GAME OVER [Vkook]

Chapitre 3

Jungkook avait beau essayé de penser à autre chose , c'était quasiment impossible. Cette scène et ces dernières paroles le perturbaient énormément. Qu'est ce qu'il lui avait prit de l'embrasser ? Il n'en était pas totalement sûr, il y avait certainement d'autres options envisageables pour qu'ils s'en sortent vivants... mais évidemment, c'était cette foutue idée qui lui était venue. Des fois, il se demandait si la connerie n'envahissait pas le peu d'intelligence qu'il lui restait. Les joues encore rouges, cette sensation de brûlure sur sa peau ne voulait pas s'en aller. Ses lèvres étaient dans le même état. On pouvait dire que c'était un baiser intense, si ce n'était pas plus. Mais n'y pensons plus, songea Jungkook.

L'étudiant tourna les talons, et descendit les escaliers pour se rendre au rez-de-chaussée. L'ambiance était restée la même qu'à son arrivée avec Baekhyun, à quelques exceptions près. Le petit bar s'était transformé en boîte de nuit, laissant place aux danseurs sur la piste. Les lumières qui sortaient des projecteurs se répandaient dans tout l'étage, le son électro s'échappant des enceintes sorties pour l'occasion, Jungkook en déduisit que le DJ avait prit les choses en main. Ce dernier ne se déplaçait jamais sur le lieu de travail sans sa casquette rouge et blanche, et celle-ci prenait toujours une teinte fluorescente. Baekhyun, qui avait présenté le DJ au brun la semaine dernière, affirmait que la casquette permettait aux gens de le reconnaître.

Ce n'était pas la première visite de Jungkook dans ce genre d'endroit, et il avait déjà pu repérer les habitués. Sur les banquettes au fond, c'étaient toujours les mêmes hommes malsains qui fricotaient avec des femmes. Plus, évidemment, les prostituées qui racolaient dans un coin ; l'une d'elles portaient même des lunettes fluorescentes. Les affaires sont les affaires, y compris durant une soirée fluo. Les projecteurs et autres néons suspendus en travers de la salle à chaque coins ajoutaient une touche surréaliste à cet univers.

Dans ce bar, tout le monde vivait pour l'instant présent, complètement absorbé par la musique, même si personne n'osait réellement se déchaîner sur la piste. Quelle heure était-il? Jungkook n'en avait aucune idée. La frayeur, qui avait failli lui causer une syncope dix minutes plus tôt, lui avait complètement fait perdre la notion du temps. La course poursuite à l'étage avait-elle durée longtemps ? En tout cas ici, le vacarme qu'ils avaient engendré n'avait apparemment perturbé personne.

Jungkook réfléchit. Il pensa à son ami. Cela se comprenait : leur plan avait failli échouer et ils ont failli y laisser leur peau. Le contacter était la moindre des choses.

Au comptoir, un type au crâne rasé et brillant libéra une chaise, l'étudiant s'y rendit avec hâte. Ce bar étouffait de monde, il ne serait pas étonnant qu'il se fasse prendre sa place avant même de pouvoir y poser son postérieur. Le téléphone en main, il fit deux trois manipulations avant d'apporter l'appareil à son oreille. Il ne laissait rien paraître, mais au fond il était fier de son nouveau téléphone, et l'utiliser en public le rendait puissant.

- Allo...? Baek? Oui c'est moi, je.... Oui je sais je suis vraiment désolé mais tout va bien... de l'aide ? Non, non, vraiment je m'en suis sorti tout seul. Et personne ne nous a vu... Oui t'inquiète pas, je gère la situation... À plus tard.

Puis il raccrocha. Jungkook n'aurait su dire ce qui, à cet instant, l'avait poussé à mentir. Il se demanda si Baekhyun l'avait remarqué au son de sa voix. Son corps tremblait, il paraissait faible. Nerveusement, sa main se porta à sa bouche, tandis que l'autre s'étala maladroitement sur sa cuisse gauche qui ne cessait de s'agiter, faute de stress. Si la vérité était arrivée à l'oreille de son ami... il ne voulait même pas en imaginer les conséquences. Seulement la situation était critique. Le garçon avec qui il avait échangé un baiser ne devait en aucun cas parler des précédents événements et, évidemment, ne devait contredire son mensonge. Autant pour ce type, que pour lui-même.