Prologue

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Je me retrouve encore au même endroit. Je reconnaîtrais cette forêt entre mille, j'y ai passé tant de temps. Je connais chaque arbre, chaque buisson, chaque sentier. Je refais le même chemin encore et encore avant d'arriver dans une petite clairière, toujours la même. Je m'y sens bien, en sécurité. Je sais malgré moi que ça ne va pas durer, mais pour l'instant je profite, je m'allonge dans l'herbe et laisse le soleil chauffer ma peau. Pas un seul nuage à l'horizon. J'entends les oiseaux chanter et tout le stress accumulé au cours de cette longue semaine vis-à-vis des cours, de mes parents, de ma vie... Tout s'est envolé. Je suis enfin en paix.

Mais comme à chaque fois ma sérénité ne dure pas très longtemps. De gros nuages noir ont fais leur apparitions dans le ciel précédemment azur.

Le vent se lève balayant mes cheveux par la même occasion, ils me fouettent le visage à chaque bourrasque. Comme chaque fois je veux rentrer chez moi mais je ne retrouve plus mon chemin. Je panique. J'observe tous les arbres un par un autour de moi espérant en reconnaître, en vain.

Soudainement ma respiration se bloque. Je vois un garçon au bord de la clairière, le même que d'habitude. Je ne vois pas son visage mais je sais que c'est lui. Il ne me regarde pas, non, il fixe le sol l'air triste. Je tente de m'approcher mais le vent est si fort que je risque de tomber si je m'avance. Je décide alors de l'appeler mais aucun son ne sort de ma gorge. Je ferme les yeux pour me concentrer et réessaye mais n'obtient aucun résultat. J'ai besoin de l'approcher, de lui parler, de voir ses yeux. Lorsque je reporte mon regard dans sa direction, je le vois se retourner et partir, il ne m'a pas vue, ni même entendue. Je tente alors de lui courir après mais je manque de tomber plusieurs fois. Je m'arrête, essouflée.

Une fois qu'il se trouve hors de ma vue je me laisse lourdement tomber au sol et ne tente pas de retenir mes larmes qui ne cesse de couler. De grosses gouttes d'eau viennent s'écraser sur mon visage, mes mains et tout mon corps. Je me recroqueville sur moi même et laisse la pluie se mélanger à mes pleurs, les cheveux dégoulinants, au milieu de cette clairière. À bout de force je me laisse aller, perdue et seule, dans cette forêt dont je ne sortirais jamais.

Beyond The DreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant