Nouvelle Vie

Chapitre 2

1 semaine s'était écoulée depuis mon arrivée en Belgique. Je m'installais doucement. Mais tu vois, je ne m'y sentais pas comme chez moi, enfin, pas pour l'instant. Je m'y sentais un peu seule. Je n'avais pas d'amis et je ne connaissais personne à part mon père. En plus de ça, je me sentais différente. Quand je marchais dans la rue, tout les passants me regardait. Comme si j'étais un ovni ou une sorte de monstre.

Pourtant j'étais un être humain, comme tous les autres. Certes, certains étaient des monstres mais ils étaient avant tout de la race humaine, tu ne crois pas? Je détestait l'injustice, la pauvreté ainsi que le racisme. Voilà pourquoi j'étais différente. Dans ton école, les jeunes de ton âge, que font-ils? Oui. Ils ne pensent qu'à s'amuser. Boire, se droguer ou encore avoir des relations sexuelles. Mais pas moi. Ils avaient déjà essayé que je le fasse, sans aucun succès. Je trouvais ça débile, sans aucune importance. Boire pour quoi? Oublier tes problèmes? D'accord. Mais ça ne les fera pas disparaitre pour autant.

On dit toujours qu'on à la vie devant nous, qu'il faut en profiter. Disons que tu as 18 ans. Tu viens d'avoir ton permis de conduire et pour fêter ça tu vas avec tes potes à une soirée. Puis à 4h du matin tu veux rentrer chez toi car tu es fatigué. Mais tu t'endors au volant et là, c'est trop tard. Tu dérapes et fonce dans un arbre. Tu seras paralysé à vie. Auras-tu encore la vie devant toi? Non.

Enfin bref. Parfois je regardais par la fenêtre. Je voyais ces 5 enfants qui jouaient ensembles. Ils avaient l'air de bien s'amuser. Et moi j'étais seule. Ils avaient de la chance, eux. Je devais m'en faire. Je ne pouvais pas rester seule toutes mes vacances hein? Mais comment vais-je faire?

[Éclipse de 3 semaines]

Voilà. On y est. La veille de la rentrée. J'appréhendais ce jour, vraiment. J'avais peur qu'on me rejette, que je ne sois pas acceptée au milieu de ces jeunes qui ne pensent pas comme moi, qui ne pensent qu'à s'amuser. De leur réaction quand ils verraient une pauvre petite américaine qui ne parle pas encore très bien leur langue venir s'incruster dans leur grande école. Et si ils ne voulaient pas de moi? J'y pensais. Je me posais beaucoup trop de questions. Pourtant tu devrais peut être me trouver ridicule non? Parce que moi, maintenant que je me revois, dans le passé, je me dis, mais putain May. C'était facile. Et ça ne devait pas se passer comme ça. Ça n'aurait pas dû.

À la fin de la journée, j'avais jamais ressentis autant de stress de ma vie, surtout vis-à-vis d'une simple école. Je crois même que j'ai faillit en faire une crise d'angoisse. Mais bon. J'ai quand même réussis à me calmer avec les huiles essentielles que ma mère possédait : un mélange de lavande vraie, d'orange douce et de camomille romaine que j'avais inhalé. Car oui, sans le dire à mon père, j'avais pris des affaires qui appartenaient à ma mère de son vivant. Je ne voulais pas qu'il soit encore plus mal en sachant que sa fille avait gardé des objets de sa femme défunte, alors qu'il avait justement quitté l'Amérique pour tout oublier, tu comprends?

J'avais tout préparé physiquement pour que tout aille bien à la rentrée.
Vêtements, chaussures, manteau, sac, dîner, tout était prête. Sauf moi, mentalement. Mais bon, j'essayais de me remonter le moral en me disant que tout irais bien vu que, je n'étais en fin de compte, pas arrivé à me faire d'ami(e)s. Ce n'était pas mon truc je crois.

Le souper fini, je monte me laver et me brosser les dents. J'avais encore un peu peur. Je me dirigeais vers mon lit, quand évidement mon petit orteil à heurté le pied de mon lit. Ouch. Je me couchais quand même. Mon pauvre petit orteil souffrait le martyre. Mais je n'y pensais pas trop, mais pensées étaient surtout envers demain. Demain. Tout pouvait se passer. Mais je n'avais aucune idée de ce qu'il allait se passer. J'allais sûrement être la risée de toute l'école. Tu sais, j'étais pas vraiment à la "mode". J'avais les vieilles nike que plus personne n'a. Mais je les aimais bien. Après une très longue conversation avec moi-même, je réussis quand même à m'endormir.