Julia

Chapitre 3

     -Mais quoi ?!
     Julia me regarde et repart de plus belle dans un fou rire sans limite.
     -Enfin, quoi ? Ça peut arriver à tout le monde d'être fatigué !je m'exclame.
     -Oui !me réponds Julia, mais toi tu t'endors n'importe où et n'importe quand !
     -C'est vrai mais n'empêche que ça peut arriver à tout le monde d'être trop fatigué !je riposte.
      -Et de s'endormir dans son bol ?
      Et elle se remet a pouffer et moi de même.
     On est allongés prêt de la piscine sur des serviettes, un verre de smirnoff a la main. Il fait moins chaud aujourd'hui.  Peut être 36 ou 38 degrés.
    -Ca te dirais d'aller vivre au Canada ?me demande Julia.
    -Non. Je préfère l'Alaska ! Enfin à partir du moment où il faut moins que la ca me va !
   -Non mais sérieusement, moi j'aimerai trop ! Un jour peut-être.
   -Ouais. Quand on sera grande !
    Mon père nous a annoncé à mon frère et moi qu'il devait partir pendant 1 mois pour son boulot. Alors on en profite pour boire et manger ce qu'on veut.
     Des que mon père à fermé la porte derrière lui et qu'on a entendu le moteur de la BMW se mettre en route, mon petit frère insupportable dans le style complotiste et rien à foutre du respect, me dit d'un ton bas comme si mon père allait l'entendre : " On a qu'a faire une méga fête du genre projet X ! T'inviterai tout ton lycée et moi tout mon collège!  Ça serait un truc de dingue ! Puis je l'ai regardé d'un air désespéré et je suis allé chez Julia pour lui proposer de venir à la maison pour qu'elle évite de supporter sa marratre de belle-mère.

    Donc on est tel des limaces à côté de la piscine, les pieds remuant doucement dans l'eau.

    J'hésite à lui poser une question depuis le moment où je suis arrivée chez elle tout à l'heure : j'allais toquer a sa porte quand j'ai entendu Julia crier.

    -Mais tu comprends rien t'es vraiment trop conne !

    Un bruit de gifle.

    -Tais-toi !réplique ce que je crois être la voix de sa belle mère Tiphany. Tu n'es qu'une enfant pourrie gâté. Tu ne sais rien de la vie active, c'est toi qui ne comprends rien. Et rappel-toi ce que ton père t'as dit avant de partir pour le wee-kend, tu me dois le respect !

    Je n'entends plus rien. Puis le bruit de talons aiguilles et la voix sèche de Tiphany.

    -Qu'est-ce que tu dis ? Je n'entends pas. Tu marmonne, comme d'habitude. C'est ton ce que ton père t'as appris de toute façons. Relèves-toi.

    -Tu veux que je répète plus fort ?lui demande Julia d'un ton arrogant. AH OUI ?! COMME TU VOUDRAS ! TOUT LE MONDE SAIT QUE TU ES AVEC PAPA QUE POUR SON ARGENT !

   Oh mince... J'entends la voiture du père de Julia. Je la reconnaitrais toujours. Le nombre de fois où il devait venir la chercher après la piscine et qu'il arrivait toujours en retard, avec une poche de bonbons et de croissants.

    -Tiens ! Bonjour Julia !me dit-il joyeusement.

    -Euh bonjour John, je lui réponds.

    Il s'avance vers moi... et vers la porte et les voix des deux femmes. J'essaye de l'empêcher d'avancer plus et engageant la conversation :

   -Euh... C'était bien votre wee-kend ?je demande.

   -Eh bien oui, un petit peu ennuyeux je dois dire. Enfin, j'ai reçus l'égérie d'une grande marque et on a parlé affaire. Et... Attends... Depuis quand tu t'intéresse à mon travail ?

   Jusque là j'essayais de parraître intéressé par ses propos.

   -Euh...

    -Vous me cachez quelque chose ?

    -Bi... bien sur que non John ! Qu'est-ce qui vous fait penser ça ?

   -Oh une expérience pas si vieille d'une fête mal organisé !

   Les voix des deux femmes s'élèvent d'un coup :

    -Bien sur que oui c'est pour l'argent que je supporte ton père !

   -Sale garce !réplique Julia.

  Une nouvelle gifle plus violente et un bruit de genoux qui touchent le sol durement.

   -Mais bientôt tu seras mise en pensionnat et on n'entendra plus jamais parler de toi. Ton père et moi allons se marier et je ferais en sorte qu'il disparaisse et je m'en irai avec l'argent.

   De mon côté je vois les visage de John se décomposer. Partagé entre la stupeur, la colère et la douleur d'un amour non réciproque. John avance la main vers la poignée de la porte mais je l'interrompt. Je ne sais pas pourquoi. Soudain je comprends. Il faut que John en entende plus. Si Tiphany a deja reussi a embobiner John, elle le peut encore. Il est essentielle pour Julia que son père en entende plus.

   -Tes plans ne marcheront pas!lui dis Julia sereinement.

   -Ah oui ? Et pourquoi ? Ton père est trop naïf, il croit tout ce que je lui dis, je joue de mes charmes et il fait tout ce que je veux.

   -T'es qu'une sale pute !

  -Ne me parle pas sur ce ton !(bruit de quelque chose qui se brise au sol). Obéit moi et je te ferais moins mal a la prochaine gifle !

  -Je raconterais tout a mon père de toutes façons ! Quoi que tu fasses !

   -Tu peux si tu veux ! Mais il ne te croira pas ! Je l'amadouerais et il me croira moi. Comment crois-tu que j'ai fais pour le forcer à t'envoyer en pensionnat ?!

   -Mais il ne l'a pas encore fait ! Et ça parce qu'il m'aime plus que toi ! Il me l'a dit et me l'a jurer ! Je suis sa merveille ! Et toi tu n'es qu'une sale pute !

   -Et toi tu es aussi naïve que ton salaud de père ! Vous ne vous vous rattrapez pas l'un l'autre.

    A ce moment là je pense que John en a assez entendu. Il ouvre la porte sans que je puisse bouger.

   -Julia.dit-il d'un ton sec et froid que je n'avais jamais entendu chez lui. Sarah. Dehors.

   Je regarde à l'interieur. Julia s'avance vers moi. Elle a les cheveux en batailles et la joue droite toute rouge, elle a les yeux bouffis, les  points serrés. Elle passe à côté de son père, esseyant de capter son regard, mais il fixe toujours Tiphany d'un oeuil noir. Julia me rejoins. Julia me regarde dans les yeux. Je la prend par la main et lui demande de me suivre. Nous traversons la rue, nous sortons de la cité et traversons un petit champs. Là, sous un petit bosquet, notre cabane d'enfance. On s'assoit.

    -Sarah je...

   Et elle éclate en sanglots. Je la prends dans mes bras et la réconforte.

   Je vais l'aider. C'est ma meilleure amie. Je vais l'aider.