Red Silk

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"Bonjour mon chéri..." me réveillait Bao An (1) avec un baiser sur le front. Je souris, puis ouvre les yeux, apercevant mon époux assis à mes côtés, penché au-dessus de moi. "Bao An..." je murmure, alors qu'il me caressait la main.

Je m'appelle Bao ShuFang (1), je suis marié depuis huit ans avec Bao An, et nous vivons tous les deux dans une petite maison pas loin du village Sanji dans la province de Fujian. Nous avons notre propre petite rizière et notre propre petit potager, et descendons rarement au village, pour acheter des tissus ou de l'alcool.

Nos parents n'approuvaient pas notre mariage, et donc ne ils nous fournissent que très peu de fonds. Cela ne nous importait pas, nous nous aimions l'un l'autre, c'est tout ce qui comptait.

Il neigeait aujourd'hui, et comme tous les ans, chaque hiver me rappelait celui où nous nous étions rencontrés.

J'étais envoyé comme messager à la maison des Bao, la plus riche des familles de cette province. Celui qui m'avait accueilli était Bao An, avec un doux rictus qui illuminait son visage. C'était le coup de foudre. Je ne pouvais plus me passer de voir ce visage pâle mais chaleureux, avec ces yeux marrons légèrement cachés par des mèches de cheveux noir.

J'étais un enfant d'une famille relativement pauvre; et ainsi je travaillais en tant que messager pour 50 yuans (2) de bronze par messages livrés. C'était peu, mais combiné avec le travail de mon père, nous faisions subsister notre petite famille de 7.

Lui était un descendant d'une riche famille, alors je sais que je n'ai pas grande valeur à des yeux, mais pourtant je tenais à aller le voir régulièrement.

Étrangement, c'était toujours lui qui m'ouvrait. Non pas que ça me dérangeait, mais c'était tout de même intriguant. Néanmoins, il acceptait toujours de discuter avec moi, j'étais même autorisé dans le jardin de la demeure.

Au second hiver, je lui avouait les sentiments. Je m'étais préparé pendant un mois entier pour pouvoir le lui dire correctement, mais j'avais réussi à bégayer sur chaque mot. J'étais ridicule, il avait même ri; mais il éprouvait les mêmes sentiments à mon égard, il voulait même m'épouser! Sans hésiter, j'acceptais, mais des deux côtés les aïeux n'étaient pas d'accord: si je venais à me marier avec Bao An, je serais jeté hors de chez moi, lui perdrait son héritage. Nous avions longuement hésité, mais nous nous étions finalement décidés.

Je m'assied et me blottis contre lui. Il m'entoure de ses bras, m'enveloppant alors d'une douce et agréable chaleur. "Tu as vu? Il neige dehors" il me fait remarquer. "En effet oui... ça fait remonter des souvenirs" je ris discrètement. "Et pas n'importe lesquels..." il rigole à son tour. Je suppose qu'il se remémorait le jour où je lui avais déclaré mon amour pour lui. Je rougis honteux et enfouissais mon visage dans la manche de son hanfu. (3) "Idiot" je marmonne, et lui glousse de plus belle.

"Malgré cela, le printemps approche..." il ajoute par la suite. "Oui! Hier j'avais entendu les oiseaux chanter!" je renchéris, levant mes yeux turquoises vers lui. Il me regarde et me souris, passant sa main dans ma longue chevelure blond platine. "Hum, je vais m'occuper de tes cheveux, ils sont mêlés." il me propose, réchauffant la tranquille atmosphère par son sourire caractéristique.

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Nous nous étions mis devant l'entrée, profitant du jardin encore blanc. Alors qu'il me peignait, je me mets à chanter une berceuse que ma mère m'avait appris. Au bout de quelques phrases, Bao An m'interrompt en me disant "Tu as une si jolie voix, ShuFang...". Je tourne ma tête vers lui, un peu surpris par son compliment. Cela fait huit années que nous sommes ensemble, mais pourtant, je ne me lasse jamais de ses phrases, elles ont le don de toujours me rendre heureux.

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