- Vous êtes qui ? lança Emma calmement à son agresseur. Et vous voulez quoi ?
Emma n'avait pas peur de ce genre de situation. Elle essayait de garder son calme car elle savait bien que paniquer ne lui servirait à rien.
- Qui je suis ? Aucune importance ma belle. Ce que je veux par contre, ça, c'est très important. La lettre. Je veux la lettre.
- Qu'est ce que vous avez tous avec cette fichue lettre ? Gardez-là, si elle vous intéresse tant que ça, et laissez-moi.
- J'aimerais bien ma jolie. Mais j'ai un peu peur que tu contraries mes plans vois-tu ? Alors j'ai besoin de cette lettre. Puis je m'occuperai de toi. Tu n'as pas vraiment le choix pas vrai ? Alors on devrait en finir au plus vite.
- De quoi vous parlez ? Vous venez de la prendre cette lettre ! Elle était posée sur la table basse, juste ici !
- Ne te fous pas de moi ! cria-t-il en pressant l'arme contre Emma, donne-la-moi si tu tiens à vivre un peu plus longtemps.
- Puisque je vous dis que cette lettre vient de disparaître pendant que j'étais au téléphone ! (La voix d'Emma commençait à trembler) Vous pensez vraiment que je mentirais alors que vous allez me tuer quoi qu'il arrive ? Tout ça pour une simple lettre ?
- Une... Une simple lettre ? Toi... Tu ne l'as pas lue pas vrai ?
- Encore cette question ! Non, je ne l'ai pas lue ! Et à vrai dire, je m'en fous ! Quoi qu'elle dise, ça m'est complètement égal, ok ?
Il éclata de rire.
- Tu ne l'as vraiment pas lu ? Ca alors, ça me facilite les choses ! tu vas peut-être vivre, finalement.
Il lui avait dit ça comme s'il lui avait proposé d'aller boire un verre. Cet homme était beaucoup trop serein pour un agresseur. Emma n'entendit plus rien, mais la pointe du revolver était encore posée sur son corps. L'agresseur était en train de réfléchir, elle le sentait. Elle déglutit. Elle pouvait être courageuse, mais était néanmoins légèrement nerveuse. Que pouvait bien contenir cette lettre pour que tant de personnes s'y intéressent ?
- Oui c'est moi. Non, tout ne se passe pas vraiment comme prévu. Non, elle a disparu.
Emma se rendit compte que son agresseur ne s'adressait pas à elle. Il semblait parler dans un micro à un complice. Ils étaient à présent trois à s'intéresser à cette fichue enveloppe. Elle ressentait pourtant une grande envie de savoir, à son tour, ce qu'elle pouvait contenir. Bon sang, pourquoi a-t-il fallu qu'elle décroche le téléphone ? Maintenant, elle se sentait idiote de ne rien comprendre à la situation.
- Elle affirme qu'elle était au téléphone. Quoi ? Bien sûr que je ne la croyais pas, avant qu'elle me dise qu'elle ne pas lue ! Oui... Oui... Oui je comprends. Tu penses que c'est lui ? Il doit être loin maintenant... Ouais, c'est vrai... Bon plan, ça me va. Je te tiens au courant. Bon, ma jolie, changement de programme, ajouta son ravisseur en s'adressant à Emma. Tu vas m'accompagner.
Et avant même qu'Emma puisse réagir ou protester, il posa un mouchoir qui recouvra sa bouche et son nez, ce qui la fit sombrer dans un profond sommeil...
Il faisait froid. Emma rentrait à la maison. Mais c'était une petite Emma. Elle devait avoir 14 ou 15 ans, et avait passé l'après-midi avec ses amis. Elle rentra, épuisée de la journée qu'elle venait de passer. Elle ouvrit violemment la porte d'entrée, et chercha ses parents. Mais la maison était silencieuse. Elle semblait même vide. Pourtant, ses parents avaient toujours été là pour son retour, ils attendaient toujours leur enfant. Emma s'inquiétait. Elle fouilla toute la maison, ouvrit toutes les portes, jusqu'à celle de la cuisine où une énorme fumée s'en échappait. Elle ouvrit la cocotte et vit que le repas était complètement noirci. Elle ferma immédiatement le feu, ouvrit toutes les fenêtres, et dévala les escaliers pour monter à l'étage. Elle se dirigea vers sa chambre, la salle de jeux, puis enfin, la chambre de ses parents... Et là, elle hurla.
Emma se réveilla en sueur. Ce n'était pas la première fois qu'elle avait fait ce genre de cauchemar, mais ça faisait des mois qu'elle ne pensait plus à cet événement. Pourtant, aujourd'hui, elle avait recommencé à rêver. Rêver de ce jour. Il avait dû se passer quelque chose, quelque chose qui avait provoqué un déclic dans son comportement. Elle essayait de se rappeler des derniers événements. Ses souvenirs étaient flous, elle se rappelait à peine de son nom. Emma, oui c'était Emma, il lui semble. Où était-elle ? Il faisait noir, elle ne voyait rien. Elle essaya d'ouvrir les yeux, mais la présence d'un tissu qui les couvrait les lui brûla. Elle les referma aussitôt. Soudain, tout lui revint en mémoire : Le coup de téléphone, l'agression, et cette fichue lettre. Elle avait été enlevée, et ça ne lui plaisait pas du tout. Elle commençait à avoir peur, pour la première fois depuis longtemps. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas ressentie cette sensation, et ça ne lui avait pas manqué. Elle essaya de bouger, mais ses mains et ses pieds étaient liés. Elle était allongée sur le sol, mais il semblait bouger... Elle était dans une voiture, sûrement à l'arrière d'une camionnette.
Quelques heures s'écoulèrent. Puis, la voiture s'arrêta enfin. Elle entendit les portières avant s'ouvrir, et des pas s'approcher. Les portes s'ouvrirent enfin, elle sentait le vent la caresser. Elle était bel et bien dans une camionnette. Quelqu'un s'approcha et la porta avant de marcher pendant de longues minutes, silencieux. L'inconnu ouvrit une porte et pénétra dans la salle. Il la posa dans une sorte de matelas et repartit. Emma était seule à présent. Elle avait fait semblant de continuer à dormir, mais s'était immédiatement relevée après avoir entendu la porte se claquer. Elle se débattit, essaya de retirer les cordes de ses mains : en vain. Après quelques minutes, sous ses mouvements futiles, elle s'écroula sur le sol, ce qui lui arracha un gémissement de douleur. Elle commençait à en avoir marre, tout ce qu'elle voulait, c'était savoir ce que ses agresseurs lui voulaient.
- Oh, réveillée ? dit une voix d'homme qui la fit sursauter.
La voix était la même qui avait pénétré dans sa maison quelques heures plus tôt.
- Encore vous ? Vous êtes là depuis quand ? Je vous ai pas entendu rentrer.
- Ah désolé, j'étais là depuis le début en fait. Très amusant ta façon d'essayer de te libérer, vraiment. J'ai beaucoup aimé le moment où tu as essayé de couper les cordes avec tes dents.
Emma jura sous la colère. Cet homme se moquait d'elle, et elle ne supportait plus son petit air arrogant. Elle l'entendit soudainement s'approcha, et sentit ses mains se poser sur ses joues. Elle se crispa sous ce contact.
- Ne t'en fais pas, je vais juste t'enlever ça.
Il mit ses mains à l'arrière de la tête d'Emma, et commença à défaire le nœud. Il sentait bon, c'etait une odeur de vanille douce et légère, ce qui l'étonna de la part d'un ravisseur. Elle s'attendait à une odeur d'alcool et de transpiration. Cette odeur lui rappelait quelque chose... Elle l'avait déjà senti auparavant. Mais elle n'eut pas eu le temps de le sentir davantage car l'homme recula, laissant tomber le bandana sur le sol, ce qui permit à Emma d'ouvrir les yeux. Sous la lumière aveuglante, elle ne voyait qu'une vague silhouette floue présente devant elle. Quelques secondes plus tard, après que ses pupilles aient fait l'accommodation, elle put enfin analyser son environnement. Elle vit un homme d'une trentaine d'années. Il avait une barbe de trois jours, et ses cheveux légèrement longs lui donnaient un certain style. Il paraissait tellement... Banal. Mais elle n'eut pas plus le temps de s'attarder sur son physique, parce que ce qui attira son attention, c'était son équipement. Son arme était totalement différente de ce qu'elle avait déjà pu voir dans ses séries préférées. Ce n'était pas le cliché du méchant qu'elle voyait habituellement dans ses films favoris; non, cette fois-ci, son arme était transparente, en plastique, et semblait extrêmement légère. Son regard se tourna alors vers son poignet qui brillait, et ce qu'elle vit la sidéra. Implantée dans son bras, il y avait un écran lumineux avec des tas de numéros. Son corps, quant à lui était recouvert d'une combinaison complètement high tech qui lui collait à la peau, et qui semblait faire également office de gilet pare-balles. Il lui sourit. Emma, sous le choc, ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. C'était bien simple, cet homme semblait venir d'un autre monde.
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Khoa học viễn tưởng"C'est bien simple, cet homme semblait venir d'un autre monde." Emma, jeune femme de 24 ans, ambitieuse et sûre d'elle, est une grande alpiniste passionnée par sa vocation. Elle mène une vie seule et mystérieuse, jusqu'au jour où elle fera...