avant j'étudiais à la school performing of arts de séoul. j'étais un élève tout à fait comme les autres. je menais ma vie sans soucis. et je dis bien "avant" parce que depuis, pas mal de choses ont changé. beaucoup même... j'ai jamais rien demandé à personne. c'est lui qui est arrivé un matin derrière moi. je me suis retourné. il me regardait avec ce regard que porte un enfant à un paquet de sucettes. des yeux pétillants... parfois on se demande qui est le hyung entre nous deux. avec tae, j'y étais habitué. et c'est souvent comme ça qu'il agissait pour me demandé quelque chose. Il se racla la gorge et lança:
- t'as peur de la mort ?
c'est quoi cette question ? il est 8h du mat' sérieusement. qui aurait envie de philosopher à une heure pareil ?
- pas vraiment. pourquoi ?
- non pour rien, comme ça...
il affichait maintenant un sourire presque diabolique. comment ça "pour rien" ? il me faisait vraiment peur ! nous reprîmes tous deux la route du lycée dans un silence complet.
peu avant l'entrée dans l'établissement, il me fit stopper ma marche. il sortit des clés de sa poche et les tendit vers une voiture garée juste devant nous ; un bruit s'en échappa.
- monte ! m'ordonna-t-il avant de passer du côté conducteur du véhicule. je lui obéis. il faut dire qu'il n'a jamais aimé attendre, alors j'évite de le contrarier. je décidai tout de même de lui poser une question:
- tae ! où on va ?
- s'amuser un peu.
- mais tu rigoles ? les cours commencent dans 15 m-
il démarra d'un seul coup dans un brouhaha du tonneur. il roulait terriblement vite.
- ralentis !
aucune réponse. il accélérait de plus en plus, le compteur atteignant parfois les 100 km/h.
- arrête toi. je t'en prie !
toujours aucune réaction. il prenait un malin plaisir à violenter l'accélérateur et mon coeur par la même occasion...
- qu'est-ce que tu fous ? tu cherches quoi là ?
il me faisait vraiment très peur. j'étais tétanisé. le moteur devenait très bruyant ce qui ne me rassuré absolument pas. nous étions maintenant bien loin du lycée. il emprunta une route de campagne bordé par un lac. cette fois c'était trop ! on roulait dans un endroit paumé et loin de tout.
- stop !
il ne m'écoutait plus du tout. il était comme plongé dans sa bulle. il avait pourtant l'air de très bien savoir où il allait.
je m'agrippais de toutes mes forces à mon siège pour éviter de cogner ma tête contre la vitre. mais cela ne m'aidait pas à surmonter la violence de certains chocs.
je continuais de le supplier mais il ne voulait toujours pas s'arrêter. son visage traduisait une haine profonde. envers qui ou quoi ? inutile d'y penser. je devais surtout vite réagir car il commençait à se diriger dangereusement vers l'immense étendue d'eau.
- maintenant arrête toi ! tu veux nous tuer ?
il donna un coup de volant sec et brusque. les pneus crissérent.
- attentio~
pas le temps de réagir... nous dévalions maintenant une pente à 130 km/h. je ne pouvais m'empêcher de hurler. tae lui avait simplement fermé les yeux. sa tête était contre le volant, la tempe en sang...
notre chute se termina au fond du lac. l'eau s'infiltrait par les portières et les fenêtres qui s'étaient brisés sous le choc. je tentais d'ouvrir par tous les moyens mais rien à faire, tout était bloqué. j'attrapai alors mon sac à dos et le claquai à travers le pare-brise. celui-ci s'écroula faisant jaillir une immense vague d'eau droit sur nous. nous étions maintenant totalement immergée sous l'eau.
j'attrapai taehyung toujours sans aucune réaction pour l'amèner hors du véhicule.
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je le pris par la taille et le ramenai vers le bord du lac. je repris mon souffle encore choqué par ce que je venais de vivre puis je me tournai vers mon ami toujours sans vie.
son teint était terriblement pâle et ses lèvres avaient viré au bleu. j'approchai mon oreille près de sa bouche que j'avais légèrement entre ouverte. une respiration faible et irrégulière s'en échappait. mais il respirait...
pourquoi avait-il fait ça ? comme s'il avait tenté de provoquer notre mort à tous les deux... oui c'est ça, il avait voulu nous tuer ! pourtant, malgré ça, je ne pouvais pas lui en vouloir. quelque chose de spécial nous a toujours uni. plus qu'un simple ami, il était aussi mon frère...
à présent, l'histoire qui va suivre, c'est aussi son histoire, ou plutôt la nôtre
