Chapitre 5

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*bip bip*

Il est 10h du matin quand je reçois un message, c'est ma mère : "Coucou ma puce, je n'ai pas pu rentrer cette nuit mais j'arriverai ce midi. Bisous. Je t'aime."
Je pose mon portable sur ma table de chevet, je descends et grignote. Je me lave ensuite, et mets des affaires simples. La porte d'entrée s'ouvre, soudainement, et ma mère épuisée entre, elle me souffle un petit "salut", soupire et s'apprête à aller dormir quand je l'interpelle:

- euh... cet après-midi je vais voir un ami, je ne rentrerai pas tard.

Elle se retourne, me regarde un instant et me dit :

- D'accord, peut-être à ce soir. Demain je ne travaillerai pas.

Puis elle monte et va s'endormir tranquillement.

Je ne connais pas vraiment ma mère, je ne la vois presque jamais et quand je la vois, elle va directement se coucher, trop fatiguée. Je suis totalement autonome, je n'ai ni frère ni sœur et mon père est parti faire le tour du monde après le divorce.
Mon estomac gargouille, me coupant dans mes pensées. Je me prépare un plat rapide. Il est déjà 13h15 quand je finis de manger. Il faut que je me dépêche, les bus ne passent que toutes les demi-heures. Je me dirige vers la salle de bain, me coiffe et me maquille. Il est 13h25 quand je ferme la porte de chez moi. Je cours jusqu'à mon arrêt, le bus arrive en même temps que moi. Après 20 min, le bus s'arrête devant mon lycée, j'en descends et je marche jusqu'au parc. Mes mains deviennent moites quand je vois Tom assis sur un banc. Lorsque que je suis à cinq mètres, il relève la tête, me sourit et m'invite à m'asseoir. Je m'assois, il glisse sa main dans ses cheveux, semblant réfléchir, et commence :

- Salut... ça va ?

- Salut, oui...

Un silence pesant s'installe entre nous deux, comme si on est gêné que l'autre soit là. Je n'aime pas le silence, c'est angoissant pour moi, alors je commence à parler, à lui poser des questions :

-  Il parait que t'es mannequin, enfin, bientôt alors pourquoi t'es dans ce lycée ? Il y a mieux.

- Oui c'est vrai mais que lorsque je serais majeur. Parce que depuis que je suis petit, je change d'école chaque année parce qu'il m'arrive toujours quelque chose... . 

Il me regarde, gêné, une pointe de tristesse traverse son regard puis il continue :

- Et ce lycée et l'un des derniers lycées, de la région, où je ne suis pas allé...

- Mais pourquoi... enfin qu'est-ce qui se passe de si grave pour que tu sois viré ?

Mon angoisse s'efface petit à petit, pendant qu'il me parle, et se remplace par de la compassion. Il m'explique presque toute son histoire. Enfin de compte il a autant souffert que moi. Quand il finit de me raconter son histoire, il me regarde, une larme veut couler, je le vois, mais il est trop fier, il me demande à son tour :

- Et toi, pourquoi as-tu changé de lycée ? Tu as bien changé de lycée toi aussi ?

- Oui j'ai bien changé de lycée..., je m'arrête un court instant, les souvenirs sont remontés et j'ai envie de pleurer, je continue tout de même. J'ai changé de lycée car ma mère s'est faite mutée dans un autre hôpital et ... et que, à vrai dire dans mon ancien lycée je n'avais pas d'amis enfin plus, je me suis fait humiliée... parce qu'un jour mes yeux sont devenus vert pomme...

Il me regarde étonné, il n'a pas compris, il me demande:

- Qu'est-ce que cela fait qu'il soit devenu vert ??

- Parce qu'ils sont devenus vert d'un coup, et très vert.... Tout le lycée m'a traité "d'extraterrestre"

- Mais les yeux ne changent pas de couleur d'un coup, comment c'est possible ?

- Si les miens... je suis une des rares personnes dans ce monde à avoir cette chose...

Je suis tellement bouleversée que je ne peux plus contenir mes larmes. Et comme une preuve, mes yeux deviennent verts. Il me regarde surpris mais attendris, puis me parle tout doucement :

- Ne pleure pas... ça n'ai plus que de l'histoire ancienne. Ne pleure pas...

Puis il s'approche de moi, mets ses bras autour de moi et me serre contre lui. J'ai un léger sursaut, puis je me colle sur son torse. Mes larmes se font plus rares, je n'ai pas envie de quitter ses bras, c'est la première fois que je me sens aussi bien. Nous restons ainsi un long moment, sans jamais parler, on à l'impression de se connaître depuis très longtemps. La nuit commence à tomber quand je me redresse. Je lui fais un léger hochement de tête, il me regarde, sourit, et nous nous en allons chacun de notre côté.


Voilà le nouveau chapitre, j'espère qu'il vous aura plu et qu'il n'y a pas trop de fautes. :)

N'hésitez pas à me donner vos avis, même négatifs :)

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