Chapitre 1, Alana Merci Peter, je n'ai plus foi en l'homme.

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Ce soir mes copines veulent absolument me changer les idées. Elles me voient comme une déprimée sous prétexte que je ne suis pas sortie et que je n'ai pas couché avec un homme depuis huit mois. Elles ne comprennent pas que mon histoire avec Peter m'a vraiment affectée.

Le seul homme auparavant que j'ai aimé était mon premier amant Conrad. J'ai ensuite profité des plaisirs que m'offraient les aventures éphémères pendant de nombreuses années jusqu'au jour où nous nous étions rencontrés. Je revenais à Londres après de très nombreuses années d'absence car j'avais décroché un job en or. Pour percevoir mon premier salaire il me fallait un compte en banque. Je suis rentrée dans la première banque sur mon chemin en sortant de Saint Pancras. Il était à l'accueil. Je me suis dit ouah il est trop beau ce mec ! Un beau brun aux yeux noirs ténébreux qui mesurait dans les 1m80 pour 75kg. Un brin gringalet mais il faisait viril grâce à son bouc taillé de près. Je lui ai dit que je souhaitais ouvrir un compte et il s'est occupé personnellement de moi. Il était agréable et il semblait sincère. J'ai donc naturellement accepté son invitation à dîner le soir suivant. Nous avons passé un bon moment ensemble dans un restaurant chinois. Il m'a raccompagné à mon appartement sans chercher à me presser pour coucher avec moi. Cet homme de 35 ans était intéressant et me donnait envie de le connaître davantage. J'arrivais à peine, je ne voulais pas me précipiter, il a attendu le temps qu'il fallait pour me faire l'amour, en l'occurrence près d'un mois. Et l'amour avec lui était sensuel.

J'étais persuadée qu'il était l'homme de ma vie, que nous nous marierions et que nous aurions des enfants ensemble. Terrible a été la chute quand j'ai découvert qu'il vivait déjà avec une femme qui portait son premier enfant. Je m'en voulais d'avoir mis autant de temps à le voir, près d'un an tout de même. Je l'aimais tellement que j'avais été aveugle. Je ne le voyais pas tout le temps. Il prétendait qu'il souhaitait prendre son temps. Il ne voulait pas que l'on se précipite. Il ne voulait pas que l'on vive ensemble. C'était encore trop tôt. Il avait toujours un prétexte pour ne pas s'engager. Lorsque je l'ai vu ce jour-là en courses avec elle, j'ai tout compris. Ses mystères, le fait que je ne pouvais pas le joindre tout le temps, qu'il ne voulait pas que l'on vive ensemble, que l'on ne se voyait qu'une semaine sur deux etc., tout prenait du sens. J'ai laissé mes achats en plan et je suis rentrée à la maison, j'ai versé toutes les larmes de mon corps et le lendemain je lui ai donné rendez-vous dans un café et annoncé que tous les deux, c'était fini. Je me rappelle de cette discussion comme si elle datait d'hier. Il était pathétique.

— Je te quitte, je pense que c'est mieux pour nous deux.

— Mais que dis-tu ? Pourquoi ? Tous les deux, nous sommes heureux ensemble. Je suis prêt à m'engager. Je t'aime, je n'ai pas envie de te perdre.

Je le regardais, le méprisais, écœurée par son hypocrisie, ses mensonges. Je me décidais à aller droit au but.

— Tu m'aimes ? Vraiment ? Tu comptes quitter la mère de ton bébé ?

A l'évocation de cette dernière, son regard s'est affolé et tout le sang s'est retiré de son visage.

— Tu es un misérable ! Un petit minable ! Je ne veux plus entendre parler de toi. Je ne veux plus te voir. Tu ne mérites pas cette femme, et je la plains. Comment ai-je pu me laisser berner de cette manière ?

A ce moment-là, il s'est montré sous son vrai jour.

— Elle, au moins, elle me traite comme son égal. Elle est douce et belle, sans oublier qu'elle m'aime. Et je dois avouer que je me suis toujours demandé comment une femme qui se prétend aussi intelligente a pu être aussi stupide hein ??? Madame la présidente d'une grosse boite, qui prend des décisions graves tous les jours et qui n'a pas su repérer un mec qui se foutait de sa gueule.

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