I saw you [VF]

Chapitre 5

Les oiseaux du campus feraient mieux d'arrêter de chanter comme cela tous les matins, ça donne mal à la tête.Alors qu'une horrible migraine s'installe dès mon réveil, une voix aigu provenant du seuil de la chambre ne fait que la renforcer.

"Écoute ma petite, je ne sais pas qui tu es, ni pour qui tu te prends, mais tu vas vite dégager du passage pour me laisser entrer."

Cette vulgarité et ce manque de bon sens...Il ne peut s'agir que d'Amy.
Je m'étire alors sur mes draps, me faisant pousser un léger gémissement, de douleur et de fatigue.
Tous les muscles de mon corps semblent vouloir s'en aller, je n'ai pourtant pas bu, du moins...je ne m'en rappelle pas.

"Toi !" Hurle Amy tandis que j'essaye de me lever, ainsi que de me boucher les oreilles.

Mais rien n'y fait, mon corps est épuisé, vidé de force et de répartie.

"Laisse la ! Elle dort ! Vas-t-en !" crié alors une voix que je mets un temps à reconnaître.

Loren...Elle qui me paraissait frêle et gentille, se retrouve dotée d'un caractère a en faire pâlir un boxeur. Elle avait crié sa phrase d'un ton si méchant, que je n'y crus pas. Je n'entrouvre même pas les yeux, de peur de faire flancher les arguments de ma colocataire.

"Je reviendrais, elle va voir ce qu'elle va voir ! Cette petite salope !" s'écrie Amy en sortant, du moins il me semble.

Ma supposition se confirme lorsque j'entends la porte de notre chambre claquer. J'abats alors ma couette sur ma tête embrumée, et brûlante. Cette première journée a été plus qu'idéale ! Un tel sarcasme vous montre à quel point j'ai raison, n'est-ce pas ?

-Loren, je gémis avant de toussoter.

Cette scène est tellement dramatique, on se croirait dans un film dont les acteurs ne sont nullement dotés de talent.

-Manon, que s'est-il passé hier soir ? elle me questionne.

Mes idées sont embrumées, mais je me rappelle bien de toutes les scènes de cette soirée courte, mais mouvementée.

-J'ai la gueule de bois, je commence, les filles qui ont de l'influence ici me détestent, enfin je crois. J'aimerai m'enfoncer dans un grand terrier et ne plus jamais en sortir.

Elle rit doucement. Il est vrai que depuis toute petite, j'ai toujours adore dramatiser, et exagérer. Le film serait-il humoristique ? J'en doute.

-Manon, Manon, Manon, la première journée, c'est toujours la journée des erreurs, alors continues de vivre, merde ! elle s'écrie.

Lorsque je sors ma tête de la couette, et qu'un souffle frais agréable vient me chatouiller la peau, je la vois gesticuler. Elle porte un joli t-shirt avec de la dentelle, un jean et une veste en cuir.

-Jolie veste, j'ajoute.

Elle me remercie. Cette fille reste toujours polie. Que l'on soit hautain ou gentil, sa douceur reste. Elle commence à rire toute seule lorsqu'elle aperçoit mon visage, à la mine sûrement pâle et horrible.

-Que dirais-tu d'aller faire un peu de shopping ? Je ne connais pas tes goûts vestimentaires, mais les boutiques ici sont super ! elle s'écrie.

Si mon cerveau n'était pas si embrumé, j'aurais sûrement été contaminée par sa joie de vivre.

–J'en sais trop rien, il est quel heure au juste ? je lui demande.

-Quatorze heures, tout au plus, dit-elle en jetant un coup d'œil à sa montre.

Alors que je lance des "Oh lala" à tous bouts de champs, Loren se contente de hausser les épaules.

-Sinon nous pouvons aller déjeuner, il paraît que les restaurants ne sont pas mals non plus !

Son air enjoué semble prendre le contrôle de son visage.

-Sans vouloir te vexer, je crois que je vais me contenter d'un paracétamol, le shopping peut peut-être attendre un jour ou deux, tu ne penses pas ?

Elle répond positivement. Je la connais depuis à peine quarante-huit heures, et elle me comprend déjà parfaitement.

Je décide de me lever, le soleil dehors est radieux. Les douches communes ont toujours été de gigantesques sources de stress pour moi. Ma serviette dans la main droite, ma trousse de toilette dans l'autre, je cherche en vain l'espace des douches. Certains panneaux présents dans les couloirs indiquent un petit bonhomme entrain de se doucher, mais aucune trace de la pièce.

–Tu cherches quelque chose peut être ? dit une voix dans mon dos.

C'est une voix d'homme, que je ne connais pas. Je me retourne et découvre un garçon d'environ mon âge, aux cheveux blonds foncés.

–Je pensais que ce dortoir était réservé aux filles, je lui réponds.

–Tu t'es trompée.

Quelle répartie !

–Hum..., je commence. Sans rire, je cherche les douches des filles.

–Cinquième porte en à droite, je t'accompagne ? il m'interroge, sarcastique.

–Non merci, je vais me débrouiller.

Je continue mon chemin sans prêter la moindre attention à ce jeune homme perturbant.

—Je pourrais connaître ton nom ?

–Bien sur que non, je réplique en m'engouffrant dans la pièce.

*

Après avoir pris une bonne douche chaude, dans des sanitaires bien vides, me voilà de nouveau dans mon lit. J'ai enfilé un short noir et un débardeur, mais cette tenue légère n'arrive pas à m'enlever cette chaleur brûlante qui pèse sur moi. J'ai un mal de crâne pas possible, et la vapeur n'a fait qu'empirer les choses.

—Tu dis qu'il voulait connaître ton nom ? me questionne Loren.

Je lui ai parlé du garçon. J'aurais bien fait de me taire, la voilà entrain de m'interroger, voire me harceler. Elle est assise sur son lit en tailleur, buvant une boisson fruitée. Elle m'en a proposé, mais l'état de ma tête aurait été encore pire.

—Oui, je ne connais pas son nom, je lui réponds.

Nous tournons en rond depuis une demi-heure. J'apprends beaucoup de choses sur elle, comme l'existence de son demi-frère, présent également au campus. Ils ont une famille de surdoués, si je ne m'abuse.

Alors que je me lève pour aller chercher un cachet dans mon sac à main dans l'entrée, la porte s'ouvre, validant alors tous les doutes de la discussion précédente. Je ne sais pas où je me suis foutue.

*

Voilà pour le cinquième chapitre !
Je sais qu'il a mis beaucoup de temps à sortir !

À votre avis, qui se cache derrière la porte ? (oui je sais il ne se cache plus, elle est déjà ouverte)

J'espère que ce chapitre vous a plu, n'hésitez pas à commenter pour me donner votre avis, et à voter !
Bisous Bisous

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