Elle arrive...

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Les hommes s'approchent de notre territoire, laissent leur crassent sur mes terres, leurs odeurs est partout et je déteste ça. Nos plus jeunes ne sont pas en sécurité tant qu'il y a la menace extérieure, tant que ces choses infectes pollueront notre nature. Je dois rester sur mes gardes... Ma meute ne se fera pas abattre par des parasites.

- Alpha, nos jeunes doivent apprendre à maîtriser leurs bêtes. Parle Siras, le futur bêta, il le sera lorsque Shana deviendra mienne.

- Je sais... Nous irons dans le nord, le plus loin possible de la ville. Nous passerons la nuit là... Répondais-je avec ennui. Prépare une équipe de surveillance.

Je me souviens de ces immenses prairies, ma génération s'émerveillait à prendre forme animale sous la fière contemplation de nos géniteurs. Il n'y avait aucun risque. Mon père était heureux de me voir devenir homme, m'apprenant à rester à l'écoute de ma bête sans la laisser me commander. Mère était comblée... Mais triste.

Je n'arrive pas à le croire. Dire qu'elle est partie en espérant me voir excité par cette élue que je déteste déjà. C'est une humaine, bordel, elle est de ceux qui chassent et tue sans remord. Cette femme ne comprendra pas nos coutumes, nos traditions et valeurs. Mon âme ne peut être compatible à ça... Mon loup ne peut vouloir d'elle.

- Les mâles devront surveiller les alentours, les femelles garderont leurs petits. Je veux que tu enseignes l'alchimie entre la bête et l'homme, Siras, je ne serais pas loin...

- C'est à toi de leur enseigner, Alpha...

- Les hommes ne sont pas loin ! Grondais-je en le regardant droit dans les yeux. Je refuse toute confrontation, aucun des miens ne sera en danger... Si ça doit arriver, je les détruirais jusqu'au dernier...

Sans attendre, je prends la direction de la ville, sachant que ma meute ira dans le sens opposé. J'éloignerais ces parasites, et une fois que je serais certain de notre tranquillité, je retrouverais nos petits pour voir leur évolution. 

Plus je m'avance dans les bois, plus la puanteur des hommes m'étouffe. La dégradation de ma forêt me fend le coeur, des carcasses d'animaux abandonnés à la terre qui prend son tend pour engloutir ces créations, des déchets à chaque coin, des feux de bois laissé à l'abandon par de jeune couples pressé de couvrir leur absence... C'est écœurant.

De ma forme humaine, je passe facilement inaperçu devant les rares hommes ivres à l'encolure de la ville. Je sais qu'une chasse est prévue, il ne me reste plus qu'à guider ces monstres dans le sens inverse, encore, pour garder les miens en sécurité.

C'est hilarant de  savoir qu'ils nous considèrent comme les monstres de la forêt. Les hommes disent que des bêtes mi-humaine, mi-loup rodent et se vantent de vouloir les éradiquer. Quand ouvriront-ils les yeux pour se rendre compte que nous, les mi-loups, nous vivons en paix avec la nature que le tout puissant nous à fourni. Contrairement à eux qui la dégrade, la salissent, la tue à petit feu en massacrant ce qui leur sert de survie...

Viendra un temps où les hommes verront leur erreur. Ils comprendront que s'il n'y a plus de forêt, il n'y a plus de vie, plus d'oxygène, plus de ressources. Ce moment viendra trop tard, et l'espèce mourra lentement, souffrant mille fois plus que toutes les races décimées... C'est avec un sourire amer que j'appréhende ce moment... La fin de tout.

- Darius! Quel bon vent t'amène! Parle Charles, qui j'avoue reste potable pour un parasite. Il ne vit que de ce qu'il sème.

- C'est calme au village, et j'avais besoin de prendre... L'air. Crachais-je en relevant les épaules. Le vieil homme ne remarque pas mon dédain, tant mieux.

L'appel de l'élueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant