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La jeune brune lève la tête vers le haut, n'écoutant plus ce que lui raconte Olivia. Élizabeth met ses mains en visière sur son front. Ses mains deviennent moites, son regard suit le petit objet, tandis que son coeur n'arrête de cogner à sa poitrine la faisant presque vaciller.

-Tu... Tu as trouvé quelque chose ? La voix de la jeune fille se fait de plus en plus inquiète mais pour Élizabeth ça n'a pas d'importance. La jeune femme hoche de la tête de nouveau.

-Oui : comment trouver et toucher la cible.

*

-Où as-tu trouvé ça ? Accroupie à ses côtés, Olivia contemple, incrédule, les moindres faits et gestes d'Élizabeth.

-”Ça”, ça s’appelle un couteau suisse et je ne l’ai pas trouvé, je l’avais dans ma poche. La jeune femme répond assez durement mais elle a réellement besoin de se concentrer si elle veut faire gagner son équipe. Elle n’en peut plus des questions incessantes de la jeune fille.

-Qu’est-ce que tu faisais avec un couteau suisse dans la poche ? Le rire forcé et moqueur d’Olivia à la don de faire monter Élizabeth sur ses grands chevaux.

-C’est le seul souvenir qu’il me reste de mes parents. La jeune femme prend sur elle et parvient à garder son calme, en prononçant sa phrase sur un ton qui ne laisse pas de place à une nouvelle question.

Le silence gênant qu'à entraîné Élizabeth est assez étrange et provoque chez celle-ci une sensation de malaise. Cependant, le temps presse et la jeune brune le sais pertinemment. Elle doit se dépêcher. La femme se concentre sur sa tâche et replonge son nez dans le “corps” de l’Aulodrone.
Le fil vert et… le fil bleu…  Il me faudrait plus de matériel !
La novice essuie son front d’un revers de la manche en soupirant. La tâche n’est pas aussi facile qu'elle l'aurait cru. C'était une tout autre affaire lorsqu'elle s’amusait avec son père dans leur petit jardin à réparer des circuits électriques de petites voitures téléguidées.
Un sifflement strident fait dresser les cheveux sur la nuque d’ Élizabeth et un frisson glacial lui déchire le dos.
L'équipe jaune à repéré les deux filles.
Le coeur battant à tout rompre et le ventre noué, comme si un étau en acier serrait les côtes de la jeune femme jusqu'à les lui briser, celle-ci se retourne vers Olivia dont l’expression innocente et enfantine à laissé place à un visage noir de détermination et de concentration. Malgré la terreur qui envahit peu à peu la moindre parcelle de son corps, Élizabeth ne peut s'empêcher de fixer la petite, peut-être pas si innofensive qu'elle n’en à l’air.
À la vitesse de la lumière, Olivia dégaine son arme et appuie sur la gâchette. Un moment de silence s’en suit. Le bruit des pistolets d’Hunter Light ne cesseront jamais de perturber la jeune femme. C’est un bruit sec, pas très fort, mais le sifflement qui s’en accompagne ferait dresser les cheveux de la nuque à quiconque. Un hurlement de douleur rugit. Cependant Élizabeth ne  parvient pas à savoir de qui il émane. Celle-ci lève alors la tête vers Olivia qui arbore un visage de marbre, crispé par la concentration.
Élizabeth retrouve un élan de force soudain dû à sa curiosité. La novice fait glisser ses pieds sous ses cuisses et se poste à genoux, derrière le rocher rougeâtre que la victime en prenant soin de ne laisser dépasser que ses yeux. La jeune femme découvre une masse qui se tord de douleur en poussant des cris stridents, affreux, tout droit sortis de ses pires cauchemars. Le coeur d'Élizabeth bat si vite dans sa poitrine qu'elle se sent tanguer, si bien qu'elle est obligée de se retenir à deux mains sur le rocher. La jeune femme se retourne rapidement vers Olivia pour lui demander quel est l’effet du pistolet, mais une puissante envie de vomir l’en empêche. Elle s'empresse de plaquer une main devant sa bouche.

-Le feu. Lorsqu'on touche une personne, c’est comme si on la brûlait vive. Pourtant elle ne meurt pas et elle ne portera pas de blessures, de cicatrices. C’est juste une sorte d’hallucination. La personne à l'impression qu’on la jette dans un feu pendant une période décidée bien avant le déroulement de la chasse. Olivia ne cesse de regarder la pauvre personne giser au sol, ne cessent de grongner comme un animal. Dépêche-toi Ellie ! La jeune enfant parle si durement qu'Élizabeth à l’impression de s'être pris une gifle.
À vos ordres… Élizabeth n'aime pas qu’on lui parle sur ce ton et résiste de justesse de lui lancer une réplique cinglante.
La jeune femme replonge alors sa tête dans le corps de l’Aulodrone. Elle tente tant bien que mal de se concentrer sur sa tâche, mais les cris fusants autour des deux jeunes filles ne cessent de la perturber. Elle s'imagine les corps tordus de douleurs sur le sol, leurs visages violacés par la souffrance. Dans un dernier effort, Élizabeth termine de connecter les derniers fils entre eux, et referme le boîtier.

-Olivia ! Ça y est ! Ça y est ! On peut y aller ! Élizabeth, hurle ces mots comme un cri de victoire.

Olivia jette un dernier coup d'œil aux alentours pour sécuriser leurs arrières, puis se jette à genoux auprès de la jeune femme.

-Comment tu vas le commander ? Olivia examiné l'engin en le manipulant très précautionneusement.

-Je ne vais pas le diriger. Enfin, pas comme un petit hélicoptère ou une petite voiture. J'ai enregistré un déplacement dans sa mémoire, un circuit en boucle qu’il répétera. Et j’ai enlevé une partir de son “corps” un élément facultatif à son bon fonctionnement, et qui nous permettra par la suite de voir tout ce qu’il voit. Et grâce à tout ça, nous pourront facilement trouver la cible et la toucher sans qu’elle se rende compte de notre présence. Élizabeth explique son plan sans cesser de ranger ses affaires. Celle-ci essuie soigneusement son couteau suisse avant de l'enrouler dans son bout de torchon rouge, et de le ranger dans sa poche.

Olivia se relève sans cesser de faire des allers-retours du regard entre Élizabeth et l’Aulodrone.

-Où as-tu appris à faire tout ça ?

-C'est une longue histoire, et si tu n’y vois pas d’inconvénients, je te la raconterai plus tard. Pour le moment nous avons d’autres occupations plus importantes si je ne m’abuse. Élizabeth se relève à son tour et époussete son pantalon rempli de poussière rosée.

Olivia secoue la tente avant d'acquiescer.
-Allons-y.

Élizabeth s'approche alors de la jeune fille et lui prend l’engin, avant qu’Olivia ne retourne à son poste de garde. Tout en jetant quelques regards curieux vers la jeune brune, Élizabeth allume l’Aulodrone. S’en suit un crachotement sourd dans un panache de fumée noire. La jeune femme est obligée de se détourner et de plaquer sa manche contre sa bouche pour filtrer l’air, avant de tousser. Élizabeth n’y voyant plus rien tente d’agiter sa main pour disperser le brouillard noir. Sa rentive est vaine, cependant, elle entend Olivia.

-Ellie ! Ellie, tu as réussi, il vole ! Il vole !

Élizabeth sort alors en courant du panache de fumée, devenu gris. Les deux femmes regardent le petit cube noir s'envoler et commencer sa mission.

-Bien… la novice se penche par terre, et attrape un petit bout de ferraille. Maintenant, à nous jouer.

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Heyheyhey tout le monde, je m'excuse du fond du coeur pour cette attente mais voilà quatrième chapitre d'Hunter Light... Le chapitre cinq est en route c'est pour très bientôt !
Allez suivre tortuebleue elle fait de supers couvertures et elle est un peu sympa (pas trop quand même hein)
Merci à tous !
Bisous bisous :)

Hunter LightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant