Love me harder [Terminée]

Let you down

PDV May

Est-ce qu'il est vraiment possible de ressentir un vide aussi grand ? Est-ce qu'on peut aimer au point que, quand l'autre nous quitte on ressente comme un trou... Et pas un trou que l'on pourrait combler avec autre chose, mais un trou qui dépasse notre existence.

C'est ce que je ressens chaque jour depuis que Maz est parti. J'aurais voulu que l'on passe chacun des moments qu'il nous restait ensemble, que je puisse lui tenir la main et lui dire que je l'aime, du plus profond de mon coeur et du plus profond de mon âme.

Je me sens tellement mal ne pas avoir vu qu'il allait mal, de ne pas avoir été là à la fin. Quand il avait le plus besoin de moi. De ne pas avoir vu qu'il avait besoin de moi.

J'aimerais pouvoir dire que ça passera mais j'ai l'impression que la douleur finira par avoir raison de moi.

Je suis allongée dans mon lit et je remets en perspective tout ce que j'ai vécu, depuis la mort de ma mère. J'avais réussi à me relever tant bien que mal, parce qu'il le fallait, pour mes frères, mais aussi pour mon père. Il n'en parlait pas beaucoup et il gardait sa souffrance pour lui, mais je sais qu'au fond il en souffrait. En tout cas aujourd'hui je comprends ce que ça fait de perdre quelqu'un qu'on aime. On a eu peu de temps avec Maz, mais c'était suffisant pour s'aimer vraiment.

Je repense aussi à ce que j'ai vécu avec mes frères. Ils sont ma famille et je les aime plus que tout, même s'ils sont parfois insupportables qu'est-ce que je ferais sans mes petits monstres.

Anah aussi est ma famille. On a eu beaucoup de hauts et de bas, mais on a continué de suivre le même chemin, toujours aussi inséparables. Seulement cette fois, je pense que ça ne se passera pas comme ça. On va continuer chacune de notre côté, mais elle restera la personne avec qui je m'entends le mieux et celle qui essaie toujours de me comprendre.

Je me sens mal d'avoir laissé tout le monde comme ça, en France, comme en Angleterre. Je crois que j'ai besoin d'une pose, c'est difficile de se remettre de la mort d'un proche et de son vrai premier amour...

Je reste allongée des heures sur mon lit en fixant le plafond et en me remémorant tout ce qui m'est arrivé et tous les souvenirs que j'ai partagé avec mes proches. Mon téléphone sonne à plusieurs reprises mais je n'y prête pas attention. Je dois avoir tellement d'appels en absence et de messages, mais peu importe.

Je finis par m'endormir, le coeur lourd.

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 De : Anah

À : May

« Peu importe le chemin que tu prendras, je veux que tu saches que je serai toujours à tes côtés, que je te soutiendrai peu importe ce que tu feras. Tu sais que je t'aime, tu es ma meilleure amie, ma soeur et Maz a eu beaucoup de chances de t'avoir à ses côtés. Quand il te regardait ses yeux brillaient et je sais que je n'étais pas une grande fan et qu'il m'énervait parfois, mais tu étais toujours heureuse et souriante avec lui. Je suis désolée pour ce qui est arrivé et je sais que ce n'est pas de ma faute, mais je me sens mal pour toi, pour vous et pour nous tous. Prends le temps qu'il te faudra, mais fais moi signe quand tu seras prête ?

Anah xx »

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PDV Tyler

Cela fait plusieurs jours que je discute avec le réceptionniste pour savoir si May, la fille que j'ai bousculé est sortie, mais apparemment elle ne fait qu'appeler le room service pour commander à manger, elle n'est pas sortie une seule fois.

 Je sais que je ne devrais pas m'en mêler mais quand je l'ai vu, j'ai de suite su que cette fille allait me plaire. Je profite que le réceptionniste ait le dos tourné pour me faufiler vers les ascenseurs. J'appuie à son étage et je toque à la première porte que je voie en priant pour que ce soit elle, malheureusement ce n'est qu'une vielle dame qui me claque la porte avant que je n'ai pu prononcer un mot.

Je ne me décourage pas pour autant et je continue jusqu'à la dernière porte, si elle n'est pas là, j'aurai dérangé tout l'étage pour rien et je risque de me faire dégager par les vigiles. Elle ouvre lentement la porte. Je la regarde et elle me fixe avec un petit sourire au milieu du désastre qu'est son visage.

C'est triste à voir. Elle porte un simple t-shirt et la pièce est plongée dans le noir.

- Qu'est ce que tu fais là ?

- Je passais prendre de tes nouvelles.

- Pourquoi, on se connait ?

- Non...

- ....

- Ok, écoute, je vais pas tourner autour du pot longtemps, tu me plais et j'espérais te revoir alors je suis passé à ton hôtel.

- T'as pas autre chose à faire, genre t'as pas un travail ? Ou alors est-ce que t'es un espion ?

- Pourquoi quelqu'un voudrait t'espionner ?

- Je sais pas, à toi de me dire. C'est pas moi le stalker ici.

Je détourne le regard, elle est vachement froide.

- C'est quoi ton problème ?

- C'est quoi le tien ! Pourquoi tu ne t'intéresses pas à quelqu'un d'autre. New York est une grande ville, plein de filles voudraient d'un beau mec comme toi.

- Tu me trouves beau alors...

- Peu importe. Je ne suis pas d'humeur.

- Explique-moi au moins pourquoi.

- Ce ne sont pas tes affaires, qu'est ce que je dois faire pour que tu me lâches ?

PDV May

Alors que j'étais en pleine conversation avec le stalker, un homme sort avec et nous crie de nous taire. « Personne n'en n'a rien à faire de vos problèmes ! Vous dérangez tout le monde ! » Ça me rappelle la sortie au cinéma avec les gars, quand on s'est fait dégager parce qu'on faisait chier tout le monde.

Je me décale pour faire entrer le stalker et j'allume la lumière.

- Du coup, qu'est-ce qu'il te faut pour me laisser tranquille ?

- Un rendez-vous.

Un grand sourire s'affiche sur son visage. Il a l'air tout fier. Je me contente de soupirer...

- C'est quoi ton nom déjà ?

- Aïe... Tu ne t'en rappelles vraiment pas ?

- Non.

- Tyler

- Cool, viens me chercher dans une heure je serai prête.

Il s'en va et je commence à ranger le bazar dans la chambre avant de commencer à me préparer. Rien d'exubérant ; un jean noir, un pull noir et mon manteau noir en fausse fourrure. Je descends et je vois le réceptionniste me faire un grand sourire, qu'est-ce qu'il me veut celui-là.

J'espère que Tyler va se dépêcher, je meurs de faim... Pour changer...