LOUNA

P10- Réfléxions

PDV LOUNA

quelques jours plus tard...

J'étais détruite.
Anéantie.

Vous savez cette sensation lorsqu'on vous demande de choisir mais que vous ne savez pas quoi répondre, qu'entre les deux solutions prendre une décision vous semble impossible, vous donneriez tout pour ne pas avoir à faire ce choix, qui bouleversera peut-être toute votre vie.

Vous avez peur, peur de faire le mauvais choix, de regretter ses actes, de se rendre compte que ce n'est pas ce qu'on voulait vraiment finalement, et se demander ce qui serait arrivé si l'on avait pris l'autre possibilité.
Le doute, il n'y a rien de pire à mon sens...
Et puis, justement, on doute de nous, de nos envies, nos préférences.

C'était à peu près ce que je ressentais en ce moment.

Pour vous faire le schéma, c'est comme si j'étais coincée entre deux personnes qui me tiraient vers elles chacune leur tour pour que je finisse par les choisir, c'était à peu près ça,
et oui.

Qui étaient-elles ?
Tout simplement.

D'un côté, Nico' et toute la bande.
De l'autre, Lukas.

Et le combat continuait sans relâche.
Mais pourquoi ne pouvait-on pas partager notre famille avec Lukas ?
Pourquoi devrait-on le rejeter ?
Il ne leur avait rien fait de mal...

À part peut-être, leur voler leur place auprès de moi, en particulier à Nico', avec qui j'étais très proche.

Et puis aussi, je me posais des questions sur Lukas, des questions qui parfois me surprenaient moi-même, et j'avais honte parfois de me demander des choses pareilles.
C'était à mon sens impossible.

Par exemple, était-ce vraiment de l'amitié que je ressentais pour lui ?
Ou de l'amour ?
Et pour lui, quels sentiments prenaient le dessus ?
Était-il possible que l'on puisse tomber amoureux l'un de l'autre ?
Est-ce qu'on pouvait vraiment s'imaginer en couple avec son meilleur ami ?

Non, bien-sûr que non.
Ce lien d'amitié était allé trop loin pour le gâcher dans une relation amoureuse... évidemment.

Et je me trouvais encore plus bête de penser à ça en le fixant d'un air perdu, alors qu'on ne s'était plus parlé depuis notre dispute de l'autre jour...

-

Une semaine.
Une semaine avait passé depuis cette dispute. Il me regardait de temps en temps quand il espérait que je ne le remarquais pas, même si ce n'était pas toujours réussi.
En réalité, je trouvais ça plutôt mignon, mais aussi...
Triste.

Oui. C'était triste de voir qu'on était arrivés à un point où aucun de nous deux n'avait le courage de réparer les pots cassés.

Je me sentais plutôt coupable, mais quelque part je n'avais pas envie de l'admettre.

Ne me demandez pas pourquoi.

Et puis un matin, comme tous les autres, j'arrivais en avance au collège à cause des horaires de mon bus.

Et qui m'attendait dehors, dans le froid glacial du mois de Décembre ?

Un sourire se dessina sur mes lèvres.

Lukas.