À cet instant, je me sens similaire à une pierre au sol : sans intérêt. Je suis là. Et eux aussi. Tous ces gens présent autour de moi me jettent quelques regards de temps à autres ; sûrement choqué qu'un individu aussi jeune se trouve dans un endroit pareil. Ne voulant pas affronter leur regard, je lève légèrement la tête pour percevoir l'horizon donnant vue sur la colline - et aussi lointain qu'il puisse paraître, ce dernier projette des lumières aussi brillantes que des astres nocturnes qui rayonnent incessamment et avec intensité. Parfois, j'ai l'impression que ces lumières m'appelle mais lesquelles? Je ne peux trouver de réponses possibles. Malgré l'inéluctable écoulement du temps, je suis toujours là et eux aussi ; sauf qu'ils ne m'observent plus, et temps mieux - ils se sont probablement habitué en quelque sorte à me voir ou se sont lassé. Dans tous les cas, ça me va. Fixé à l'écran de mon téléphone, je feins d'être occupé. Très vite, je suis interrompu par un certain ami.
-Hey, qu'est-ce tu fais ? Dépose ce téléphone mec et assieds toi correctement ; tu risques de plaire à personne en étant sur ton téléphone et qui plus est, dans cette posture. Tu sais que je fais ça pour toi, et on est là pour s'amuser d'ailleurs!
J'essaye, dans l'unique but de lui faire plaisir, de ne plus fixer mon téléphone et de m'asseoir correctement. Mais deux minutes plus tard, je cede. Je ne peux et ne veux plus paraître ou faire semblant. Je ne suis pas dans mon élément et même si j'ai beau avoir essayé un nombre indéterminé de fois, rien ne me plait ici. Ni la promiscuité dominante. Ni la lasciveté des dances. Ni la salacité des gens. Ni l'odeur de la fumée envahissante qui sort de leurs bouches. Ni celle des boissons alcoolisées et énergisantes qui coulent à flot. Sans compter le manque de lumière. Le bruit des musiques festives d'été. Le manquement d'hygiène. On peut, à partir de cet instant, comprendre pourquoi je ne peux éprouver un quelconque sentiment d'enthousiasme envers ce lieu.
Le froid commençant à m'effleurer la peau à répétition, j'enfile le gilet que j'ai ramené ; toutefois, ma situation ne change pas. Première raison, je suis venu avec un short assez court. Deuxième raison, ledit endroit se trouve près de la plage. Suite à cela, je demande au groupe avec qui je suis venu, dont mon frère et un de mes cousins proche, la question suivante:
-Hé, on rentre quand ? Parce qu'il se fait tard et tu sais très bien que j'ai un cours de maths à suivre la matinée. De plus, je commence à avoir froid.
Alors que la majorité du groupe n'a probablement pas écouté un seul mot, étant trop concentré à essayer de capture l'attention d'une des demoiselles assises près du bar, mon frère prend l'initiative de répondre:
-Patiente et me casse pas les couilles. Si tu n'es pas content, prends un taxi et rentre ; je ne suis pas chauffeur moi. C'est mes vacances, je crois que je peux en profiter. Et tu devrais en faire de meme aussi. Si tu sais pas t'amuser, c'est ton problème et pas le miens.
À l'instant où sa phrase est terminée, je me sens meurtri par ses mots, comme si on m'avait planté un couteau dans le cœur à coup sec. Je ne cherche pas à rentrer dans un conflit tempêtueux, qui plus est, que je ne gagnerais pas. Je m'arrête là, simule un sourire d'assentiment à ses propos et retourne sur mon téléphone. Me sentant tellement éhonté, je ne peux me retenir de rester assis ; c'est la raison pour laquelle je me lève quelques instants plus tard pour marcher - seul bien évidemment. Il doit être environ 3 heures du matin et une myriade de personne est encore présente. Apercevant la corniche à environ 200 mètres, je sors du café, descends la petite rue totalement dénuée de lumière pour enfin traverser le grand boulevard pour y parvenir.
La liberté, c'est ici.
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LES LUMIÈRES
Teen FictionEn faisant de l'auto-stop vers les routes du paradis, seuls les démons s'arrêtent.