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Pénélope Garcia était assise derrière son ordinateur, jouant au poker en ligne, en prenant cette fois toutes les précautions qu'il fallait pour ne pas se faire pirater. Elle était à deux doigts de gagner, mais elle fut déconcentrée par le téléphone qui sonna. Elle soupira bruyamment, car ses collègues étaient partis pour une affaire, ce qui voulait dire qu'il allait falloir qu'elle fasse des recherches, sûrement sur le passé de quelques suspects douteux. Voir même qu'elle allait devoir analyser des photos ou des vidéos assez choquantes touchant sa sensibilité.

- Vous êtes bien au bureau du génie suprême, département du FBI.

- Tu peux rechercher le casier judiciaire d'un certain Bryan Perez, ma chérie ? Et dit moi s'il y a quoi que ce soit en rapport avec du viol, même si ce sont des plaintes abandonnées, car notre homme est riche, et peut avoir forcé la victime a abandonné ses accusations.

Derek. Sa seule voix procurait des frissons sur tout le corps de notre analyste.

- Je te cherche ça tout de suite.

Elle rentra le nom du suspect dans la base de données du FBI, et tomba en effet sur un casier judiciaire scellé. Étrange, mais pas tant que ça en pensant que c'est un homme riche.

- Mon ange, il a en effet un casier judiciaire, mais il est scellé. Mais comme tu me connais, il ne le sera plus pour très longtemps avec mes doigts magiques.

- Tu es une véritable déesse.

Petit rire de la part de la déesse en question, en effet, Derek était un vrai charmeur, mais il flirtait comme ça seulement avec elle.

- Bon, je te laisse travailler, appelle-moi si tu trouves quoi que ce soit.

Il raccrocha juste après. Elle soupira, se cala dans mon siège et ferma les yeux pendant quelques secondes. À chaque fois qu'il l'appelait, son corps s'emballait ainsi que son coeur, sauf quand il parlait de travail. Le tueur lui avait l'air d'être un violeur d'enfant, rien de bien heureux. Elle se redressa et se mit directement à travailler. Un meurtrier courait les rues de Chicago, elle ne devait pas se rouler les pouces en pensant au garçon de ses fantasmes. La partie de poker ? Oubliée, il y avait plus important à faire.

Peu de temps après, elle arriva à ouvrir ce fichu casier judiciaire, qu'elle lut rapidement. Il n'y avait rien d'amusement ni de réjouissant dans ce qu'elle lisait, elle se décida donc à appeler Derek pour lui faire son rapport.

- Ma puce, tu as trouvé quelque chose ?

- Eh bien je peux te dire que oui ! Ce monsieur Perez a une chance incroyable de s'en être tiré sans rien, vu toutes les accusations qu'il y avait contre lui.

- De la chance, ou beaucoup d'argent. Raconte-moi.

- En effet. En 2003, sur cette seule année, il a été accusé onze fois de pédophilie, deux fois de viols et cinq fois de violence envers des femmes. Ensuite il s'est un peu calmé au fil des années, mais cette année il a repris du poil de la bête ! Les nombres d'accusations ne cessent d'augmenter, dont beaucoup de pédophilie.

- Un nombre, il me faut un nombre.

Elle grimaça avant de dire le nombre. Non, son métier n'avait rien d'amusant.

- Dix-sept. Principalement sur des garçons, mais il y a également quelques filles.

Il poussa un énorme soupir.

- Merci mon amour, tu as fait du bon boulot.

- Et... Toi ça va ?

- Oui, je... Oui, t'en fais pas.

- D'accord, réussis-je à placer avant qu'il ne raccroche.

L'enquête était sûrement terminé et le suspect découvert, il ne manquait plus qu'à l'arrêter en lui faisant avouer. Mais elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter : Et si un de ses camarades se faisait blesser ? Et si l'un d'entre eux venait à mourir ? C'est ce qu'on appelle un métier à risques.

Mais ce qui l'inquiétait le plus en ce moment, c'était Derek. Elle savait que dans son enfance il avait subi des viols par son tuteur, et cette affaire risquait de faire ressortir ses souvenirs. Et elle ne voulait pas cela, alors elle décida de l'appeler le soir-même, lorsqu'elle serait chez elle.

***

Hotch venait de l'appeler. L'enquête était bien finie, personne n'était blessé et le suspect était en effet bien le tueur. Et violeur pédophile, par la même occasion. Quand elle lui demanda comment aller Derek, il lui répondit qu'il avait probablement était touché par cette affaire. Elle n'en douta pas une seconde, et après les formules de politesse telle que : Merci, bonne nuit, à vous aussi, ils raccrochèrent.

Alors, Pénélope se dépêcha de ranger ses affaires et rentra en vitesse chez elle. Elle sortit son portable de son sac, et appela son meilleur ami, qui était en numéro favoris. Elle se coucha sur son lit pendant que plusieus sonneries passèrent et l'analyste n'avait qu'une seule pensée en tête : " Répond, répond... Répond ! ". Quand elle pensa qu'il ne voulait peut-être pas lui parler, il décrocha.

- Mon coeur? Quelque chose ne va pas ?

- Non, je... Je voulais m'assurer que tout va bien.

- Pénélope, c'est adorable de t'inquiéter pour moi, mais il n'y a aucune raison, je... Je n'ai pas pris cette affaire personnellement.

- Mais Hotch m'a dit que tu avais l'air touché, renchérit-elle, suspicieuse.

- Oui, je l'ai été un peu, en voyant les cadavres, en me disant que ces gosses... Un de ces gosses, ça aurait pu être moi. Mais maintenant ça va, ne t'en fais pas ma puce.

Il parlait vite, comme s'il était pressé de se débarrasser d'elle, elle comprit alors rapidement qu'il y avait quelque chose qui clochait.

- Mon amour ? Qu'est-ce qui se passe, on dirait que tu ne veux pas me parler.

- Non, c'est pas ça, c'est juste que... C'est pas le moment.

Elle tiqua. Pas le moment ? Et pourquoi pas le moment ?

- Pourquoi ça pas le moment ? Demanda-t-elle, curieuse.

Un grognement se fit entendre. Ça aurait dû lui mettre la puce à l'oreille, mais elle attendit la réponse sans comprendre.

- Pénélope je... Je fais quelque chose et mis à part si tu veux m'aider, j'insiste ce n'est pas le moment.

Alors, elle comprit. Il faisait quelque chose... Quelque chose qui incluait sa main et une certaine partie de son corps dont elle avait rêvé plus d'une fois. Et il lui avait demandé qu'elle l'aide. Par téléphone. Il voulait qu'elle le chauffe par téléphone. Lui. L'objet de ses fantasmes. Par téléphone.

Elle se demanda si elle était capable de le faire. Elle respira soudainement, se rappelant ses rêves, et sa main vint se placer là où elle s'était placée tellement de fois auparavant. Elle soupira et commença à haleter doucement. La voix de Derek retentit alors dans le téléphone, lui rappelant qu'elle n'était pas totalement seule.

- Pénélope ? Je peux savoir ce que tu fais ?

- Exactement la même chose que toi.

Elle avait répondu ça dans un souffle, et la réaction au bout du fil ne se fit pas longue : Il inspira bruyamment, puis brisa ce rêve en disant :

- C'est pas bien ce qu'on fait là, mon amour. Avec l'équipe on va bientôt décoller, je ne vais pas rester trop longtemps encore dans cet hôtel, et... Et on allait se chauffer au téléphone, merde ! Je vais penser à ça tout le trajet je sens... Dit-il plus pour lui-même que pour son amie, je... Je te rappelle quand on aura atterri.

Et il raccrocha, sans un mot de plus. Pénélope resta coucher sur son lit, déçue, mais à la fois heureuse d'avoir pu connaitre la réaction de son meilleur ami. Elle lui faisait de l'effet, et maintenant qu'elle le savait, elle allait voir combien de temps il prendrait avant de craquer et de la faire sienne.

Petit CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant