Le chemin de Lily, une jeune fille orpheline de 16 ans, va croiser celui de Jason, également orphelin et dont l'histoire ressemble étrangement à la sienne ...
Je m'appelle Jason. Aujourd'hui ,je suis mort. Mais ma vengeance sera terrible. Mortelle.
Je me souviens de ma mort comme si c'était hier. C'était un jour d'hiver de la terrible année 1932. Moi, un riche orphelin ayant hérité de toute la fortune de mes parents, je m'étais mis la mafia à dos pour la première fois en deux ans de service . J'étais impliqué dans une affaire de contrebande de pistolets et je les avais trahis. Oui cher journal, je sais ce que tu vas me dire : pourquoi ? Pourquoi as-tu fais ça ? Et bien c'est simple. Je ne peux pas tuer une personne innocente. Même pour gagner beaucoup d'argent. Je n'ai pas voulu tuer, donc je suis mort. Voilà comment fonctionne la mafia.
Ils m'avaient tenus une embuscade sur le toit d'un vieil immeuble désaffecté. L'un d'entre eux, un mafieux colossal avec le nez cassé et la barbe mal rasée me fit reculer vers le bord. Il m'obligea à reculer de plus en plus. Je tentait de résister mais ne pus rien faire. Il était trop fort pour moi. Il me poussait de plus en plus et me maintenait au bord du vide si proche, que je sentais sont haleine putride près de mon visage. Je me souviens parfaitement des derniers mots que j'entendis de sa bouche tandis qu'il parlait au reste de la bande :
- Regardez ce qui arrive lorsque l'on ose nous trahir. J'espère que cela vous servira d'exemple à tous ! Les autres mafieux applaudirent, ils avaient bien trop peur pour le contredire. Fais de beaux rêves connard ! N'abîme pas trop ta belle gueule à l'atterrissage, ça serait dommage ! Dit-il en reconcentrant toute son attention sur moi.
Soudain, il me lâcha et je me mis à tomber, tomber tomber... Je voyais le sol se rapprocher à une vitesse vertigineuse, de plus en plus vite. Puis, plus rien.
Le trou noir.
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18 juin
Aujourd'hui, pris de nostalgie, je décidais de retourner à mon ancien orphelinat. La façade délabrée, les arbres mal taillés et les murs décrépis : tout était comme dans mes souvenirs. Je pouvais encore me revoir jouer dans la cour ou assis tout au fond, dos à un vieil arbre, écrivant dans mon journal.
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Tous ces souvenirs remontaient à la surface : des enfants qui me traitait de sale gosse de riche qui n'avait rien a faire là, des garçons plus grands que moi, qui voulaient m'entraîner dans leurs bêtises. Puis, lorsque j'étais plus grand : des filles me faisant les yeux doux et toujours les mêmes garçons mais cette fois sortis de l'orphelinat qui essayaient de me convaincre de faire le mur pour les rejoindre.
C'est ce que je fini par faire. J'avais alors quatorze ans et une folle envie d'aventures. J'étais fier d'avoir enfin accès à l'héritage de mes parents. À moi, les bars et les promenades jusqu'à tard le soir ! À moi la liberté ! Quel insouciant j'étais ! Je n'avais pas fais trois pas dans ma nouvelle vie, que je me fis embarquer dans de louches affaires impliquant la mafia. C'est ainsi que je rejoignis leurs rangs. Au début, je me contentait de quelques infractions avec mes nouveaux amis. Puis, cela devint plus violent, plus dangereux ...
J'étais encore perdu dans mes souvenirs, lorsque je la vis, assise contre le même arbre que moi il y a longtemps. Elle était en train d'écrire dans un carnet à la couverture rose et semblait plongée dans ses pensées. Elle avait de beaux cheveux bruns un peu ondulés qui descendait jusqu'à sa poitrine et la robe blanche qu'elle portait la mettait joliment en valeur. Elle avait des pommettes roses et saillantes et ses longues jambes fines étaient repliées sous elle. Elle avait un air intelligent et déterminé et ses magnifiques yeux verts me faisaient tressaillir.
Je me surpris à rougir. Elle était vraiment belle.
Soudain, elle leva la tête et me surprit entrain de la dévisager. Oui, elle me regarda, Moi. Elle me regarda, alors que j'étais normalement invisible pour les vivants. En fait, comme je n'était pas mort en étant dans un état d'esprit pur et dépourvu de tout sentiment négatif, j'était resté sur Terre sous forme de fantôme et je disparaîtrait définitivement lorsque j'aurai accompli ce qui me permettra de reposer en paix ; c'est à dire lorsque je me serai vengé de mes assassins. Mais elle, me regardait comme si je n'étais pas un fantôme. Elle me voyait ! Du moins c'était mon sentiment ... Peut-être n'était-ce qu'un mirage, peut-être avais-je pris mes désirs pour des réalité, je me sentais si seul que je subissais une hallucination auditive ...
- Je suis désolée, mais qui es-tu ? Je ne t'ai jamais vu par ici. Tu es nouveau ?
Je me retournai pour voir si elle ne parlait pas à une autre personne qui serait arrivée pendant que je contemplais
- Et oh ! C'est à toi que je parle, ne te retourne pas ! Insista t-elle.
J'avais raison : elle me voyait !
- Moi ? Dis-je quelque peu intrigué.
- Oui toi ! Comment est-ce que tu t'appelle ? T'es nouveau ?
- Euh... Jason. Je m'appelle Jason. Lui répondis-je tout étourdis de pouvoir parler avec quelqu'un. Et toi ? Comment t'appelles tu ? Demandais-je avant de me mettre à rougir en me rendant compte qu'elle n'était absolument pas dans l'obligation de me répondre.
- Moi c'est Lily. Répondit-elle en souriant après avoir remarqué ma gêne. Mais dis moi Jason, puis-je savoir ce que tu fais ici ?
