé mon cœur.
- Et bien Charles et toi pouvez êtres rassurés, je vais bien... Écoute maman, je dois aller acheter à manger, alors... J'y vais, on se rappelle. »
« Je la hais. Putain, je -la-hais. »
Si ses parents s'étaient séparés c'était parce que sa mère, Fiona, avait trompé son père avec ce fieffé Charles qu'il détestait depuis dans des proportions inqualifiables. Malheureusement, le patriarche, Hugo avait décidé de partir de l'Angleterre pour s'installer en France et Kurt avait dut rester avec sa mère après le divorce. Cependant, Kurt et son père étaient restés en excellent termes malgré la distance ; les moments entre eux étaient devenus si rares qu'il ne fallait surtout pas les gâcher.
Après une rapide visite de la petite ville portuaire Kurt se dirigea ce qui semblait être un glacier polyvalent, où se tenait une jeune fille à la tête de deux comptoirs, à sa droite des glaces et à sa gauche des plats chauds, un large choix de plats chauds, des lasagnes, du hachis parmentier, des haricots sucrés, des pommes de terres. « Eurêka ! »
« Bonsoir monsieur, je peux vous aider ? Dit-elle en souriant.
- Euh, oui, je voudrais un peu de hachis parmentier, avec des pommes de terre, s'il vous plaît
« Elle est très mignonne cette petite » La jeune fille était une brunette, qui semblait être plutôt petite, bien en chair, mais pas trop, tout à fait charmante.
« Et voilà, ça vous fera 4.50£. Vous êtes nouveau ici, je ne vous ai jamais vu dans le quartier.
- Oui, j'ai emménagé aujourd'hui dans une maison à deux pas d'ici. Je m'appelle Kurt, enchanté, répondit-il tout en lui tendant la main.
- Violet, enchantée. C'est très rare de voir des nouvelles têtes par ici, c'est donc tout aussi facile d'en reconnaître une !
- Voilà vos 4.50£, je reviendrai sûrement rapidement, je n'ai rien à manger chez moi pour le moment. Dit-il en riant.
- Ce sera avec plaisir. »
C'est ainsi que Kurt quitta la boutique. Il se retourna rapidement pour voir son nom ; une grande pancarte indiquait "Dommy's delights", l'écriture était vieille, elle devait dater des années 60 au moins.
Kurt prit le temps d'observer son nouvel habitat, des rues pavées à en perdre la tête, des vieux immeubles qui donnaient un charme pittoresque à la ville. Kurt aimait cet endroit.
Après dix minutes de marche, il arriva chez lui, une petite maison en brique, ayant connu les mêmes résidents durant les quarante dernières années, une famille. D'après l'agent immobilier le couple aurait vécu jusqu'à leur mort dans cette maison. Une maison aimée. A l'intérieur s'empilaient les cartons, les pièces étaient toutes propres, mais les murs étaient un peu moisis, les meubles qui étaient restés étaient poussiéreux, tout n'était que bordel où perçait cependant un bureau du fouillis. C'était la seule pièce qui possédait tout, un bureau, une lampe, son ordinateur et même un petit matelas... Pouvait-on appeler ça un bureau ? Kurt l'appelait sa pièce à vivre.
Après avoir dîné, Kurt continua d'écrire durant trois heures. Il finit par tomber de fatigue dans sa rédaction. Le dernier mot qu'il écrivit fut,
"Égorgé."
Bon, ce n'est qu'un premier chapitre, je n'en dévoile pas trop, j'espère que ça vous aura plu, donnez-moi vos avis (constructifs si possible, restons tous sympas)
Merci de m'avoir lue ! Je t'aime, tu m'as l'air gentil
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Rouge aniline
Horror1992, Kurt Winters, jeune auteur de 28 ans, quitte le bruit londonien pour le silence de East Looe en Cornouailles pour écrire son prochain roman. Cependant, prit par ses écrits, le jeune homme se retrouve fasciné par les meurtres violents qu'il dé...