.chapitre 1.

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| Paris vendredi 6:30 pm |

Malgré l'heure tardive pour rentrer du travail, les rues parisiennes sont toujours autant bondées de passants dont je m'efforce avec le peu de patience qu'il me reste d'éviter.
je hais ces personnes pensant pouvoir gagner du temps en marchant d'un pas affolé sans se soucier des personnes qu'ils heurtent sur leur passage.
sous cette grisaille d'un début d'automne, la fatigue a prit possession de mon corps mais aussi de mon morale qui n'est pas resté intacte de cette semaine de travail vraiment éprouvante.
après avoir pris la bouche de métro la plus proche, je descends les escaliers en me concentrant sur les marches sales qui me paressent durer une éternité.
je frole une fille qui doit avoir la vingtaine comme moi, fixant les grandes cartes accrochées au mur d'un air perdu en essayant de trouver son chemin.
c'est drôle ça me rappelle il y a 2 ans quand léna ma meilleure pote et moi nous nous sommes installées ici, à Paris.
dans quel but ?
juste de vivre, voir du pays, découvrir la ville, sa complexité, sont fonctionnement.
dernier que nous originaire d'une petite ville de campagne, nous ne connaissions pas.
maintenant ces cartes me paressent beaucoup moins compliquées.
en attendant mon métro je sors un manga de mon eastpak gris pour passer le temps.
j'ai toujours aimé les mangas depuis le collège, que ce soit pour les lires, les regarder à la télé/sur mon ordi ou même les dessiner.
je suis assez fière de ce numéro de dragon ball que j'ai acheté dans une brocante car qu'il est plutôt dure à trouver et grâce à l'ignorance du propriétaire sur sa valeur je l'ai eu pour le prix d'un simple babiole.
je l'ai déjà lu à plusieurs reprises mais je ne m'en lasserais jamais surtout qu'il est comme un porte bonheur pour moi.
lorsque j'aperçois par les vitres que le moyen de transport est assez vide pour que je puisse m'assoir (ce qui est vraiment rare) je souffle de soulagement et prends place sur un des sièges inconfortables et me replonge dans ma lecture après avoir légèrement reseré ma veste contre moi.
déjà que je suis une très grande frileuse, le temps n'arrange rien même si ma tenue est plutôt appropriée.
elle se constitue de ma veste en jeans ample style boyfriend, de mon t-shirt noir guns n roses (avec la fameuse croix et les têtes de squelettes) rentré dans mon jeans noir troué et de ma paire de nike favorite .
alors que je suis toujours le nez dans mon livre, c'est comme si d'un coup je me sentais lourde, l'impression qu'un regard se porte sur moi.
j'ai pris l'habitude des regards indiscrets que les gens nous jètent surtout depuis que j'ai ce petit anneau gris sur ma lèvre inférieure (piercing qui n'est pas un vrai) ou à cause de mes cheveux qui tirent légèrement sur la couleur acajou, mais là ça n'a rien à voir, c'est assez particulier, même gênant.
je me contente de faire comme si de rien n'était et je joue avec le petit bout de ferraille qui me sert de piercing avec les dents, chose que je fais assez souvent sans même m'en rendre compte.
mais ma curiosité décide d'en faire autrement et je relève les yeux pour surprendre un jeune homme sûrement un peu plus âgé que moi me détailler sans aucune gêne.
les trais de son visage fin montre son épuisement confirmé par ses petits yeux dont on peut tout de même discerner leur profonde couleur noisette.
ses fines mais pulpeuses lèvres sont légèrement gersées à cause du froid et ses cheveux qu'on peut deviner légèrement longs sont dissimulés sous sa casquette.
son pull gris recouvert de sa grosse veste noir, son jeans troué de la même couleur et ses baskets blanches lui donne un côté mauvais garçon plutôt sexy.
sans m'en rendre compte c'est maintenant moi qui l'ai détaillé de la tête aux pieds, mais mes yeux ne veulent se poser sur quoi que ce soit d'autre à cet instant.
en revenant sur son visage, j'ai moi aussi était prise sur le fait pendant que je le dévisageais, en croisant son regard.
un petit sourire de côté se dessine sur son visage mais la situation me paressant plutôt gênante, je détourne le regard avec les joues légèrement plus rosées qu'elles ne l'étaient déjà à cause de la température.
heureusement je remarque quelques instants plus tard qu'il a les yeux clos alors j'en profite d'en faire autant histoire de me préparer aux efforts nécessaires pour me rendre jusqu'à mon appartement.
un soupir me pousse à réouvrir les yeux.
je le vois se frotter les tempes avec de petits gestes circulaires suite à son épuisement évidant et les traits de son visage se froncer pendant un court laps de temps.
j'ai l'impressions d'être au même stade que lui, c'est comme si il y avait une étrange connexion entre nous deux.
sûrement notre fatigue mutuel.
j'ignore pourtant la raison de ce sentiment que je porte à son égard mais c'est très perturbant et totalement absurde.
soudain l'envie de bailler me viens alors je le dissimule du mieux que je peux avec ma main.
au même moment le mystérieux individu qui se porte non loin en face de moi se met lui aussi à reproduire le même geste.
c'est se qu'on appelle une connexion émotionnelle, le fait de voir (ou même simplement d'en parler) une personne quelconque bailler vous donne la même envie.
c'est en recroisant encore une fois son regard que je sais qu'il pense lui aussi à la même chose.
inconsciemment nos deux rires s'emmêlent timidement et je lui accorde un petit sourire qui doit plus ressembler à une grimace.
une petite secousse suite à l'arrêt de l'appareil m'indique que je suis arrivée à ma station.
je remets les lanières de mon sac sur mes épaules et aperçois l'inconnu mettre sa capuche pour ensuite descendre derrière moi.
soudain l'idée qu'il me suive me vient à l'esprit alors par pur réflexe je me retourne mais j'aperçois qu'il traîne du pied tout en regardant le sol sans prêter attention au quelques personnes qu'il frôle.
étant rassurée je reprends mon chemin en pensant à la chaleur réconfortante de mon lit lorsque je mis engouffrerai sans aucune grâce.

la noirceur de la ville lumière |k.s|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant