First Time.

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" Je te l'accorde Alexander, c'est un peu .. buccolique et sans doute pas très confortable comme lieu mais n'est-il pas tout de même parfaitement appréciable ?" demanda Magnus, ses yeux de fauves traduisaient un soupçon d'appréhention.

Il est vrai que les plaines d'Idris n'étaient pas réputées pour être d'un grand confort, entre les herbes rêches, brûnient par la chaleur pesante de l'été et l'appréhention constante de voir déhambuler à toute vitesse une meute de loup-garou affamée .. la maison de Ragnor Fell aurait sans grand doute était meilleure refuge pour les deux amants.

Mais cette nuit là Alec ne remarqua que la splendeur d'un tel lieu, sous un ciel nu de tout nuage, la plaine était paisiblement illuminée par la lumière rassurante et douce des étoiles. La lune régnait majestueusement et assis là, à côté de son sorcier, adossé à un arbre robuste et millénaire tout en se délectant de la brise typique d'Idris, Alec trouvé cet endroit parfait.

"Magnus, je trouve cet endroit .. splendide" s'extasia Alec avec sincérité. Cette sincérité que Magnus avait toujours trouvé surprenante et admirable chez Alec, c'était une qualité qu'il avait jusqu'ici très peu observé à travers les siècles. Un poid se délesta du coeur du sorcier, pour des raisons qui lui étaient inconnues, il fallait qu'Alec apprécie ces plaines qui pourtant étaient tellement ordinaires.

Un silence doux et intime s'installa alors entre les deux hommes, ce silence n'avait rien de gênant, il sonnait plutôt comme une paix retrouvée, une grande inspiration synonyme de vérité et de bonheur. En effet durant les préparations pour la Guerre Mortelle, Alec avait surpris le sorcier en l'embrassant avec fougue devant la totalité de l'Enclave. L'évoquation de ce précieux souvenir força Magnus à briser ce silence apaisant.

"Alexander, à propos de notre exposition plutôt chaude et imprévue devant les plus puissantes têtes du Monde Obscur ..." commença l'asiatique.
Mais Alec ne le laissa pas finir.

"Par l'Ange !" s'exclama Alec, les joues écarlates "Je suis tellement désolé .. Je .. Je ne .. c'est juste que .. Quel idiot j'ai pu être !" Il expira, froid et distant. "Je ne voulais pas te faire honte devant tous ces gens, maintenant qu'ils savent que tu es en couple avec moi, ils ne doivent pas te faire de cadeau, je suis désolé Magnus."

Ses mots entaillaient le sorcier à mesure qu'il les entendaient, Alec pensait qu'il ne valait rien, qu'il ne méritait pas son amour. Il voyait le monde sans couleur, additions de nuances ternes de gris, sans vie. Jamais il n'aurait pu imaginer que ses actions puissent avoir de bonnes répercussions. "Personne ne lui avait appris" pensa Magnus. Le voyant attristé et coupable de n'être que ce qu'il est, Magnus reprit la parole.

"Alexander" souffla le sorcier, lui carressant la joue de ses mains attentionnées, emplies de douceur, pour lui faire face. "Ce baiser .. était fantastique. Je veux que tu saches que la bravoure dont tu as fait preuve m'a touché d'une manière que je n'avais plus expérimenté depuis très longtemps." Alec regarda son amant avec tendresse, étonné, il semblait ne jamais vouloir l'entendre se taire. Il souriait, un de ces sourirs qui faisait pâlir la lune elle-même. Magnus se réjouissait de le voir ainsi, il continua donc.

"Tu me fais vivre. Depuis cette soirée, un peu catastrophique je te l'accorde qu'a était l'anniversaire du Président Miaou, tu as constament hanté mes pensées, je rêvais et rêve encore de ce sourire que tu as osé m'accorder lors de notre premier rendez-vous, de ton humilité, de ton désir omniprésent d'accomplir ce qui te semble juste, de tout ce qui fait ce que tu es. Alexander Gideon Lightwood, je t'aime. Tu as ouvert mon coeur au véritable amour et je suis fière de pouvoir t'appeler mon compagnon."

Ces mots, Alec ne les avait jamais imaginé pouvoir lui être destiné. Il savait qu'il plaisait à Magnus certes, ses petites attentions et ses demandes régulières de le voir débarquer dans son loft en étaient la preuve. Cependant il pensait n'être pour lui qu'un passe-temps, une autre de ses petites extravaguances que le sorcier aurait oublié d'ici quelques temps. Il lui avait pourtant ouvert son coeur, cette nuit là, à la salle des Accords, car il en ressentait le besoin, il voulait braver les barrières qu'on lui avait imposé, se sentir lui-même en profitant aux yeux du monde de la personne qu'il aimait. Il ne regrettait rien. Il ne regrettait rien car il savait maintenant que l'homme avec qui il avait terrassé sa peur l'aimait en retour.

First Time.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant