Les mots du coeur

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Je me souviens comme si c'était hier. Je me rappelle de toutes ces nuits à rester assise sur mon lit, ou parfois à traîner sur le bord de la route. A pleurer, à souffrir, et à compter les heures avant que le soleil se lève. Je me rappelle de toutes ces crises, et tremblements, allongée sur le sol, à hurler, ne plus pouvoir respirer, et voir mes parents rentrer dans la chambre, s'affolant et appelant l'ambulance vers dix heures du soir. Je me rappelle quand j'ai commencer à me barrer du lycée, à partit dans un endroit ou j'étais sûr que personne ne pourrait me trouver. Je me rappelle de ce sang qui coulait le long de mon bras, les gouttes tombant sur le sol, et cette douleur abominable qui ne faisais effet qu'après le travail terminé. Les infirmiers prenant mon pouls, et le sang qui coulait de plus en plus.
Je me rappelle des yeux des gens à l'hôpital fixé sur moi, sur mon bras, se demandant "pourquoi". Moi même je me le demandais, pourquoi j'étais poussé à faire ça. Pourquoi même si les gens, même si la vie m'avait fait du mal, pourquoi je me suis abîmer la peau. Je me rappelle de cette douleur que j'avais dans le coeur, qui me fais tellement mal. Comme si des centaines de couteaux vous poignardent tous en même temps.

Je me lassais de tout, de manger, de boire, de dormir, de rire, de faire du shopping, de sortir avec mes amies, de sourire, de découvrir de nouvelles choses, de voir le soleil... Lentement, je devenais une épave. J'restais dans ma chambre, les volets fermés à 15 heure de l'après-midi. J'avais du mal à sortir, parce que c'était l'habitude de rester enfermée entre ces quatre murs.  Quand ça allais très mal, je gardais de l'espoir, mais quand le bonheur arrivait, ça n'était que de courte durée. J'y croyais en fait... sans jamais vraiment y croire.
Je voulais juste garder ne serais-ce qu'un peu d'espoir dans ce putain de monde si noir. Je rêvais d'une vie meilleure, et je me disais qu'un jour ça serait mon tour, j'aurais de la chance, je demandais pas la lune, juste être heureuse, juste garder cette force pour le restant de mes jours. Que peut être dans longtemps, car forcément plus on attends, plus nos années se gâchent, mais parfois on arrive pas forcément à s'en sortir, il faut du temps, même si on le veut, parfois on choisis pas, parce que quand on essaie, on retombe automatiquement.

J'essayais en vain, de reprendre goût à la vie, mais ça s'empirait, tellement de choses s'enchaînaient, j'étais complètement perdue, désespérée. Mais je suis contente de mettre cette phrase au passé, car aujourd'hui ça va mieux, je ne veux juste pas penser à ce qu'il se passera dans la futur, si je tomberais encore une fois ou pas. Mais même si ça va mieux, je n'oublierais jamais ce que j'ai vécus, et parfois je replongerais dans des souvenirs qui me détruiront, mais à force, grâce à l'habitude ça me permettra de préserver ma force, mon courage.

J'essayais de reprendre goûts à de bons plats que j'adorais, mais ils devenaient fade, car je n'avais plus envie de rien. Comme les beaux paysages le soir.. tout devenait fade, tout devenait flou.
La seule chose que j'entendais c'était des voix dans ma tête qui m'harcelait. Des choses que les gens me disaient comme "Sale dépressive, on écrira "la pute" sur ta tombe, tu mérite pas de vivre, pourquoi t'existe" ou encore "admet le tu n'est qu'une folle, suicidaire, dépressive, et tu le restera toute ta vie", allez un effort, va te pendre" ... Ces insultes me marquaient tellement, que je les écrivaient sur mon mur, sans savoir pourquoi. Années gâchées, adolescence gâchées ....

Le soir était le pire moment de la journée, parce que j'étais là à regretter, à pas pouvoir me pardonner, à m'défoncer pour oublier.
J'ai longtemps penser que j'étais un monstre, une folle, mais j'ai bien vite compris que c'est parce que j'étais emmenée dans un autre monde. Un monde ou personne ne pouvait m'entendre crier ma souffrance, personne ne pouvait entièrement me comprendre, personne ne pouvais entièrement m'aider, il fallait juste laisser le temps passer... et croire à sa force "INVISIBLE".

Même les spécialistes ne peuvent pas faire grand chose à part te donner des médicaments, et si ça ne suffit pas, il faut en prendre encore et encore pour à la fin devenir une personne qui ne sait même plus qu'elle existe.

-Tu rechutes ?
- oui malheureusement ...

Rêver Où les histoires vivent. Découvrez maintenant