inspiration soudaine

L'électricité et la pluie (part3)

Il me fait entrer et m'invite à m'installer sur son canapé. Je m'assois et il fait de même. Pendant un moment, on se regarde en chien de faïence, ne savant pas comment ou par où commencer. Il se jette à l'eau un centième de seconde avant avant moi.

-Smaël... Je sais ce que j'ai fais, et je me déteste rien qu'en pensant au fait que j'ai pu te faire du mal.

Je soupire et me jette à l'eau.

-Tu veux que je te dise Iah ?Oui tu m'as fais souffrir, tu es parti du jour au lendemain sans préavis. Tu ne m'as jamais répondu quand je t'appelais, tu n'as jamais donné suite à mes lettres, mes e-mails, mes SMS... Rien, silence radio. J'en ai perdu le sommeil, j'avais peur. Peur qu'il ne te sois arrivé quelque chose. Tes parents me fermais la porte au nez à chaque fois que j'essayais de savoir où t'étais. Même aujourd'hui, huit ans plus tard, je ne dors quasiment plus et j'en fais des cauchemars. Cauchemars où je te vois te faire agresser, tu m'appelle mais à chaque fois j'arrive trop tard...J'en ai été malade pendant des mois, je ne mangeais plus, ne dormais plus, j'ai même pensé plusieurs fois à mettre fin à mes jours...Je t'aimais. Je t'aimais plus que tout Iah-Hel, j'aurais pu sauter du haut d'un pont juste parce que tu étais parti, et ça me rendais malade. Je n'ai jamais pu aimer quelqu'un d'autre après toi. À chaque fois que j'embrassais un autre homme, je te voyais, comme dans mes cauchemars, avec ce regard qui me supplie de te sauver.

Je pleure, et lui aussi. Je lui pose la seule question qui m'a hantée pendant des années :

-Pourquoi es-tu parti ?

À son tour de souffler et de se jeter à l'eau :

-A cette époque, et c'est toujours le cas, avec mes parents c'était tendu. Plus que tendu. Ils voulaient que me réoriente pour ma terminale en S, alors que je savais très bien que ma place était en L. pour eux, les littéraires étaient des fou fumeurs de joins, des anarchistes. Pour eux, être en scientifique était une preuve d'intelligence . C'était un sujet de discorde permanente avec eux. Surtout mon père, ça lui arrivait même de me battre en espérant que cela change quelque chose. Oui c'est pour ça que je tiquais quand on faisait un câlin ou plus et que, sans le savoir, tu touchais mes bleus maquillés avec soins par ma mère. Un soir, suite à une dispute plus violente que les autres entre mon père et moi, j'ai pris un sac avec des habits de rechanges, un cahier vierge, un stylo, tout l'argent que j'avais et j'ai sauté dans le premier train. Je ne savais même pas où j'allais. J'ai atterri à Berlin. J'ai fais le tour de l'Europe, comme ça, en sautant de train en train, clandestinement. A chaque fois que je montais dans un train je ne savais pas où j'allais atterrir. Puis, j'ai fini par arriver ici il y à un an. Et je suis resté, j'ai trouvé un travail et maintenant je vis ici. Quand je suis parti, j'ai tout laissé portable, ordi...Tout. Mais je te promet, jamais au grand jamais je n'ai arrêté de penser à toi. Dans les moments dur, où je n'avais pas trouvé d'endroit où dormir et que je dormais dans la rue, et où je n'avais qu'une envie, c'était de sauter du haut d'un pont comme toi. Mais je pensais à to, et au fait qu'il y avait une infime possibilité que je te revois un jour. Ce jour est arrivé, et j'ai encore du mal à y croire...

Il me regarde, les larmes aux yeux, et me dévisage comme si je n'étais qu'un mirage, une simple illusion d'optique créée par son inconscient et il reprend :

-Moi aussi ; moi aussi je te voyais dans mes rêves. Tu m'appelais, me priais de te rejoindre là où tu vivais. Je me suis imaginé cent fois ces retrouvailles, je me voyais aller frapper à ta porte après avoir retrouvé ta trace. Toutes les fois fois où je me suis imaginé notre rencontre, je n'avais qu'une peur. Que tu me rejettes.

Je pleure, à chaude larmes. Je suis tellement surprise et émue de ce qu'il me dit. Avoir vécu tout ça, c'est... horrible et magnifique en même temps.

-Parles-moi mon ange, dis quelque chose, je t'en...

Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase et l'embrasse avec tout le désespoir de mon cœur brise depuis les huit années où il n'était plus dans ma vie.

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L'électricité et la pluie, c'est fini! ;(

J'ai adoré écrire cette histoire, je la retravaillerai peut-être pour en faire un roman avec la vie de Smaël avant sa rencontre avec Iah-Hel et après leurs retrouvailles.